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Avant de lancer l’écoute de «Moonchild», «Katanga» n’évoquait rien d’autre à mon esprit (et c’était déjà beaucoup), qu’une région de la RDC, voire, prononcé rapidement, «atanga», un fruit qu’il y avait peu de chance que je goûte un jour, pour des raisons de conservation. Ceux qui sont passionnés par la question se renseigneront.
Et c’est super car pour une fois, voyez-vous, j'allais faire une intro sans aucun rapport avec ma chronique, ce qui aurait changé un peu. Mais en regardant les artworks du groupe, notamment celle de l'EP "Batflight" et du CD "Darkchild", je crois tout de même que le groupe, pour une raison qui m'échappe complètement, sait très bien qu'il s'est choisi un nom africain.
Effectivement cela étonne, car rien dans leur musique ne rappelle le continent noir... Il s'agit d'un album tout ce qu'il y a de goth allemand : une forte ambiance batcave, pas d’orchestration, une musique plus électronique qu’éléctrique, bref, d’un groupe qui rêve d’être The Sisters of Mercy. C'est sûrement un trip d'ouverture à la différence, cette histoire de nom.

En parlant d’ouverture à l’autre, Katanga débute justement son disque avec les gémissements appropriés à une chanson s’appelant «Marquis de Sade». C’est une façon comme une autre de capter son auditoire, donc la deuxième commence pareil, histoire de maintenir le cap. Après ça ne revient plus, mais en attendant, vous en redemandez, hein les vilains. Achtung, le fouet !
Cependant, le groupe a décidé de donner les guidelines de l’album sur son site internet afin d'éviter, selon lui, les questions d'interprétation litigieuses. Donc en ce qui concerne ces deux premières pistes, sachez que le groupe insiste sur le fait que ce n'est PAS une incitation aux pratiques SM.
Globalement, l’album, évidemment sombre, ne traite pas de thématiques très gaies, des rêves de jeunesse abandonnés («Lemuria») à l’amour contaminé par le Sida («I’m Gonna Die For You»). Le chant est essentiemment masculin (dans le genre de Screams for Tina), et les vocaux féminins ne viennent qu’en renfort pendant les refrains ou à titre d’écho inquiétant (par exemple, sur «Metropololis» ou «Mondscheinkind»). Cependant pas de penchant horrorifique comme le pratique notamment le Théâtre des Vampires, Katanga reste de facture très classique, s’inscrivant dans la droite lignée de ce qui se fait depuis de longues années outre-Rhin. C’est sans doute pour cela que l’album ne surprend pas et que l’impression de déjà-entendu tarraudante se maintient tout le long de l’écoute.  

Quant aux trois morceaux réarrangés, tous issus de «Darkchild», il faut noter la présence de l’excellent "Batflight", au refrain entraînant. Ca fait presque penser à Corpus Delicti, façon de dire que ça s’écoute drôlement bien.

Certes donc «Moonchild» est agréable quand on aime le genre, et finalement il n’y a pas tant de sorties que ça à se mettre sous la dent au rayon goth old school. Il n’empêche que la similitude des titres (surtout si l’on excepte les interludes et les trois réécritudes) ajoutée à leur manque d’ambition, déservis par une production linéaire et convenue, ne peut pas faire conclure à un grand talent.

6,5/10

0 Comments 22 février 2011
Whysy

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