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J'ai une révélation à vous faire. L'Italie sait produire autre chose que du speed à claviers et dragons.

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Bon je crois que vous avez eu le temps de digérer ça, alors nous pouvons continuer. Oui, il arrive que des groupes italiens décident de jouer une musique où il ne sera pas question de sauver la plaine des licornes enchantées. L'exemple du jour se nomme Lykaion et bien que l'on puisse faire des rapprochements phonétiques avec "Kaledon" et "Pteranodon", Lykaion n'est ni un démonstrateur de collants ni un dinosaure ailé. Non, Lykaion est un groupe existant depuis presque dix ans et qui, après beaucoup de changements de chanteurs et chanteuses a fini par trouver un line-up stable depuis 2009 et vient tout juste de sortir son premier album du nom de "Nothin' But Death", faisant suite à plusieurs démos et EP. Et ce groupe-là verse dans le metal mélancolique à l'instar d'un "Katatonia", d'un "Sentenced" ou d'un "Poisonblack". Comprenez par là une base "relativement" agressive sur laquelle se greffent des mélodies peu joyeuses traduisant souvent une douleur émotionnelle ou un quelconque mal-être.

Vous en déduirez donc que Lykaion ne nous a pas conviés à la kermesse du village mais plutôt à une soirée privée où il sera question de souffrance et de sentiments. Enfin bon, ça c'est en grossissant les traits. Dans la pratique, la musique de Lykaion se veut assez rentre-dedans, très heavy, souvent rapide et malgré tout très accessible. L'opener Nothin' But Death résume très bien cela : quelques notes de piano, un riff assez entrainant, une voix suave sur les couplets, écorchée sur les refrains et tout cela plutôt bien agencé. Et pas de temps à perdre, A Cold Summer Day démarre tambours battants et étale toute la palette émotionnelle du groupe sans vraiment prendre le temps de ralentir. D'ailleurs l'album semble bâti sur cette logique : ne pas perdre de temps et aller à l'essentiel. Plutôt court (trente-sept minutes pour dix morceaux dont un seul dépasse les quatre minutes), cet album ne contient que des morceaux immédiats aux riffs assez costauds, comme Passion Kills et The Dance, portés par la voix plaintive et écorchée d'Alessandro Sforza qui s'il ne varie pas beaucoup son jeu vocal et a une certaine tendance à surjouer l'émotion livre dans l'ensemble une prestation correcte et sans fausse note. Il est d'ailleurs à noter que l'ensemble du groupe est irréprochable, ne fait pas d'étincelles mais reste très carré, les soli sont simples et à propos et le riffing pas dégueu du tout. Les compos sont ici majoritairement rapides et il n'est pas question de ballades, tout au mieux quelques couplets un peu ralentis, la dominance restant fortement metal et plutôt du genre costaud. Pour situer, on retrouve un peu le même esprit que "Lake of Tears" sur l'album "Illwill".

Très clairement, Lykaion ne veut pas s'enfermer dans un trip imperméable mais préfère miser sur l'efficacité, au risque de perde en durée de vie. Car malgré un album prometteur sur le papier, "Nothin' But Death" lasse plus qu'autre chose. En effet, les morceaux sont assimilés dès la première écoute et ne livrent plus aucune surprise par la suite, témoins d'un flagrant manque de profondeur. De plus, le groupe a du mal à se renouveler et passé l'opener plutôt bon, aucune piste n'ira vraiment tirer son épingle du jeu, se contentant d'être "la suivante" et dont le seul but est de nous rapprocher de la fin. A ce titre, le trio clôturant l'album s'avère plus anecdotique qu'autre chose, mis à part un peu de chant italien sur le dernier morceau qui prêtera plus à sourire qu'autre chose. Et puis il y a ce sentiment global que le groupe force son trait de caractère et ne se laisse pas aller davantage. Empty en est un parfait exemple, pas mauvais dans l'absolu mais dont peu de moments respirent le naturel. Comme si Lykaion s'était dit "bon ben il nous faut un morceau mélancolique qui prend aux tripes alors on va mettre un peu de fredonnement ici, du chant plaintif par là et un solo super cliché là bas". Erreur de jeunesse ou manque de réelle personnalité, toujours est-il que l'histoire tourne vite en rond. Et on vous épargnera les textes empilant les poncifs du genre, à base de "I feel so emptyyyyyyyyy" et autres "Fuck You, I love Myself!"...

"Nothin' But Death" n'est donc pas foncièrement mauvais. Ses morceaux sont efficaces, le son est bon et le groupe appliqué, mais il est tout simplement rapidement ennuyant, a tendance à se répéter et a dévoilé tous ses secrets au bout de deux ou trois écoutes. Gageons qu'avec cet album Lykaion pose ses marques et se fixe pour objectif de faire mieux car si leur recette peut faire des miracles, elle a ici visiblement trop cuit.


0 Comments 26 juillet 2012
Whysy

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