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Si l’on en croit Metal-archives, probablement le site le plus complet de la toile en terme de référencement de combos d’obédience métallique, quelque soit le genre, la Finlande, dont la superficie n’est pourtant pas si démentielle (à peine 338 145 km2), compterait en ses terres pas moins de 2343 groupes. Bien sûr, ce chiffre énorme inclut de nombreux d’obscurs débutants, dénombre sûrement beaucoup de splits, changements de noms, et autres side-projects… Mais tout de même ! Franchement, il y a de quoi rester songeur… Surtout lorsque l’on compare cette magnifique abondance à celle d’autres terres du globe, à la superficie pourtant bien plus importante !

La question légitime qui se manifeste alors à notre esprit est toute simple : quantité rime-t-elle toujours avec qualité ? Combien de clones sans grande saveur pour un bon groupe ? Et bien, chers amis, Cantata Sangui, récente découverte de 2009, fait sans nul doute définitivement partie des formations capables de nous rassurer quant à l’avenir de notre chère musique, et de nous faire pester par la même occasion face aux multiples talents de nos amis venus du froid.


Proposant son tout premier album après plus de 10 ans d’existence (c’est dire si cette sortie a dû être pensée, fignolée dans les moindres détails), le groupe possède une caractéristique ma foi peu commune, qui le distingue immédiatement d’une très grande part de la concurrence. A l’instar de ses compatriotes d’Apocalyptica, il n’utilise aucune guitare électrique dans sa musique ! En lieu et place, il ne s’agit pas ici de violoncelles, mais tout simplement de basses. Si bien souvent l’on pourrait s’y tromper par rapport aux traditionnelles guitares, le son de l’album y gagne énormément en profondeur et en originalité. Ainsi, Cantata Sangui compte deux bassistes en ses rangs !

Voyez par exemple l’introduction explosive de la magistrale « We’ll have it on us », superbe ouverture : ce son clinquant, cette résonance étrange, ce frottement inhabituel, cette puissance massive… C’est une basse qui le produit ! Une basse qui groove et sait maintenir notre attention tout au long de l’opus, pas seulement grâce à son omniprésence, mais surtout grâce à l’excellente qualité des compositions !

Car faire preuve d’un concept original ne suffit pas pour séduire un public difficile. Reste encore à assurer la répartition des qualités sur l’ensemble de l’opus… Et bien croyez-moi, c’est chose faite. Naviguant entre Metal gothique, et influences plus extrêmes ou au contraire plus bigarrées (le charme rituel et aérien des compositions, la shamanique outroduction…), Cantata Sangui suit son chemin, porté par la voix chaleureuse, charismatique et techniquement irréprochable d’Anna Pienimäki. Secondée à quelques occasions par un chant extrême rageur, elle reste l’un des plus beaux atouts du groupe ; enfin une chanteuse avec un timbre particulier, qui sait se fondre élégamment dans l’univers présenté sans jamais tirer le niveau vers le bas !

Et musicalement, au-delà du métissage des genres, attendez-vous à un Metal plein de surprises : des blasts pour accompagner des lignes musicales très douces (« Lazarus »), des structures tout sauf conventionnelles, des breaks groovy… En fait, Cantata Sangui est presque progressif, au meilleur sens du terme ; l’univers du groupe possède son côté obscur, expérimental, avant-garde… Mais le distille assez bien pour donner envie à l’auditeur de persister dans sa démarche d’assimilation. Et vraiment, si j’étais un peu rebuté aux premières écoutes, l’album a très vite trouvé grâce à mes yeux. Il faut dire que ce charme expérimental rend l’écoute passionnante… Mais ne nuit pas à la présence de passages accrocheurs et mémorisables : comment oublier les parties vocales d’« Exaltata », ou les refrains de « We’ll have it on us » et « No Longer in the eyes of Aletheia », mes deux coups de cœur du disque ? Vraiment excellent !


Original et transcendant les carcans auxquels il s’attaque avec une rare maîtrise, Cantata Sangui nous emporte et nous subjugue. Insidieusement, l’album fait son chemin en vous, jusqu’à ne plus quitter votre crâne. Les amateurs de basse se régaleront, c’est évident (ah, ces intros ! ah, ces parties en slap sur  « The Seven Liers-In-Wait », mais quel bonheur !), mais je pense que tous les fans de Metal peuvent y trouver leur compte. Pénétrez dans cet univers onirique et futuriste…. Je peux vous garantir que vous ne regretterez pas l’expérience !



Gounouman

0 Comments 23 mai 2009
Whysy

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