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Il est des groupes que l’on connaît seulement de nom, mais qu’on considère d’avance, leur musique comme fondamentale pour la scène musicale. On sait alors qu’un beau jour on sera mis devant le fait accompli : découvrir ce groupe qui a su établir une communis opinio.
The Tangent appartient donc à ce genre de groupes.

Cette formation internationale s’articule autour du maitre d’oeuvre Andy Tillison qui a su s’entourer de personnalités comme Jaime Salazar ou encore Jonas Reingold qui ne sont pas sans rappeler les prestigieux Flower Kings. Pendant longtemps ces deux noms sonnaient synonymes à mes oreilles. Cela dit il est difficile de concevoir un Flower Kings sans Roine Stolt (Quoi on me dit dans l’oreillette que Roine Stolt a également participé au groupe il fut un temps).

A l’instar des Flower Kings, et de toute une série de groupes ayant pris la voie ouverte par ces derniers, The Tangent cultive un goût pour une musique aux couleurs chatoyantes, réalisée à l’aide de mélodies chaudes et lumineuses. Deuxième point commun, on retrouve sur Not As Good As The Book des envolées dignes de leurs compatriotes. La voix d’Andy Tillison est claire, douce et se fond parfaitement dans l’ensemble.

Ce dernier a confié dans une interview à nos confrères de MusicWaves le concept de ce nouvel album :
Quand j’étais jeune, j’ai vu le futur comme une place merveilleuse pleine de superbes musiques, des vacances sur Mars, pas d’argent, pas de guerre, pas de famine.
Le futur que nous vivons est fait de téléphones mobiles, d’e-mails spams, Christina Aguilera, de guerre et plein de famines.
Le FUTUR n’était pas aussi bon que le livre… Plein de titres sur cet album traitent des problèmes que nous avons quand nous sommes plus âgés… J’ai 48 ans et je ne veux vraiment plus chanter des titres traitant de l’école, des parents ou du premier amour… Donc cet album se concentre plus sur des problèmes d’adultes.
Le fait est que ce n’est pas vraiment un concept-album. C’est juste un album avec quelques thèmes, mais un double album ne veut pas forcément dire « concept-album ».

La touche jazzy est ici mise en exergue, ceci étant par ailleurs affirmé par l’omniprésence du saxophone. Ce dernier, sans complexe se livre à des soli de très bon goût, concurrençant la guitare sur un exercice souvent considéré comme son apanage. Il vous suffira de poser une oreille sur Lost In London pour porter crédit à ces compliments non usurpés.
Une fois de plus le prog rock suédois rime avec prog rock seventies, avec un côté pourtant jeune et plein de folie. C’est donc sans surprise que l’on viendra s’enivrer de ce clavier type Hammond.
Le groupe joue à merveille avec les ambiances, nous livrant des passages atmosphériques aux douces réminiscences pink floydienne avec The Ethernet, et nous offre des envolées mélodiques pour le moins délectables.
La maitrise des instruments atteint ici un niveau assez colossal, car c’est avec une aisance et une fluidité impressionnante que l’ensemble s’harmonise, intégrant sans mal toutes les finesses rythmiques produites par Salazar, toujours égal à lui-même avec son jeu tout en finesse.
Le prodige opère, sans se perdre dans un torrent tumultueux et complexe, la musique semble dompter chacun des écueils intrinsèques des parties expérimentales, et produire un sentiment d’unité.
Le format double album laissera libre cours à une inspiration foisonnante et à l’énergie débridée de The Tangent.

Si certains groupes laissent la basse se noyer dans une gangue instrumentale peu discernable ; ce n’est pas le cas de The Tangent qui met parfaitement à profit chacun des instruments. On s’en réjouira à l’écoute de l’instrumentale Celebrity Purée, faisant office d’introduction à The Future Was Not As Good As The Book. Cette dernière recèle des moments pleins de feeling, use de moult artifices tels que des instruments à vent et nous offre de nombreux passages très inspirés, invoquant même un bref soupçon d’influence hispanique. Cette composition reste donc un véritable moment de bonheur, où l’on est noyé sous une éclectique déferlante.

Sur le deuxième cd vous attendent deux morceaux d’une vingtaine de minutes chacun vous réservant quelques moments de doux plaisirs, allant de la ballade piano comme lors de l’ouverture de The Full Gamut à des passages on ne peut plus groovy avec Four Egos, One War. Sur The Full Gamut, Andy aura des intonations rappelant parfois Mick Jagger. Cette dernière nous réserve quelques jolis moments, bien intenses. À savourer.

Comme prévu, la réussite fut au rendez-vous. Découvrez à votre tour la magie de The Tangent. L’existence de ce groupe est comme un cri clamant que le prog seventies n’est pas mort.

Dreamer

0 Comments 17 juillet 2008
Whysy

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