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2008 n’a pas seulement été l’année de reformation des groupes mythiques At The Gates et Carcass, en effet une autre légende s’est relevée de ses cendres mais est passée inaperçue tant l’impact des deux premières réactivations avait fait grand bruit. Ce groupe de l’ombre n’est autre que Forbidden combo de Thrash américain ayant sorti deux brûlots répondant au doux nom de Forbidden Evil en 1988 et Twisted Into Form en 1990. Après un passage remarqué au Hellfest en 2008 Forbidden signe un contrat avec Nuclear Blast ; le Thrash Old School du groupe est du pain béni en Europe et notamment en Allemagne. Il n’empêche que sortir un album de qualité après une longue pause est très compliqué (13 ans nous séparent de Green) et Forbidden n’échappe pas à la règle. Explications :

Autant le dire tout de suite de Omega Wave est une semi-déception. Pourtant tout se passe bien au début de la lecture du CD, la courte introduction "Alpha Century" lance parfaitement la bombe "Forsaken At The Gates", 5 minutes de Thrash comme on l’aime avec des riffs qui ont fait la renommée de Forbidden et une puissance dévastatrice. Mais déjà un petit détail cloche, à savoir la voix de Russ Anderson, ce timbre si particulier qui a beaucoup joué dans la signature musicale du groupe. En effet, on est loin des aigus du siècle dernier et le frontman nous présente une voix plus standard, entre Growl et chant, même si par moments il nous ressort sa panoplie d'antan (“Overthrown”, “Adapt or Die”). Passé le temps d’adaptation nécessaire il n’en demeure pas moins que le chanteur délivre une performance de haut vol grâce à un répertoire varié et permet d’appuyer la puissance des compositions du combo. Et tant pis pour les vieux grincheux qui chantent le refrain de “I’m on the Edge” sous leur douche.

Forbidden a misé sur l’énergie délivrée par ses chansons : quand ce ne sont pas des riffs aiguisés (‘Omega Wave”) ce sont des choeurs placés au moment opportun qui font ressortir toute la violence qu’a à nous offrir les Américains (“Overthrown”). D’ailleurs cette dualité est surperbement utilisée par le groupe et devient un des piliers de la formation musicale. Alors forcément ça fait un effet boeuf lors de la première écoute. On se dit que le grand Forbidden est de retour (non pas pour nous jouer un mauvais tour ) et que ce Omega Wave prendra place sur le podium des albums Thrash de l’année au côté de Iron Bound ou Exhibit B. Oui mais non...

Parce que, dans le fond, la recette a changé et pas forcement en bien, Forbidden a voulu prendre un virage plus moderne qui va déplaire aux plus réfractaires d’entre vous. “Overthrown”, par exemple, sur ses lignes vocales, laisse comme un arrière goût de facilité malvenue. Rien de bien méchant au premier abord mais c’est le genre de petits détails qui gène au fur et à mesure des écoutes. Forbidden pourtant essaie de varier les plaisirs, preuve en est avec cette semi-ballade  (ça reste du Thrash quand même) “Dragging My Casket”, très réussie, et qui laisse l’auditeur respirer après un début d’album étouffant.

Car le groupe a mis les petits plats dans les grands grâce à une production moderne qui, elle aussi, permet d’accentuer la violence sonore qui se dégage des compositions. Les musiciens ne sont pas en reste, les guitaristes Steve Smyth (petit nouveau dans le groupe) et Craig Locicero délivrent riffs et solis (“Inhuman Race”) à une vitesse folle dans la plus pure tradition du genre. La section rythmique est aussi au diapason, à commencer par le batteur Mark Hernander (Vio-lence, Heathen). Ce dernier éclabousse le CD de sa technique et de sa vitesse (“Immortal Wounds”). La basse tenue par Matt Camacho est, elle, un peu en retrait au mixage mais participe aussi à ce déferlement de note.

Ce sans-faute musical n’en reste pas moins un frein au disque, en effet Omega Wave est long... presque trop. On sent que Forbidden a plein d’idées derrière la tête mais durant l’heure que dure l’album on a l’impression d’un trop plein d’informations. Le Thrash est un genre percutant qui gagne à être produit sur des durées plus courtes pour faire encore plus de l’effet, comme le sont Forbidden Evil ou Reign In Blood. On ne peut pas reprocher au groupe de faire du remplissage tant les compositions sont variées grâce à la technicité des musiciens et au bagage technique de Russ Anderson mais quand c’est long c’est trop long... Résultat des compositions en deviennent presque fades (“Beyind the Mask”).

C’est vraiment rageant ! Tout était réunit pour faire de ce Omega Wave une réussite : un retour loin des feux des projecteurs et sans pression, des compositions singulières et un savoir faire sans limite. Mais à trop vouloir bien faire le groupe n’arrive pas assez à viser juste. Il y a de vrais bonnes chansons dans cet album (“Forsaken at the Gates, “Omega Wave”) mais la deuxième partie n’arrive pas assez à convaincre pour que ce retour soit totalement gagnant. Mais je ne me fais pas de souci quant à la capacité du groupe à rebondir.

Balin

0 Comments 08 octobre 2010
Whysy

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