Après deux dernières galettes décevantes d'Angra, il fallait bien qu'Almah, l'autre projet d'Edu Falaschi, remonte un peu la pente sur laquelle Angra glisse. Donc «Motion» leur troisième album va nous réconcilier ou non avec le frontman.

Pour Almah, c'est le temps de l'évolution. La première, c'est le chant qui est radicalement différent des prouesses passées d'Edu. Cette fois-ci, c'est dans un registre beaucoup plus brut, heavy mais aussi varié que le brésilien s'essaye avec franc succès, n'ayant aucun mal à s'adapter. On ne le connaissait pas sous cet angle, mais s'il est aussi bon sur scène qu'il ne l'est sur «Motion» alors c'est le début d'une nouvelle ère de gloire pour le frontman d'Angra. C'est déjà bien mieux que l'insipide «Aqua» de ces derniers sur ce point.

Et musicalement aussi. Là encore on constate un certain changement, plus direct et encore tourné vers une musique heavy puissante et de bonne qualité. L'opus sonne résolument moderne, encré dans cette époque et ne lorgne plus vers un passé power influencé par la formation principale de Falaschi. Parfois, on sent un peu de touches electro qui témoignent de cette nouvelle évolution et direction musicale prise par les brésiliens comme sur «Living and Drifting». L'album est composé de titres à refrains puissants et directs, donc ça rentre vite en tête et ne ressort pas aussi rapidement. De plus, la complexité est parfois de la partie, là on se référera à quelques lignes de guitare bien amenées («Late Night in '85»). On ressent même un peu de thrash de temps en temps, chose plutôt inhabituelle pour du Almah.

Drôle de constater que quelques morceaux plus «power» sont moins bons, comme «Soul Alight» qui n'apporte pas grand chose. De même que la ballade «When and Why», acoustique, n'est pas très utile et s'avère une conclusion beaucoup trop maladroite. Enfin, la fin de «Motion» est trop abrupte, le tempo se ralentissant d'un coup à partir du 8ème titre laisse un peu perplexe quant à la répartition des morceaux.

«Motion» est un très bon album, et la prise de risque est réelle. Il ne manque plus grand chose pour atteindre le sommet. Espérons qu'ils persévèrent dans cette voie qui leur va tellement bien.