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Stabilité et monotonie sont loin de rimer avec progressif. On pourrait pourtant le croire quand on constate le leadership incontesté et incontestable de quelques uns (Dream Theater, Pain Of Salvation pour ne citer que ceux-là). Ceux qui ont tutoyé ces formations ont généralement acquis succès et notoriété, je pense là surtout à Kevin Moore et Derek Sherinian, aujourd’hui claviéristes connus et reconnus.
Mais Charlie Dominici, qui a donné de la voix au sein de Dream Theater, entre 1987 et 1990, semblait jusqu’alors éloigné du « rêve américain » (si vous me permettez le détournement).

Dominici est de retour, et il compte bien se faire une place sur la scène progressive. Inside Out Music l’aidera dans cette entreprise puisque le label signe O3 a Trilogy – Part II. Le premier volet de ce concept semble être l’antithèse du second puisqu’il présentait une musique dénudée ; nulle percussion, nulle guitare électrique, seulement du chant, et de la guitare acoustique…
Vous l’aurez compris ce second volet n’a rien à voir. Le visuel est assez parlant, c’est noir, c’est tragique, c’est métal. Métal qui en l’occurrence se révèle percutant, doté de rythmiques puissantes et terriblement heavy. Ce son est forcément parfaitement desservi par la production d’Inside Out Music qui reste irréprochable dans ce domaine.
Bien entendu vous l’aurez compris la musique de Dominici est estampillée métal progressif. Evidemment il y a des influences Dream Theater dans tout ça. Il faudra, par exemple, aller chercher du côté de Train Of Thought pour retrouver le riff de The Calling et les fans des américains, qui seront certainement les premiers à se pencher sur cet album, ne seront pas dupes et retrouveront sans mal des mélodies et sonorités qui leur sont biens familières.

Au-delà de ces similitudes, on remarque le goût prononcé du groupe pour l’aspect instrumental. En effet, les musiciens s’envoleront durant huit minutes dès l’ouverture de l’album, The Monster en nous gratifiant de leur savoir faire en guise de présentation. Les bougres se débrouillent plutôt bien, le seul reproche qu’on pourra leur faire sera les constants rappels au travail de Dream Theater même si le clavier se garde bien d’être aussi virtuose que Jordan Rudess.
Les compositions frappent dans l’ensemble par leur puissance même si l’on retrouve des ballades comme la magnifique The Real Life où l’on retrouve violoncelles, violons, piano… et la voix de Dominici qui est impériale sur cette pièce aux allures de tragédie.
Dominici est-il un projet solo ? Même si la qualité des musiciens nous le laisse oublier, on est obligé de constater que le chanteur se débrouille très bien offrant une richesse vocale plus qu’agréable. Charlie est aussi bien à l’aise avec des parties graves et rocailleuses comme sur The Calling que sur des parties plus aiguës qui ne manquent pas sur l’album. Les refrains sont percutants et arrivent même à nous trotter dans la tête. Inutile donc de vous dire que ce chanteur possède de grands talents d’interprétation, il parvient à introduire dans ses lignes de chant, des subtilités, de la conviction et des sentiments qui n’échapperont pas à l’auditeur.

Alors oui on pourrait crier au scandale en voyant le nom Dominici et penser qu’il s’agit d’une opération commerciale. Certes, on ne peut pas vous mentir les fans de Dream Theater sont nombreux et se pencheront évidemment sur cette galette. C’est sans doute en partie pour cela que Dominici décroche un contrat chez un des plus grands labels, sinon le plus grand, de prog. Mais au-delà je peux vous assurer que la qualité est au rendez-vous, cet album tient la route, on prend plaisir à écouter, et le réécouter. Son seul défaut est l’influence de Dream Theater encore trop présente qui l’empêche de décrocher le 8.


Dreamer

0 Comments 24 février 2007
Whysy

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