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Nos autrichiens préférés sont de retour. Sept ans (déjà) après Oath Bound le duo de génie ressort de la Lorien pour nous gratifier d’un nouvel opus. Et c’est peu dire que toute la communauté [s]de l’anneau[/s] métallique attendait le retour de Protector et Silenius. En effet, à part la mise en bouche Caladan Brood sortie en début d’année les amateurs de Black Metal Atmosphérique étaient laissés pour compte mais Manwë merci revoilà donc Summoning. Attendu au tournant dans la discographie sans tâche des viennois (oui oui même Lugburz), Old Mornings Dawn se doit d’être un album de la trempe de ses prédécesseurs d’autant plus que nos deux amis n’ont pas été très actifs du côté de leurs side projects respectifs.  Après une intro aux faux airs de générique de Game Of Thrones nous voilà donc lancé dans un univers que l’on connait déjà presque par coeur. Old Mournings Dawn se montre relativement efficace dès la première écoute car la capacité du groupe à composer des hymnes à la gloire de la Terre du Milieu n’est plus à prouver mais l’ensemble est un peu trop sage et sans réelle prise de risque. Les choeurs de "Farewell", "Mirdautas Vras" chanté en noir parler ou la flûte pendant "Land of the Dead" étaient des tentatives de faire évoluer la tonalité des chansons des Autrichiens mais ici on est face à du Summoning “Canal Historique”. On retrouve un peu de choeur, du chant féminin par ci par là et quelques spoken words, qui sont soit dit en passant d’un goût douteux musicalement parlant. Les nostalgiques de la période Dol Guldur seront donc aux anges, Silenius et Protector laissant un peu de côté le feeling martial de Oath Bound pour revenir à des sonorités (un peu) plus Black Metal. Mais ne vous attendez pas à un Minas Morgul 2, soyons clair, ce sont toujours les claviers qui dictent leur loi dans l’univers de Summoning. Les guitares apportant principalement leur contribution lors de ponts toujours aussi réussis (“The White Tower”, “Caradhras”) ou des riffs lourds mais au son très pur (“Flammifer”).  Les autrichiens n’ont pas leur pareil pour faire voyager leurs auditeurs et Old Mornings Dawn n’y fait pas exception. Mais le premier voyage en Terre du Milieu a tendance à être un peu trop tranquille. A la sortie de l’album on se rend compte qu’il manque de moments forts où la rythmique est sublimée par une nappe de clavier dont seul Summoning a le secret. Par moment on ressent presque l’impression d’avoir à faire à des chutes des anciens albums. Bien sûr le morceau éponyme accroche l’oreille mais ce dernier n’est-il pas un sous Might and Glory? Où sont le cheval et le cavalier? Où est le cor qui sonnait? On est en droit de se poser la question. Et puis on réécoute l’album encore et encore car il a ce goût de reviens-y, et la force l’album se dévoile enfin au grand jour : cette capacité à ne jamais lasser au fil des écoutes et à se découvrir encore et encore. Malgré sa longueur (plus d’une heure au compteur) et son côté monolithique on ne s’ennuie pas une seule seconde. Et cela même après de nombreuses écoutes.  Old Mournings Dawn possède son lot de bons moments qui vous feront siffler ou taper du pied (les mélodies de “Flamiffer” et “Of Pale White Morn”, les introductions de “Old Morning Dawn” ou “Caradhras”). Et après une dizaine d’écoute on se rend compte que la chanson éponyme se révèle être l’une des plus belles réussites de la carrière de Summoning, que "Caradhras" est belle à en pleurer etc… Plus difficile à apprivoiser que ces prédécesseurs (si si même Luz… ouais non quand même) Old Mornings Dawn donne l’impression de se “mériter”. La musique de Summoning gagne en maturité ce qu’elle perd en percussion et spontanéité. Le tout aidé, ou non c’est selon, par la production. Les claviers sont mis en avant bien aidé par les guitares. On peut juste regretter le son un peu lointain de la batterie qui passe presque pour un faire valoir ou seulement un appui rythmique.  Lorsque que j’ai commencé à écouter Old Mornings Dawn j’étais persuadé de mettre un 6 à l’album. Ce dernier me laissait un goût d’inachevé, je tentais de lui trouver les qualités de son prédécesseur sans en percevoir ses propres forces. Moins tape à l’oreille et plus mature Old Mornings Dawn est un très bon album qui prouve, si besoin était, que Richard Lederer et Michael Gregor comptent parmi les artistes les plus intègres et talentueux de leur génération. S’il peut souffrir de la comparaison avec ses illustres ancêtres, ce dernier opus des Autrichiens ne se trompe pas de cible et fait encore mouche. On sent que le duo terrible a atteint une sorte de quintessence musicale dont seuls eux semblent percevoir les limites. Le Caradhras m’a vaincu, encore une fois.  Balin

0 Comments 07 novembre 2013
Whysy

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