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Gotthard, ce nom vous dit quelque-chose ? Allons, Gotthard, les rois du hard-rock "Made in Switzerland", quand même ! Ces suisses ont sorti en l'espace de 4 ans 3 bombes de hard-rock burné, dont "G", l'opus qui les a vraiment révélé à la face du monde. Puis, suite au joli live acoustique "D-Frosted", lui aussi auréolé de succès, nos faiseurs de fromages ne résistant pas au chant des sirènes ont plongé la tête la première dans les piscines publiques et, après la "Trilogie Hard-Rock" ont dégainé la "Trilogie Ménagère de 50 ans", privilégiant ballades et autres ritournelles romantiques si efficaces quand il s'agit d'appâter le mérou et les jolies truites. Mais voilà, les helvètes se sont faits une raison et voilà que depuis 2 albums, l'excellent "Lipservice" et "Domino Effect" (certainement leur meilleur opus à ce jour), les guitares ont été rebranchées, quelqu'un s'est enfin dévoué à remettre en marche la machine à riffs, devenant un peu heavy sur les bords, et ce pour notre plus grand bonheur, les 3 albums précédents n'étant pas mauvais sur le fond, mais suffisamment mous pour nous faire piquer du nez.

Deux ans après la bombe "Domino Effect", qu'en est-il de ce "Need To Believe" à l'artwork plutôt réussi (ce qui n'est pas un mince exploit chez eux)? Va-t-on voir la "Trilogie Hard-Heavy" se clôturer ? Et bien, pour être franc, la réponse appropriée serait "ni oui ni non". Bien avancé, hein ? Bon alors, Leo Leoni nous a annoncé que ce disque était plein d'énergie positive, que "Need To Believe" était à son sens une bonne définition du groupe, avec des messages d'espoir et de la bonne humeur. Exit le petit côté "dark" exploré dans "Domino Effect" ? Et bien, en fait, les premières écoutes sont assez déroutantes quand on a encore en tête les gros riffs de ce dernier, les quelques ballades magnifiques assez sporadiques pour ne pas lasser et surtout le statut de "tuerie" que possédait chaque chanson de cet album.

En effet, Gotthard semble opérer une espèce de "retour-en-arrière-mais-pas-trop-oh-mais-si-on-gardait-un-peu-de-ça" et en résulte une impression de bilan assez représentatif de leur carrière. Si on retrouve ce côté un peu "effets électroniques" hérité du dernier album dans Shangri-La ou Right From Wrong et l'aspect "gros riff bien lourd" dans Rebel Soul, impossible de ne pas voir que de la crème adoucissante a été appliquée et que 5 titres sur 11 ralentissent bien le tempo. Alors oui, il y en avait autant sur Domino Effect certes, mais cet album a aussi 3 titres de moins, et forcément, en proportion, les morceaux rentre-dedans font moins les fiers. On retrouve donc ces influences calmes dans les assez anecdotiques Unconditional Faith et Break Away, mais aussi des réminiscences des tous premiers albums dans I Don't Mind, idéal pour taper du pied et assurément un des meilleurs titres de la galette.

Ceci dit, en prenant du recul par rapport à la première déception, on se rend compte qu'un album bilan de Gotthard ne peut pas foncièrement être mauvais, vu sa discographie quasi-exemplaire, et cet album est en définitive plutôt réussi, à défaut d'égaler son prédécesseur, la faute peut-être aux 2 morceaux cités plus haut qui ne cassent pas des briques, alors que dans le même registre, Where Is Love When It's Gone assumait son côté un peu rétro et achevait à merveille Domino Effect (si on ne compte pas la pourtant géniale bonus-track Can't Be The Real Thing). Car, à côté, les Gotthard prouvent qu'il ne sont pas en manque d'inspiration, ou alors si il le sont, ont évité de faire du remplissage en soignant les titres restants. En résulte, en plus de l'excellent et mid-tempo Need To Believe 3 ballades superbes, surtout Tears To Cry qui vient superbement clore l'album et chose rare, inclut des violons pour un rendu du plus bel effet. Elle est accompagnée de I Know, You Know, très bonne power-ballade et de Don't Let Me Down, classique, surtout au niveau des paroles, mais encore un fois très réussie. C'est vrai qu'il ne faut pas aller chercher de grandes nouveautés au niveau des paroles, les thèmes étant toujours plus ou moins les mêmes, mais ce n'est pas vraiment ce que l'on demande à Gotthard après tout. On notera aussi la bonne prestation de Steve Lee, toujours impeccable, dont la voix semble inaltérable et reste chargée d'émotion. D'ailleurs, il n' y a rien à reprocher aux membres du groupe qui assurent tous leur partition comme des chefs.

Et on ira pas s'offusquer du fait que Unspoken Words, qui semble sortir tout droit de "Lipservice" soit agréable, mais pas aussi imparable que les Gone Too Far, Dream On ou autres Make My Day, qui prolongeaient à merveille l'opener de leur album respectif. Car ici, on sent que Gotthard déroule, et est légèrement en mode pilote automatique, certains morceaux étant sympas, mais sans plus, surtout quand on voit (ou entend) ce à quoi les suisses nous ont habitué par le passé.

Donc, si on peut reprocher à cet album d'être assez inégal, il n'en demeure pas moins très efficace et contient de véritables perles (Shangri-La, qui retranscrit à merveille les ambiances éloignées de ce lieu imaginaire, I Dont't Mind, Rebel Soul (il faut entendre ces soli débridés avant la reprise du refrain !) ou encore Tears To Cry pour ne citer que les plus marquantes) qui le font finalement tenir bien en équilibre, équilibre instable s'il en est, vu la part allouée aux morceaux plus calmes et/ou quelconques. Ici, Gotthard s'en sort bien, l'expérience parlant, mais attention à ne pas basculer du côté obscur !

0 Comments 21 août 2009
Whysy

Whysy

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