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Une pochette au visuel sombre, un style défini comme du «progressive power metal» et Tom S Englund, chanteur du groupe Evergrey invité sur une chanson de l'album, je l'avoue, je m'attendais à retrouver avec Ethernity (que je ne connaissais pas du tout avant ce cd) un clone d'Evergrey en écoutant ce Obscure Illusions. Ce ne sera au final pas du tout le cas, rendant la surprise de la découverte encore plus belle.
Mais commençons par le commencement, Ethernity est un jeune groupe provenant de Belgique qui présent avec cet Obscure Illusions son premier véritable album après quelques démos (dont un LP en 2006) et un EP paru en 2008. Niveau musical, le groupe navigue effectivement dans un power progressif mais avec des influences allant plutôt chercher du côté de Symphony X que d'Evergrey, avec une petite touche de Triosphere notamment avec la chanteuse de la formation Julie Colin, évoluant dans un registre proche de Ida Haukland, en légèrement moins rauque.
Ce qui frappe d'emblée à l'écoute de ce disque est le professionnalisme des musiciens et la maturité dont ils font preuve pour un premier album. Les musiciens maîtrisent parfaitement leur sujet et nous livrent 12 compositions très solides. Que ce soit au niveau des ambiances, des rythmiques ou des passages instrumentaux avec de bons solis de guitares ou de claviers, il n'y a rien à dire, le niveau est élevé. Même la production, claire et puissante est une réussite et permet de nous plonger pleinement dans la musique du combo belge.
L'album est assez long, un peu plus de 70 minutes de musique tout de même mais s'écoute globalement bien, sans temps mort, à l'exception d'un ou deux morceaux un peu en dessous du reste. Ethernity a surtout trouvé le bon équilibre que j'apprécie chez un groupe de power progressif, en mêlant ambiance sombre avec des riffs acérés et agressifs et une petite touche de douceur, avec des refrains plus mélodiques réussis ainsi que quelques notes de piano sur certaines compositions. De même, le groupe ne plonge pas dans la démonstration technique simple et sait rester accessible, les parties instrumentales restant mélodiques. Le début de l'album notamment illustrant parfaitement cela, avec l'opener «False Lamentations» et «Shadows On The Wall» démarrant toutes 2 avec un rythme soutenu mais bénéficiant de refrains mélodiques plus accessibles.
Ethernity sait également varier le rythme et surprendre au fil de l'album. «Alone» bénéficie par exemple d'un pont surprenant, avec un passage au piano et un solo de guitare tout en douceur contrastant avec le reste de la chanson. On retrouve notamment un passage similaire sur le final du plus agressif «XII» ou sur la belle ballade «After All Has Turned To Pain» qui offre une jolie pause dans la seconde partie de l'album et permet de montrer une autre facette du chant de Julie Colin, plus en douceur, ainsi que la maîtrise de Julien Spreutels aux claviers qui brille sur tout l'album que ce soit pour son travail d'ambiance lorsqu'il est au second plan, ses solis ou donc ces passages plus calmes au piano.
Néanmoins, l'apogée du disque se trouve dans son final, avec la chanson éponyme «Obscure Illusions», moment de bravoure culminant à plus de 14 minutes et disposant de 4 vocalistes, 3 guests étant invités : Tom S Englund que j'ai déjà cité mais également Kelly Sundown Carpenter et Mark Basile. Un titre certes difficile à appréhender de part sa longueur et sa complexité, mais qui s'impose au fil des écoutes comme une véritable réussite, avec ses changements de rythme, son côté tantôt épique grâce aux orchestrations, tantôt dans l'émotion (avec un court mais beau moment piano/voix) et l'apport de ces 3 guests, Tom S Englund apportant sa voix pleine d'émotion, Carpenter et Basile évoluant dans un registre plus aigu et agressif.
L'album n'est tout de même pas parfait, on relève quelques petites longueurs et répétitions avec des structures parfois similaires d'une chanson à l'autre et une ou deux compositions un peu en dessous des autres. Par exemple «Broken Memories» ou «Rancor» répètent un peu trop certains passages déjà entendus en mieux sur d'autres pistes ou «Entities», single de l'album et titre le plus accessible, avec un côté rock mais pour le coup moins marquant et plus oubliable. L'autre petit défaut et ce malgré la qualité des chansons est un côté encore un peu trop scolaire, avec un soupçon d'émotion et d'âme en plus, on tenait là un chef d’œuvre !
Obscure Illusions n'es reste pas moins une jolie surprise inattendue, Ethernity frappant fort avec ce premier album se plaçant directement dans le haut du panier du genre et affichant un très beau niveau de maîtrise et de maturité.
0 Comments 09 juillet 2015
Whysy

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