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Provinces Terriennes Unies An 2178,

Le professeur de musicologie pré XXIIième, Helmut Schmutz sirotait doucement son quatrième Daïquiri de 9h30 quand la sonnerie hologrammique se matérialisa devant lui. Une image se constitua et une moue désapprobatrice se dessina instantanément sur le visage buriné du savant…. Ah Edmond que me vaut l’honneur d’une visite si tardive, est ce encore votre quatrième échec à la soutenance qui perturbe votre sommeil de jouvenceau ??? ..

-Professeur c’est monstrueux, c’est inouiiiiiiii!!!!
-Hum, si vous faîtes allusion à mon problème de glandes qui suintent, jeune égaré du cortex, sachez que ce problème génital très momentané m’a été donné après avoir malencontreusement fréquenté une..
-Mais non professeur, on a volé le disque de Derdian des archives physiques de l’ère métallique !!!!
-QUOIIIIIIII???????? Pas le troisième album nom d’un Eric Woerth en goguette pour faire des claquettes, pas le fameux New era Part III- The Apocalyspe ???
-Si, professeur, l’ultime volet, le dernier tome, la troisième et dernière partie de la saga conceptuelle de Derdian!!
-Encore un coup de Gunthar Gunthir de la commission de musicologie post black death!! Le palefrenier, je vais lui apprendre à s'épanouir dans l’humiliation à ce petit souillon, Edmond, vite allons au Dark Pole University, vous conduirez !!!

Ah..la saga conceptuelle du peuple mythologique de Derdian.. Je me souviens que les tests dataient sa sortie au début de l’année 2010. Déclinée sous les trois premiers albums éponymes de cette fringante formation italienne, cette saga avait dans ses opus précédents développé une ambiance héroico-symphonique très prononcée fort de chœurs très virils, limite rugueux ou en tout cas à des années luimières des chants aïgus propre au genre... AH pêle mêle je me souviens de ces atmosphères de compagnies de mercenaires, cette fin théathrale de Burn, ce souffle épique sur Révolt qui emporte tout sur son passage: on sent le final cathartique d’une saga à l’instar du souffle si particulier développé dans The Power of The dragonflame. Le héros Goldstar arrive à l’ultime marche de sa quête.. Et si une saga d’heroic fantasy n’est pas d’une originalité renversante, force est de constater que les différents degrés de lecture du genre sont magnifiés par la cohérence d’un ensemble ou épopées martiales (Battleplan), marches héroïques (Her spirit will fly again)et divagations oniriques (Dreams) plongent immédiatement l’auditeur dans un univers tourbillonnant de batailles, de chevauchées, de remises en questions existentielles et d’amours tourmentés… Ah Edmond, ce disque, c’est de l’émotion pure..mais une émotion distillée avec justesse sans se noyer dans une débauche artificielle de notes….Une invitée féminine, Lisy Stefanoni du groupe Evenoire se joint ainsi aux chœurs et accompagne le chant principal de Joe Caggianelli en canon (Battleplan) ou pour des interventions en solo mesurées mais pertinentes voir précieuses. La ballade epico-clavier-je –pleure-parce-que-c’est beau de Forevermore (ah ce « Foreverrrmoooore, I will try to take youuuuur hand .. »)hérisserait les poils du Docteur Mad lui même..

-Cependant je vous vois venir, jeune poussin acnéique, vous allez dire que le vieux singe se laisse avoir par la sensiblerie, une petite ritournelle bleuette et le vieux flanche, c’est ça ????
-Mais pas du tout professeur....
-Qu’un titre langoureux et hop, il succombe, les hormones à cet âge c’est fragile, hein ???
-Mais je ne me permettrais pas professeur par contre si vous pouviez arrêtez de m’aplatir le crâne à coup de poireaux, je vous rappelle que je conduis…

-Hé oui, Edmond, la finesse des arrangements symphoniques n’occultent pas le tranchant sémillant des guitares. De cet équilibre unique naît d’ailleurs la réussite éclatante de cet Apocalypse qui sonne le glas de toute incertitude : Derdian est définitivement installé dans le cercle très fermé, le cénacle , le panthéon des plus sélectifs des formations speed qui envoie la purée de concombres.
De la justesse, de la fraîcheur de l’allant sont les ingrédients principaux d’un coktail qui intègre même les facéties dans son éventail : le solo de Pulp Fiction est ainsi inséré comme un clin d’œil dans Revolt et le piano introductif d’Apocalyspe fait plus penser à un passage d’une bande originale de Claude Sautet qu’à un prélude orchestral annonçant la fin des temps !!
De l’entrain de la fougue, le titre Burn a autant de classe que l’inspecteur TUTUYOLA de New York Unité spéciale !!Il faut des tubes à un album de caracctère, et là tous les morceaux s'y apparentent!!Mais surtout, The Apocalypse présente une nette proportion à structurer savamment les instruments qui s’agencent harmonieusement avec adresse, justesse et brio. Qu’ils soient en soli le piano ou les deux six cordes, les musiciens ont soigné leurs mélodies surtout que la production est limpide, même le speed italien est entré au XXIème siècle, mon cher Edmond !!

