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Ils vous avaient manqué ? Et bien revoilà les petits kangourous d'Airbourne, deux ans après leur premier méfait, l'explosif "Running Wild". Aujourd'hui, l'offrande a pour nom "No Guts, No Glory" et compte bien asseoir leur renommée grandissante, car Airbourne est attendu au tournant après avoir surgi de nulle part avec sa mixture aux forts relents Ac/DCiens, immédiatement adoptée aux quatre coins du monde. Qu'en est-il donc de ce deuxième album ? Gardons-nous le même cap ? Sachant que le groupe s'était vu reprocher un certain mimétisme avec leurs ancêtres d'AC/DC, devons-nous nous attendre à quelques pointes d'innovation de-ci de-là ?

Et bien, si vous cherchiez des surprises, vous risquerez d'être bien déçus, car avec "Running Wild", Airbourne a trouvé une formule qui marche et ne compte pas la lâcher en si bon chemin. Comprenez par là que nous avons ici toujours affaire à du hard-rock sur-vitaminé, direct et sans prise de tête, pourvu de refrains suffisamment répétitifs pour rentrer dans la tête et faire taper du pied. Pour les nouveautés, on repassera...

Ceci dit, répéter un expérience couronnée de succès n'est pas une honte en soi. Après tout, il ne s'agit là que d'un deuxième album, les membres sont très jeunes, ils ont toute la vie devant eux pour se mettre au doom, faisons-leur confiance. Seulement voilà. Le problème qui se posait à la sortie de "Running Wild" était : "Voilà un très bon album de hard-rock, moitié mid-tempo, moitié rapide, qui cartonne en live, mais on jurerait entendre AC/DC avec un autre chanteur". En effet, Airbourne n'est pas simplement inspiré par AC/DC (ce qui n'est pas une tare, on a vu pire maître spirituel...), ]Airbourne possède LE son AC/DC. Le son de batterie, de l'aveu même de Ryan O' Keefe est le même, les guitares sonnent exactement de la même façon, et du coup, la similarité de style n'aide pas, les même accords et les même rythmes étant de la partie et rappelant forcément la bande de l'écolier fou. Joel O' Keefe pourra dire ce qu'il veut, c'est un fait : Airbourne est ce que ce serait devenu AC/DC si ses membres étaient pensionnaires du Pays Imaginaire et avaient conservé leur jeunesse.

Car malgré tout, leur propos diffère légèrement du AC/DC de ces dernières années (bon, disons des 20 dernières...), plus posé et bluesy, tandis que du côté d'Airbourne, on est plutôt du genre "tête dans le guidon", et les morceaux se déroulent tous à un rythme frénétique, sans réellement nous laisser le temps de souffler. Ce qui est dommage, car, chaque titre de cet album est intrinsèquement bon, mais l'absence de nuance peine à lui insuffler une réelle âme et n'en fait au final "qu'un" bon album, rien de plus. Car, en dépit des ressemblances stylistiques sus-citées, le problème inhérent à cet album (après tout, certaines personnes n'ont jamais écouté AC/DC) est une certaine linéarité peinant à faire ressortir un morceau plutôt qu'un autre.

Pour autant, les dits morceaux sont réussis et efficaces. De l'ouverture en fanfare Born to Kill à Devils'Child, en passant par les joyeux et excellents Blonde, Bad & Beautiful ou encore Raise the Flag (dont l'intro vous rappellera "Shoot to Thrill", mais chuttt...), aucun morceau ne se révèle faible ou pas à sa place. Ce qui renforce le paradoxe de cet album : aucun morceau n'est à jeter, mais trop de linéarité pour tous les apprécier à leur juste valeur. D'ailleurs, si les 13 pistes de la galette peuvent paraître lourdes à digérer, que dire de l'édition limitée comportant 5 titres de plus, portant donc le total à 18 ? Airbourne a voulu remplir sa besace et frôle ici la crise de foie. Là où "Running Wild", pourtant court, calmait le jeu intelligemment avec des morceaux tels que "Too Much, Too Young, Too Fast" ou "Fat City", "No Guts, No Glory" fonce et ne s'arrête presque pas pour regarder derrière lui. Ainsi, No Way But the Hard Way ou encore Armed & Dangerous, rares moments d'accalmie se retrouvent noyés sous l'avalanche de décibels délivrée ici. Ce qui pourrait encore passer si les morceaux n'étaient pas tous d'une similarité confondante. Dommage que l'on ne retrouve pas de morceau construit comme l'éponyme "Runing Wild" qui, tout en restant de facture classique ne portait pas le logo "AC/DC" tatoué en gros.

Si on rajoute des "Rock n' Roll" redondants (alors que le fenouil oui, et non) hurlés à tout bout de champ, vous comprendrez rapidement que l'on aurait pu attendre autre chose du deuxième album du groupe censé représenter le renouveau du hard-rock. Airbourne a montré qu'ils savaient jouer, savaient composer, car, une fois de plus, cet album est bon, mais il s'agirait de faire légèrement évoluer la formule afin de ne pas devenir "le groupe du mec qui escalade les échafaudages".

0 Comments 04 mai 2010
Whysy

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