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Not Of This World est un album charnière dans la discographie de Pendragon. Si jusqu’alors le groupe officiait dans un registre néo-progressif, il allait bientôt évoluer, laissant de côté son imaginaire onirique pour se tourner vers des compositions plus complexes et un son résolument plus rock. Cela se remarque d’ailleurs aux pochettes des albums suivants, qui contrairement à Not Of This World et aux albums plus anciens, sont très sobres et beaucoup moins foisonnantes de détails. D’aucun diront que le bon goût les a enfin rattrapé. J’ai personnellement toujours beaucoup aimé ce style d’illustrations extrêmement détaillées qui semblent raconter une histoire. Mais revenons-en à nos moutons, Not Of This World sort après deux excellents albums, et les fans l’attendaient au tournant puisque ce ne sont pas moins de cinq années qui le séparent de The Masquerade Overture. Pour autant, le line-up n’a pas changé, pas plus que le style des compositions de Nick Barrett. La seule chose qui pourrait éventuellement perturber les fans de la première heure, c’est bien la durée de ce Not Of This World, qui dépasse allègrement l’heure de musique. N’ayez crainte, n’ayez crainte ! Tout ceci reste très abordable et bien entendu comme toujours avec Pendragon, pas un morceau n’est prise de tête. Alors qu’en est-il des cinq morceaux qui composent cet album ?

Tout débute par la sublime If I Were The Wind (And You Were The Rain), probablement le titre le plus classique, qui ne révolutionne rien mais place la barre très haut. En effet l’introduction de ce morceau, et a fortiori de l’album, est d’une rare beauté. On connait bien la recette de Pendragon, un peu de claviers et quelques envolées de guitare peaufinées à la note près. Puis tout bascule, la voix arrive, et la chanson prend une dimension lyrique et rassure tous les dans une explosion mélodique savoureuse : cet album sera bon, ça y est, c’est sûr. The Dance Of The Seven Veils est une composition plus bien plus easy listening que la précédente et se base presque uniquement sur ses deux refrains pour plaire. Il s’agit d’un morceau très entraînant en concert et sa seconde partie (All Over Now) ferait presque danser le plus introverti des fans de prog. Attention toute fois, on est loin d’un Disco Queen, un peu de sérieux, que diable !

Le morceau éponyme débute par une section instrumentale très intéressante, qui s’avère relativement technique tout est restant mélodieuse, ce qui est à mon sens le plus gros point fort de cet album. En effet, Nick Barrett renoue avec l’habitude qu’il avait de séparer ses morceaux les plus longs en plusieurs pistes pour en faciliter l’écoute, je pense notamment à Queen Of Hearts sur l’album The World. On continue avec un Give It To Me très « rock passe partout » mais bougrement entraînant et un Green Eyed Angel beaucoup plus touchant, presque ambiant.

A Man Of Nomadic Traits est à mon sens le morceau le moins réussi de l’album, mais reste toutefois correct. Je pense que Nick Barrett aurait gagné à supprimer quelques longueurs de ci de là et à donner un peu plus de peps à son refrain, qui sonne tout de même un peu poussif à côté de ceux d’All Over Now ou de The Lost Children.

Not Of This World s’achève sur un titre de 18 minutes qui joue la carte de la variété, j’ai nommé World’s End. En effet, ce morceau contient une flopée d’ambiances différente, du refrain magistral de The Lost Children au final atmosphérique d’And Finally… on en prend plein les oreilles, et malgré la durée de l’album, on ne peut que regretter qu’il soit déjà terminé.

Nous avons donc à faire à un nouveau succès de Pendragon. Les claviers de Nolan secondent à nouveau avec brio la Stratocaster de Nick et les différents titres ne décevront pas les fans. Not Of This World jouit toutefois de malchance, puisqu’il arrive après deux albums de légende ! En effet, aucune composition n’arrive au niveau d’un Masters Of Illusion ou d’un The Last Man On Earth, mais en fin de compte, est-ce bien grave ? Nick Barrett nous délivre à nouveau une bien belle brochette de titres très réussis, à l’exception d’un seul qui montre quelques faiblesses sur la longueur, et signe un adieu musical de qualité à la période « early years » de Pendragon.

0 Comments 11 décembre 2008
Whysy

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