-Professeur nous voici au Dark Pole University, mais il ya quatre vigiles devant..
-Bon Edmond, répartissons nous la tâche, vous prenez les trois gros et je m’occupe du petit !
-plan excellent professeur !!Alllons y

Une tatanne plus tard, le professeur, insensible aux appels à laide de son stagiaire malmené par les trois gorilles entrait dans l’ascenseur pour le 31 ième étage, bureau de Gunthar Gunthir

La montée vers le bureau fut propice à cette dernière méditation:

Après quelques années en léger retrait le speed métal transalpin semble revenir à la vie avec le retour de Rhapsody Of Fire et la transformation des espoirs mis dans Derdian. Forts d’un remarquable deuxième album qui avait matérialisé des progrès énormes et une qualité d’écriture très affirmée, les Italiens ont grandement transformé les espoirs mis en eux.
Dans une veine latine proche de Dark moor (The Prophecy n’aurait pas démérité sur Tarot), Opera magna ou de Kamelot pour la richesse mélodique, les fans apprécieront ce travail mélodique fouillé mais qui s’affirme dans toute une efficacité non dénouée de complexité. Plus de huit morceaux dépassent les cinq minutes, on est pas dans la facilité,New Era Part III: The Apocalypse est une œuvre aboutie et arborescente. Speed et progressif ou progressivement speed les compositions riches en imposent et multiplient le plaisir de l’écoute.. et pourtant on est dans l’efficacité la plus pure : pas de passages nébuleux ni de temporisations stériles ou de développements inutiles altèrent l’écoute globale, mais de la subtilité, de la maturité, de l’inspiration. Cependant force est de constater que la densité de l’ensemble pourra égarer certains auditeurs … Une impression roborative sur l’ensemble de l’album peut être ressentie tant nos Italiens mettent le paquet, tout le temps, à fond !Mais en fait on jamais assez, les enfants dans le style ??? Ce petit écueil est tel le Janus des anciens temps à double face, car passer les premières écoutes, cette richesse exubérante contentera les amateurs de consistance, de longues écoutes et de joies élaborées. Les virevoltes néoclassiques et insolentes des introductions (Preludio ou Presagio) ou des titres entiers comme The Prophecy sont des accompagnements mélodiques de toute beauté taillées pour éveiller les sens. Ces mélodies s'apprivoisent mais restent insolentes (Dreams)de classe.Elles se posent en course radieuse à travers les délices champêtres d’une vallée verdoyante !!!

Densité et diversité fantasque : une touche latine colore indéniablement cet album éclatant !
Derdian nous offre ainsi la meilleure surprise Speed de ce début d’année et le plus remarquable de leur album à ce jour. Oui, l’Italie est de retour en cette année 2010 !!Et il ne sera pas dit qu’un tel trésor restera dans les mains des crypto pecressistes !!Ca y’est le 31ième étage..

-Ah Schmutzi !!!
-Ah te voici,scélérat !!Quand j’en aurai fini avec toi, tu reviendras en rampant !!!
- J’ai le Derdiiiiiiian … J’ai le Derdiaan et tu me le reprendras jamais..
(Hum, Hum s’entretenir avec Gunthar Gunthir c’est comme parler à Fred Lefebvre, beaucoup d’efforts pour peu de résultats. Etablir un dialogue raisonné avec de tels énergumènes étant pure chimère.. ) et le Derdian, je vais le passer au mixeuuuur hahahhahaha je suis trop génial !!(voyez, c’est impossible :p)
-Tais toi la chauve souris mongoloïde et regarde : ta braguette est ouverte !!
-Ah tiens mais c’est impossible, je porte que des collants noirs transparents à contre jour ..

Mais le réflexe naturel l’emporta sur la raison et regardant son bas ventre, Gunthar Gunthir ne vit pas venir la mandale de plantigrade à en édenter les galinacés du professeur Schmutz qui reprit son précieux cd !!

-A’ffends On a fon Sfagiaire Edmond, rends nous Derdian où on lui passe les roubignoles au mixeur !!Amenez le vous auffres !!
-Professeur aidez moi !! Ils m’ont déjà épiler les aisselles à coup de chewing gum !!!

-Ah oui je vous avais oublié, Edmond, ah !! je suis désolé mais il va falloir être très courageux !! Je ne peux me séparer de ce trésor !! Il est trop bon !!!

0 Comments 25 février 2010
Whysy

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