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Ce n'était donc pas un mauvais poisson d'avril... Excédé par les tensions qui l'opposait à certains de ces anciens camarades, ainsi qu'à son management, Timo Tolkki aura finalement commis l'inimaginable : mettre un terme à l'aventure Stratovarius ! "New Era", qui aurait dû être le nouvel album du groupe, sort donc sous un autre patronyme, celui de Revolution Renaissance (initialement le titre de travail de l'album).

Mais je ne m'étendrai pas, ici, sur les histoires extra-musicales entourant ce nouvel opus. D'une part parce que cela ne concerne que les intéressés, et d'autre part parce qu'en toute honnêteté, il est bien difficile de décerner le vrai du faux dans tout ce qui a pu être été dit jusque là ! J'ajouterai également que Stratovarius était devenu, depuis quelques années déjà, le bouc-émissaire favori d'un bon nombre de chieurs professionnels, à la critique facile et le plus souvent infondée. C'est donc une fois de plus, non pas l'album, mais l'histoire mouvementée de sa genèse qui va faire parler. Dommage, car abstraction faite de ces remous inutiles et des futilités qui les accompagnent, ce nouvel opus de Timo Tolkki vaut sincèrement le détour ! La preuve avec le track-by-track suivant...


Heroes: Le morceau commence par une courte intro, très atmosphérique, qui laisse planer le doute sur ce que sera l'album... Puis arrive un riff de guitare, excellent, dans la plus pure tradition du guitariste finlandais, et qui n'est pas sans évoquer "Speed Of Light". Nous voilà donc rassurés d'entrée, sur la capacité de Tolkki à écrire de bons titres de Power Metal ! Le refrain est typique du genre, en cela qu'il est immédiatement mémorisable, avec une rythmique en béton armé et quelques sons de claviers très en retrait (trop d'ailleurs, une constante regrettable sur l'ensemble de l'album). Tobias Sammett nous offre ici une performance irréprochable, parfaitement adaptée au titre ; sa voix nous fait évidemment penser à du Edguy, mais musicalement c'est du Stratovarius pur jus (période "Episode") !

I Did It My Way: Le titre débute par le thème principal du morceau, un petit "truc" souvent utilisé dans le passé pour les singles, car il a le mérite de marquer les esprits en nous faisant entrer de suite la mélodie en tête (et une fois de plus ça marche !). L'ensemble sonne très 80's / début 90's (notamment le son de la batterie), une impression renforcée par la présence de Kiske au micro ! Il s'agit là d'un titre mid-tempo, mais assez rythmé cependant, dans la lignée des "Forever Free" et autre "Visions"... Un très bon début d'album pour l'instant !

We Are Magic: Ce morceau s'avère plus "Heavy" que "Speed", dans le sens où les riffs sont assez lourds et la rythmique très carrée. L'atmosphère développée nous rapprocherait plutôt de l'album "Destiny", une impression renforcée par le timbre de voix de Pasi Rantanen qui apporte un côté mélancolique bienvenu. Seul hic, ce dernier ne nous délivre pas ici sa meilleure performance : on le sent quelque peu mal à l'aise et il ne parvient pas à convaincre totalement. Fort dommage, car ce titre pourrait être bien meilleur...

Angel: Voici la première des deux ballades présentes sur l'album. Elle débute avec la voix sirupeuse de Kiske accompagnée de quelques sons de clavier, avant l 'arrivée de la section rythmique très douce... Un titre qui aurait très bien pu figurer sur le deuxième "Elements" par son côté ultra mélodique. On appréciera la voix magnifique de Kiske et les très beaux soli de guitare gorgés de feeling (comme sur l'ensemble de cet opus d'ailleurs). Pour le reste, il s'agit d'une ballade certes sympathique mais peu transcendante. Assez dispensable en fin de compte...

Eden Is Burning: Autre mid-tempo de l'album, ce titre monte en puissance progressivement, aidé en cela par un travail hypnotique remarquable de la batterie et de la basse. Le timbre de Rantanen se montre bien plus convaincant et adapté à ce morceau, dont l'ambiance mélancolique rappelle immanquablement l'album "Destiny" et des perles comme "4 000 Rainy Nights". Ce morceau nécessitera certainement plusieurs écoutes pour être pleinement apprécié, mais à l'évidence, ce morceau est une pièce remarquable !

Glorious And Divine: Un petit solo de batterie pour commencer, suivi par quelques notes de claviers, voilà une entrée en matière digne d'un titre de pure Power/Speed ! Titre qui ressemble étonnamment aux premiers Avantasia... impression évidemment renforcée par la présence de Tobias Sammett au micro. Un titre finalement très agréable, sans être exceptionnel pour autant. Mais on passe un bon moment, et c'est ce qui compte...

