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So come with us on a journey to irrationality,
Dreams and history, the adventure of your life!
Let yourself go, take a step into our world of melodies!
That's where hope means everything



Les suisses de Lunatica ont par le passé fait forte impression : le deuxième album Fable and Dreams avait tout pour que le groupe se fabrique une belle notoriété, commencer à ouvrir pour des groupes plus connus, avant de, peut-être faire quelques têtes d'affiche. Pourtant les choses ne se sont pas passées de cette façon.

Lunatica a sorti un Edge of Infinity qui, s'il n'était pas inintéressant, ne tenait pas les promesses faites avec Fables and Dreams : influences trop présentes, beaucoup de pistes trop molles, paroles peu inspirées et aux limites de la niaiserie. New Shores est donc un nouvel essai pour se rapprocher du sommet. Autant dire que ça n'a pas franchement fonctionné.

Pourtant, New Shores (la piste) ouvre l'album tout en finesse avec une introduction tranquille, qui voit apparaître tous les instruments un à un, jusqu'au refrain rythmé et entraînant, où Andrea propose à l'auditeur de l'accompagner dans un voyage musical vers l'irrationnalité. Contrairement aux albums précédents, on entame directement sur de la musique, et pas sur une narration, ce qui permet d'attaquer directement les choses sérieuses.

Et on continue sur cette lancée avec Two Dreamers, et sa petite introduction aux claviers, toujours aussi travaillés depuis les débuts des suisses. La batterie marque le ton, on entend l'arrivée de quelques cuivres. La mélodie est agréable, Andrea explore des lignes vocales originales (tiens, post-produites sur quelques passages ?) . Rien à dire, l'album commence bien, les guitares font une apparition remarquée avec un petit solo bien maîtrisé et pas clinquant, quelques choeurs soutiennent le chant principal, pour une chanson qui pourrait bien rester en tête.

Seulement voilà : à partir de là, plus de nouveauté, ou presque. How did it Come to This, Farewell my Love, Winds of Heaven, The Chosen Ones font retomber Lunatica dans leurs vieux travers de naïveté de midinette. Si encore lesdites chansons se démarquaient par ... Une maîtrise exceptionnelle, de nouvelles sonorités de clavier, des expérimentations vocales, un solo épique. Mais ça n'est pas le cas. C'est ce que nous servent les suisses depuis toutes ces années. Et c'est malheureusement l'impression qui se dégage de New Shores après la première écoute. Et après les suivantes. Aucune chanson ne se distingue réellement.

On retiendra ici l'introduction poignante au clavier de The Day the Falcon Dies, là l'agressivité d'Andrea sur My Hardest Walk, ou sa fragilité sur Into the Dissonance, là encore la fade intervention de John Payne sur Farewell My Love ... Ca ne suffit pas.

Au rayon des poutres dans l'oeil de Lunatica, il faut noter une faiblesse notoire de la partie purement metal : le groupe oublie parfois qu'il dispose d'une batterie, terriblement reléguée au second plan, et les guitares sont utilisées de manière inégale : anecdotiques dans The Incredibles, parfaites dans My Hardest Walk.
Farewell my Love pourrait facilement postuler au top 50, la guitare sèche, les sonorités presque électro et la boîte à rythmes ne me contrediront pas.
Ca ne sera pas la première fois qu'on se retrouve confrontés à un album de metal symphonique poussant un peu trop vers le côté pop, oubliant que dans "metal symphonique" il y a "metal". Est-ce que c'est vraiment grave ? Pour un groupe de dix ans d'âge à l'époque, c'est ennuyeux.
A noter d'ailleurs que quelques temps après la sortie de New Shores, Lunatica a décidé d'un break, abandonné dans le courant de cet été pour préparer l'enregistrement d'un cinquième album, probablement pour 2013.

Malgré toutes ces faiblesses, et malgré ses passages ennuyeux, New Shores a pour lui divers arguments. Déjà Andrea, dont la voix se différencie toujours autant de celle de ses collègues sur le marché du metal à chant féminin. Toute en douceur, en rondeurs et en fragilité, elle transmet une émotion à tous les coups. Particulièrement sur Into the Dissonance, et sur Winds of Heaven, qu'elle rend poignantes malgré des paroles peu fédératrices. Elle sait également se rendre plus agressive en cas de besoin, apportant un peu de diversité là où ses musiciens se mordent un peu la queue.
Ensuite, et malgré la monotonie et la stagnation qu'on peut reprocher à l'album, tout ça reste paradoxalement assez frais. On entend bien la Lunatica touch, qui passe certainement par l'emploi du clavier si caractéristique.

Maintenant il ne reste plus qu'à attendre de savoir si leur break les aura réorientés vers les voies impies du cornu ou plutôt vers la bande FM, abandonnant définitivement leurs vieilles amours.

0 Comments 30 août 2012
Whysy

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