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C'est au tour du groupe amienois Obdurated de subir le dur supplice de l'interview ! Une interview montée avec un collègue du site BrutalSong, Julien, à qui je dois une bonne moitié des questions. Merci à lui donc. En ce qui concerne l'interview, ce sont Deke (chant) et Fabrice (guitares) qui ont bien voulu répondre. Une interview complète qui devrait vous donner envie d'en savoir plus !



TeRyX: Une première question récurrente, peux- tu s'il te plait présenter le groupe pour ceux qui ne vous connaîtraient pas?

Fabrice : Mehdi, Dominique et moi-même, sommes formés en 2001 puis nous avons été rejoints respectivement par Deke et Jérôme début 2002. Nous nous sommes attelés hâtivement à la composition et avons sorti en 2003 notre première démo « Slovenly Nation »  suivi de notre deuxième démo « Lobotosodomized by TV » en 2004 et enfin notre premier album « Living in Failure » fin 2005. Musicalement, nous pratiquons un heavy / thrash / death énergique et mélodique que nous avons largement éprouvé sur scène.


02. Maintenant que l'album est enfin disponible, quels sont vos projets pour 2006, votre état d'esprit ?

Fabrice: Notre ambition pour cette année est de trouver un label, cela nous permettrait d’être distribué partout en France et peut-être cela nous aiderait à trouver plus de concerts afin de faire circuler notre nom. Mais pour l’instant nous nous impliquons nous-mêmes un maximum à promouvoir notre nom (via internet, fanzines, etc.) et chercher des concerts car il faut aussi rentabiliser ce que nous avons investi pour la réalisation de l’album. Nous sommes gonflés à bloc !


03. Quelles seraient vos influences principales ? Préférez-vous les vanter, ou plutôt les dissimuler?

Fabrice: Personnellement je dirais que nos influences principales seraient les vieux Metallica pour le côté rythmique, riche et énergique de leur musique et Iron Maiden pour le côté mélodieux, mais aussi certainement la nouvelle scène thrash pour son côté agressif. En aucun cas nous ne dissimulons, ni vantons nos influences, les gens ne sont pas bêtes et savent reconnaître les influences d’un groupe. D’ailleurs, dans les chroniques sur les sites web, on nous rapproche souvent d’In Flames et ce n’est pas un hasard. Cela ne nous dérange pas, c’est une vision extérieure que nous respectons.
Deke: Certaines chroniques nous assimilent plus à du In Flames qu’à du Metallica ou du Maiden. C’est bien compréhensible à cause du côté extrême, mais nous pensons justement que ce groupe est un mélange explosif de Metallica et de Maiden… à la suédoise.


04. Comptez-vous rester dans votre style ou évoluer vers d'autres horizons musicaux ?

Fabrice: Nous ne calculons rien au niveau de la composition, notre musique est à l’image de notre inspiration actuelle, nous ne nous disons pas que nous devrions aller vers tel style ou autre, à ce niveau-là, ça reste spontané. Mais où que chaque membre a son univers musical bien personnel, il n’est pas exclu que l’on explore d’autres horizons musicaux , c’est le futur qui le dira même si je pense que l’on gardera  quand même un certain fil conducteur.


05. Quels sont vos objectifs en 2006? Pour les années à venir?

Fabrice: Nous espérons pour cette année décrocher un contrat, faire un maximum de concerts afin de nous faire connaître et écouler le plus d’albums possible. Nous avons d’ailleurs commencé de nouvelles compositions pour je l’espère, la préparation d’un deuxième album en 2007.


06. Deke est l'auteur des chansons (sauf pour une), comment se déroule le processus de composition chez Obdurated ?

Fabrice: Pour l’album, j’ai composé l’intégralité de la musique et Deke a écrit pratiquement tous les textes. Pour les nouvelles compos, c’est différent car maintenant je ne suis plus l’unique compositeur. On a deux nouvelles compos qui ont été faites l’une par Dominique et l’autre par Deke. Cela est d’autant plus intéressant que chacun amène son spectre musical. Pour les textes, c’est pareil, même si Deke écrit la majorité, il n’est pas exclu qu’un autre membre donne ses idées comme par exemple, Jérôme qui a écrit « drained » sur l’album.


