Vous recherchez quelque chose ?

Le quatrième album des néerlandais de The Gathering, intitulé Nighttime Birds, a soulevé un certain nombre de spéculations : successeur du magistral Mandylion sorti deux ans plus tôt, et compte tenu de sa ressemblance avec cet album, certains ont considéré Nighttime Birds comme un « faux jumeau » de Mandylion, d’autres comme une suite, une extension logique d’un groupe qui avait bouleversé toutes ses fondations musicales. En tous les cas, Nighttime Birds ne laisse personne indifférent, et gagne de fait son premier pari de marquer les esprits, challenge pourtant ardu à la vue de la performance réalisée auparavant.  Mais voilà, The Gathering est un groupe qui avance, qui va toujours de l’avant dans sa manière de composer et de jouer. Considérer Nighttime Birds comme un simple clone de Mandylion est un écueil à éviter absolument pour saisir tout l’intérêt et toute la richesse de cet album. Bien évidemment, les deux albums se ressemblent musicalement, on ne peut pas le nier. Nighttime Birds retranscrit la même atmosphère lourde et onirique, chargée de riffs doom qui plombent les rythmiques, mais qui sont mystifiées de nappes de claviers limpides arrosant la musique de cet aspect brumeux et enivrant si agréable à écouter. Les soutiens rythmiques purs, que sont la batterie et la basse, prennent plus de volume sur Nighttime Birds, surtout la batterie qui devient le régulateur musical.  Les parties vocales évoluent un peu également : Anneke Van Giersbergen, qui avait illuminé de toute sa classe le précédent opus, va garder la même ligne conductrice, avec ses variations vocales déroutantes mais néanmoins extraordinaires, en utilisant cependant plus les vibratos ou en mettant plus de puissance, de grave dans sa voix (Third Chance est en une belle illustration). Elle démontre une excellente faculté d’adaptation aux différentes tonalités que prend l’album, entre parties heavy et parties plus atmosphériques et calmes.  Seulement, retranscrire Nighttime Birds comme une simple suite de Mandylion reviendrait à occulter plusieurs points de changement intéressants : le clavier, omniprésent sur l’album précédent, se fait plus discret, mais ses interventions sont toujours justes et apportent toujours ce petit plus, qui rend les atmosphères si belles. Mais surtout, ce sont les guitares qui prennent petit à petit le dessus. En conservant l’aspect purement rythmique, le groupe attribue un rôle plus important aux six cordes, notamment dans les solos plus nombreux, mais également dans les riffs d’ouverture par exemple (où l’acoustique s’intègre avec réussite) ou au cœur des chansons : Confusion en est une illustration parfaite notamment.  Malgré cela, si l’on compare cet album à son prédécesseur, il manque peut-être un petit quelque chose pour propulser l’album un peu plus haut encore, la faute peut-être à quelques titres un peu « communs », presque déjà vus, compensés malgré tout par des perles comme Nighttime Birds, The Earth Is My Witness ou encore la superbe Shrink. On reste un peu sur sa faim, même si Nighttime Birds est un album de haute volée, homogène et créatif, digne d’un groupe du talent de The Gathering.  Cette logique d’évolution perpétuelle sied bien aux néerlandais. Même si ce n’est pas évident sur cet album, Nighttime Birds apporte des changements, notamment le rôle des guitares qui devient essentiel dans l’ossature musicale du groupe, et qui préfigure, de manière lointaine certes, ce que sera le prochain album de The Gathering. Sans atteindre le niveau de Mandylion, peut-être dû à la prise de risque assez modérée du groupe ainsi qu’à quelques titres un peu en dessous, Nighttime Birds reste un incontournable du groupe et un album de métal atmosphérique de grande classe, original et intelligemment construit, qui se réécoute toujours avec le même plaisir. La machine est bien lancée !!

0 Comments 25 juin 2006
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus