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Le clapotis de l’eau sur un rivage tranquille, une aube encore sombre mais chargée de promesses et d’espoirs. Un souffle de vent, frais et doux, transporte les effluves agréables d’embruns et d’écume jusqu’aux paysans qui travaillent dans les terres les plus proches. La campagne, silencieuse, est d’un calme apaisant. Les longues terres s’étalent à l’horizon, flattées et mises en lumière par l’extraordinaire palette de rouges engendrée par le soleil levant. Ces simples champs deviennent ainsi de bucoliques paysages, incarnation idéale des rêves des voyageurs…
Soudain, une corne résonne dans la brume de la côte… inquiets, tous ceux qui l’entendent dressent une oreille attentive… alors que la proue d’un drakkar s’élève fièrement au dessus de l’écume, la peur de l’envahisseur se lit sur les visages, la peur des guerriers.. Vikings.

C’est sur une introduction simple, épique et majestueuse, chargée d’images grandioses et d’une force émotionnelle inouïe que se lance « Vanadis », longue et fabuleuse composition épique qui ouvre de façon plus que magistrale ce nouvel album de Falkenbach.

5 ans après le déjà très bon « Magni Blandinn Ok Megintiri », le drakkar ressort de l’ombre et nous offre donc un nouveau recueil de récits païens magiques, enivrants et enchanteurs. Dès que « Vanadis » démarre, il me paraît impossible de ne pas se sentir emporté, tant la flûte, le chant, les claviers, le jeu de batterie et la guitare (heavy mais placée en retrait) se combinent à merveille dès la première minute du morceau. On se laisse bercer par cette fresque épique qui dévoile par instants quelques sublimes effluves de mélancolie. Le morceau pourra vous sembler un peu linéaire (les groupes qui se basent autant sur les ambiances ont souvent des morceaux longs, magnifiques, mais fort peu variés), mais le thème principal est cassé sur certains passages par la présence de chœurs et de voix black donnant de l’intensité à l’aspect guerrier sans que jamais la musique du combo ne se fasse brutale. A mes oreilles, ces 9 minutes passent à une vitesse folle en tout cas !! Ce tableau est si évocateur, si grandiose…

Cet album marque à plusieurs niveaux une étape dans la carrière du groupe. Il est à noter que l’islandais Vratyas, à la tête du groupe, qui composait et jouait chaque élément sur les albums précédents, a choisi de s’entourer pour son 3ème opus. Falkenbach devient un vrai groupe, et dispose à présent d’un véritable équipage. Les parties chantées sont plus belles, une vraie batterie remplace bien avantageusement la boîte à rythme, les harmonies sont plus recherchées, bref, cet album représente un bond en avant incontestable.
Musicalement, si les sources d’inspiration de Vratyas n’ont pas changé, « Ok nefna » est très typé viking, et plus proche du heavy que ses prédécesseurs. Les morceaux sont tous mid-tempos et le jeu de batterie se rapproche bien plus du heavy que du black. Le chant black a pour ainsi dire disparu, lui aussi, au profit du très beau chant clair de Tyrann.

Le second morceau, «As long as the wind will blow… » a très longtemps été mon titre préféré du combo allemand. Impossible de résister, ce morceau doux et mélodique voit son aspect poétique décuplé par de subtils solos acoustiques, simples, et pourtant ! Imparables, émouvants.

Certains morceaux s’avèrent malgré tout plus sombres. J’en veux pour exemple la belle et lente, « Aduatuca » avec ses bruits d’orages et clameurs en introduction, qui dépeint avec force et conviction une scène plus sombre, un ciel qui s’assombrit… Mais encore une fois, le refrain est inoubliable, magique !! Et bien sûr la terrible « Homeward shore » qui coupe un peu avec le reste de l’album mais propose un superbe riff évoquant les meilleurs instants de Bathory période viking ; les parties vocales y sont également excellentes !

A l’inverse de ses superbes compositions, le combo allemand se plaît à intégrer dans ses autres morceaux la douceur de l’acoustique et de la flûte pour des introductions tout en finesse, plus folkloriques dans l’esprit. Encore une fois, les mélodies sont inspirées, et l’ensemble est intense, doux, mais aussi passionné ! (« The ardent awaited land », reprise acoustique d’un extrait du premier opus du groupe, la plus rapide mais superbe « Donar’s oak »).

Pour conclure, je dirais qu’avec cet album, qui frôle la note maximale, Falkenbach s’impose pour moi comme le meilleur groupe de viking metal au monde. Et ce trône, il me paraît impossible que quiconque l’en déloge... Car oui, Vratyas est un maître de l’évocation.. A l’image de la sublime et si attirante pochette, Falkenbach dresse un tableau musical qui pourra vous paraître trop répétitif, ennuyeusement linéaire… Mais si comme moi vous vous y jetez à corps perdu, peut-être franchirez vous aussi les portes de cet univers épique si grandiose… et là, plus de retour possible… car le voyage est merveilleux.

Gounouman

0 Comments 05 juillet 2006
Whysy

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