07. Comment s'est déroulé l'enregistrement de l'album? Sans aide d'un label comment êtes-vous parvenus à un tel résultat?

Fabrice: Nous avons fait appel à Axel Wursthorn (Carnival in Coal) pour enregistrer les parties batteries et comme nous disposons dans notre local d’un enregistreur numérique, c’est Dominik qui a enregistré tous les autres instruments ainsi que la voix, et je pense qu’il a vraiment fait du bon boulot. Il a ensuite fait un pré mixage guitare/basse/chant et nous sommes allés en studio pour faire le mixage final. Nous avons ensuite fait presser le CD en le finançant nous-mêmes. Il est clair que nous sommes franchement satisfaits du résultat final vu les moyens matériels que nous avions, et je dois dire que le savoir-faire de Dominik y est pour beaucoup.


08. Si tu en avais l'occasion, que modifierais-tu sur Living In Failure? Pourquoi?

Fabrice: Je pense qu’il est encore trop tôt pour que je puisse voir les défauts, il me faut plus de recul. Sincèrement à ce moment précis, je n’ai rien de spécial qui me vient à l’esprit, à part peut-être un plus gros son, mais bon, ça c’est une histoire de moyens matériels.


09. Y a-t-il des idées que vous vouliez apporter à l'album qui se sont montré impossible?

Fabrice: Non, pas du tout. Nous avons exactement retranscrit sur CD ce que nous jouons sur scène à part quelques mélodies qui ont été doublées. Nous ne voulions pas, par exemple, que sur l’album il y ait de multiples couches de guitares car cela se serait ressenti sur scène au niveau de l’interprétation.


10. Deke, j'ai cru lire que tu avais un a priori négatif sur le métal en France, est-ce toujours d'actualité?

Deke: Pour mettre tout de suite les choses au clair, ce n’est pas un a priori. On ne porte pas d’à priori quand il y a de l’expérience derrière, de la discussion et de l’analyse. On me demande mon point de vue, je le donne en toute franchise. Il est clair que ça peut faire chier mais je ne suis pas là non plus pour me faire des faux amis, ni jouer le faux cul. Tu me demandes si c’est toujours d’actualité ? Je ne suis pas une girouette et je ne balancerais pas ça à la légère si je ne croyais pas en ce que je dis. Donc, je me répète doucement au cas où les gens pensent que j’écris des phrases sans les comprendre : je n’aime globalement pas la scène metal française, je n’aime globalement pas l’attitude égoïste et rétroactive des groupes français et je n’aime pas qu’on vienne foutre la merde sur notre site suite à cette déclaration. Je n’emmerde personne, je réponds à une question. Si les gens veulent en discuter avec moi et me convaincre du contraire, je suis à leur disposition mais cela ne se fera pas par le biais de forums, de guestbooks ou d’interviews, qui ne sont pas les meilleurs moyens de faire comprendre clairement un message. En aucun cas, je n’accepte que le groupe ne trinque pour mes propos.


11. Que penses-tu des groupes comme Anorexia Nervosa ou Gojira qui ont réussi à percer à l'étranger?

Fabrice: Eh bien, pour les avoir déjà vus tous les deux en concert, il me semble que ça leur est mérité d’avoir acquis cette notoriété. On sent vraiment leur approche très professionnelle de la musique par rapport à leurs prestations, leurs albums et l’image qu’ils laissent véhiculer. Ils sont tout à fait au même niveau que les groupes internationaux et cela motivera certainement les autres groupes hexagonaux dans leur approche de la musique.


12. Quelle est, selon vous, votre meilleure prestation, ainsi que l'expérience la plus marquante en concert ?

Fabrice: Difficile à dire, mais je dirais que le concert que nous avons fait pour la sortie à Amiens en novembre 2005 était vraiment très bien. Nous avons bien joué et le public était au top, ceci dit, il y a eu d’autres concerts tout aussi bien.


13. Votre opinion sur le public français ?

Fabrice: Franchement, c’est un très bon public. Dans à peu près tous les endroits où nous avons joué jusqu’à maintenant, on a toujours rencontré des gens sympathiques, enthousiastes et habités par la musique. Cela se sent, que ce soit les metalleux qui se déchirent dans le pit ou ceux qui préfèrent écouter attentivement. Le public est vraiment respectueux et tolérant vis-à-vis des groupes et c’est une bonne chose.


14. Où en êtes-vous dans la recherche d'un label? La sortie de l'album vous a-t-il ouvert des portes?

Fabrice: Il est encore trop tôt pour savoir si notre album va nous ouvrir des portes, mais nous l’espérons. Nous commençons à démarcher quelques labels.
Deke: Nous avons déjà eu quelques réponses… négatives, bien sûr. Mais cela n’interférera pas sur notre moral. Nous continuerons avec ou sans label.


15. Une tournée de prévue?

Fabrice: Pour l’instant nous avons plusieurs dates de prévues jusqu’au mois de juin que vous pouvez consulter sur notre site web. Nous avons été aussi sélectionnés à un concours qui va nous permettre de jouer à la petite locomotive à Paris le 21 mai avec d’autres groupes devant un jury. Le gagnant aura l’occasion de participer à deux grands festivals  (le Hell Fest et le Wacken) alors on va bosser dur pour cette date. Sinon, pour le reste de l’année on cherche activement d’autres concerts.


16. Comment faites-vous pour gérer vie professionnelle / familiale à votre passion de la musique?

Fabrice: Pour l’instant on a pas de problèmes de ce côté-là. On gère assez bien nos répétitions et nos concerts avec notre vie privée. On s’est tous mis d’accord sur le fait que chacun doit être le plus disponible possible vis à vis de la musique, en fonction de ses moyens, bien sûr.

17. Vous provenez d'un environnement géographique actif au niveau des musiques extrêmes, est-ce un avantage pour se faire sa pub, ou un inconvénient, du fait d'être assimilé comme "Un groupe amiénois de plus" ?

Deke: Justement, nous ne sommes pas amiénois. Nous sommes de Montdidier, et avant tout picards. Nous profitions de l’excellent public amiénois et des structures que la ville propose mais nous sommes plus acceptés qu’intégrés vis-à-vis de la scène. C’est fort compréhensible du fait que nous ne nous connaissons pas plus que ça et que nous n’avons pas grandi dans la même ville. Ceci dit, mis à part des 4 ou 5 « grands noms » qui ressortent souvent, il faut savoir qu’il y a beaucoup d’autres groupes prometteurs qui n’attendent qu’à émerger.
Fabrice: La scène amiénoise est effectivement prolifique dans le milieu du metal et chaque groupe fait comme il peut pour en émerger. Alors, est-ce que cela peut être un inconvénient ? Je ne pense pas car d’une certaine manière nous avons toujours été très autonomes et d’ailleurs notre style musical se détache plus ou moins de cette scène qui est majoritairement plus axée « death metal » Le véritable avantage c’est le public qui est nombreux et vraiment très actif et c’est lui qui fait la popularité ou non d’un groupe.


18. Quels sont pour toi les TOPs et les FLOPs de 2005 au rayon métal ? Déjà repéré des prétendants au titre de meilleur album 2006?

Deke: Tu m’excuseras mais je vais mélanger 2005 et 2006. J’ai beaucoup accroché sur « Inhuman rampage » de Dragonforce, « Come clarity » d’In Flames, « Synchestra » de Devin Townsend,  « Godspeed » de Symphorce et « Annihilation of the wicked » de Nile. En revanche j’ai été assez déçu par « Once was not » de Cryptopsy, et son côté plus dark que brutal. C’est a peu près mon seul flop. En ce qui concerne le meilleur album 2006… Je n’aime pas considérer la musique comme un sport ou une compète, pas de numéro 1 ni de numéro 2 ou 3. Il y a tellement de bonnes choses dans différents disques. Pour moi, ça me plait ou pas et c’est tout.


19. Merci beaucoup de m'avoir accordé cette interview, je te laisse les mots de la fin !

Fabrice: Eh bien, merci à toi et merci à tous les gens qui aiment et qui font vivre cette musique dans notre beau pays.

Bonne Continuation


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Interview réalisée en mars 2006.

...TeRyX...

0 Comments 01 mars 2006
Whysy

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