Born Upon The Cross: De nouveau, un mid-tempo... Celui-ci, par le son des claviers, n'est pas sans rappeler les vieux titres de Stratovarius ("S.O.S", "Babylon", ...). Une fois de plus, l'aspect très mélancolique de l'ensemble se voit renforcé par la présence de Rantanen au chant. Mais là encore, ce dernier ne se montre pas extrêmement convaincant... Ainsi, à l'instar de "We Are Magic", ce morceau aurait pu être bien plus réussi ; il nous donne comme une impression d'inachevé... Dommage !

Keep The Flame Alive: La seconde ballade de l'album, mettant en avant le timbre cristallin de Kiske (rôdé à l'exercice). Pour l'accompagner, une flute, des bruits de vagues (si, si !), quelques claviers, une légère batterie et le traditionnel solo de guitare (très réussi, comme toujours). Un titre très calme et très mélodique, que l'on pourrait croire échappé du projet Saana...

Last Night On Earth: Morceau joué en avant-première au Wacken de 2007, vous le connaissez probablement déjà... Il s'inscrit dans une veine Power / Speed typique du style initié par Stratovarius. On se rapproche ici des classiques à la "Forever Free", et ce titre s'avère au final suffisamment efficace et accrocheur pour devenir un single potentiel. Musicalement enjoué, il n'aurait pas dépareillé sur les albums "Visions" ou "Infinite". La prestation de Kiske est convaincante, même si ce dernier ne possède plus vraiment un timbre approprié au Power Metal, mais plutôt au Rock mélodique...

Revolution Renaissance: Et pour clore l'album... un mid tempo ! Heureusement très réussi... Son aspect épique et ses chœurs sur le refrain le rapprochent d'un "Babylon" (sur l'album "Episode" ) ou d'un "Soul Of A Vagabond" ( "Elements part.I" ).


Musicalement parlant, "New Era" s'inscrit donc dans la droite lignée des albums traditionnels de Stratovarius ("Fourth Dimension", "Episode", "Visions" ou "Destiny"...) et possède toutes les qualités pour combler les fans du groupe. Quiconque connait vraiment bien la discographie des finlandais ne pourra pas dire le contraire, à moins de perdre toute crédibilité... Certes il n'atteint pas la perfection de ces opus, mais pouvait-il en être autrement ? Qui peut décemment prétendre égaler ou dépasser ces œuvres majeures ? D'autant que les années écoulées ont conféré à ces albums un statut culte qui les rend désormais inaccessibles... Comparons donc ce qui est comparable et replaçons les choses dans leur contexte !

Il semble toutefois évident que les morceaux de Power Metal "classiques" ("Heroes", "I Did It My Way", "Last Night On Earth"...) demeurent largement meilleurs que leurs équivalents, insipides, proposés sur les récents albums de Stratovarius ( "Eagleheart", "Learning To Fly", "I Walk To My Own Song", "Know the Difference" ...). Attention, je parle bien des morceaux typés Power Metal, et non pas des titres épiques majestueux présents sur les deux "Elements" qui, eux, restent inégalés !

Ce "New Era" n'est cependant pas exempt de tout défaut. On pourra notamment regretter l'absence totale de prise de risques et une production plus axée Rock que Metal, ce qui nuit à l'impact des morceaux, lesquels auraient gagné à être plus massifs et plus puissants... Mais ce qui manquera le plus aux fans, ce sont les gimmicks de Stratovarius, à savoir le timbre de Kotipelto (parfois faux, mais c'est ce qui faisait son charme !), la frappe triggée de Jörg Michael et surtout (je dis bien surtout) les claviers de Jens Johansson. Car sur cet album, les parties de claviers semblent très en retrait et mystérieusement sous-mixées. Plutôt gênant pour du Stratovarius... Pardon, du Revolution Renaissance !

Il est vrai que "New Era" ne fait pas dans la surproduction, mais il va, fort heureusement, à l'essentiel, à savoir la musique ! Du coup, je pense que les "vieux" comme moi, qui ont connu l'émergence de la vague Power Metal au milieu et à la fin des 90's, aimeront cet album à sa juste valeur, car il en contient tous les éléments constitutifs basiques. A l'inverse, les plus "jeunes", élevés aux poncifs du genre et à la surenchère inutile (la surproduction des albums actuels servant souvent de cache-misère), lui trouveront certainement comme un manque d'inspiration...

Difficile, au final, de donner un avis résolu et déterminé sur cet album... Car entre les trois chanteurs invités et les différents musiciens de session, il ne transparait pas de véritable sentiment d'unité ! Pire, il donne parfois la sensation d'avoir été enregistré dans l'urgence... Il faudra donc attendre le prochain opus, avec son line-up définitif (et quel line-up soit dit en passant) pour se forger une opinion définitive sur ce "nouveau" groupe qu'est Revolution Renaissance.

Wait and see...


PS : ci-dessous, le line-up de cet album
Michael Kiske - chant
Tobias Sammet - chant
Pasi Rantanen - chant
Timo Tolkki - guitare
Joonas Puolakka - claviers
Pasi Heikkilä - basse
Mirka Rantanen - batteri

0 Comments 21 juin 2008
Whysy

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