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Le power metal allemand, celui reconnu pour sa rigidité et son efficacité, reste un genre très largement utilisé et qui ne semble pas prêt de s’essouffler. En effet, beaucoup de groupes pratiquent ce style et notamment Brainstorm qui a connu une carrière elliptique depuis ses débuts. L’apogée atteint en 2003 n’a jamais été égalé en terme de qualité, les sorties s’étant accélérées, nos teutons peut-être par manque de temps, ont perdu leur « plussoyance » comme dirait le chapelier fou. En perdant les qualités qui faisaient la caractéristique propre de nos Allemands, ils se sont mis à écrire des chansons se fondant dans une masse médiocre sans relief et à l’intérêt inégal. Il est vrai qu’avec Memorial Roots on avait presque touché le fond. On pourrait éventuellement expliquer ce contexte : le changement de label qui a surement demandé d’être productif rapidement et le départ encore frais du bassiste Andreas Mailänder qui aurait pu fragiliser la symbiose et la cohésion du groupe. Mais désormais en 2011 avec On The Spur Of The Moment, on atteint une stabilité structurelle, car, la signature avec AFM date de deux ans et la titularisation de l’Italien Antonio Ieva est bien validée.  Avec un titre comme On The Spur Of The Moment, que l’on peut éventuellement traduire par « soudainement », les musiciens souhaitent dévoiler un album achronique avec les qualités et les défauts que ça peut entrainer. Personnellement, je trouve un deuxième sens à ce titre, je comprends par la même occasion que Brainstorm est toujours prêt et capable de monter des titres quand ça leur chante. Finalement, ce choix de titre n’est pas forcément à prendre au premier degré en pensant tout simplement que n’ayant pas d’idée le combo s’est jeté sur la facilité pour nommer son album. Bon je parle, je parle, mais on n’a toujours pas attaqué le principal...  Autant on commençait à être déçu avec Downburst après Liquid Monster, autant après Memorial Roots, on s’attendait à tomber encore plus bas. Mais finalement, le constat parait plus encourageant avec des morceaux tels que « In These Walls », « No Sinner - No Saint », la formation nous abreuve en refrains catchy et qui restent facilement en tête. Il en va de même pour les riffs de « In The Blink Of An Eye », et c’est cette particularité qui souligne adroitement le côté plaisant de ce qui est ponctuel pour faire une fois encore référence au titre de l’album. Pour encore appuyer cette dimension, Brainstorm fait l’effort de tourner des ambiances de différente manière et aborde l’homogénéité sur la structure musicale. Le power métal employé est au service des chansons et plus l’inverse. On sent bien que les mélodies ont été écrites en amont ce qui dégage une vraisemblance d’inspiration et de recherche musicale. En outre, c’est ce qui faisait défaut sur les périodes plus sombres de Brainstorm. J’avais l’impression que le groupe s’était enterré dans la démonstration technique, propulsant des morceaux de manière aléatoire, tout était bon à prendre tant que le power métal était respecté.  Il est vrai que la cohésion de l’album est accrue avec ces éléments, auxquels il faut ajouter le sens assez appréciable des mélodies. C’est vrai que l’ensemble n’est pas transcendant, mais On The Spur Of the Moment reste pour le moins agréable. Pour être vraiment très bon, l’album manque d’étincelle pour mettre le feu aux poudres. Le morceau d’ouverture est un choix crucial à faire, c’est celui qui lancera l’intérêt et qui endossera la première image de l’album, or avec « Below The line », on reste un peu sur sa faim, car le groupe loupe le coche au moment où il doit envoyer la grosse artillerie. Restant plat et sans incidence, l’ouverture proposée fait pâle figure... Heureusement, « In The Blink Of An Eye » redresse le tir avec un survoltage des guitares et un rythme appuyé par une grosse caisse.  Les guitaristes maitrisent leurs instruments à merveille et l’approche musicale effectuée par les musiciens doit être saluée. L’empressement sur les titres vigoureux est palpable (« Where Your Actions Lead You To Live »), les accords fragiles sur les semi-ballades comme « In These Walls » respirent la douceur grâce à l’accompagnement au piano et les leads endiablés ont leur part de responsabilité dans les hochements de tête. Pour la partie rythmique, Dieter (le batteur) entre en transe et joue avec fermeté, celle que l’on reconnait au style allemand, et s’octroie des petits moments de folie parce qu’il n’a pas que du rythme linéaire à exécuter. Même si les chansons restent ancrées dans un genre assez conformiste instruit par un certain nombre de règles, les évolutions sont possibles ainsi les titres s’ouvrent sur divers horizons. Ainsi des connotations martiales ou lancinantes font irruption sur la structure mélodique.  Le chant d’Andy B. Frank catalyse les effervescences lorsque le moment s’y prête (« Temple Of Stone »), mais n’a aucun effet et fait chou blanc malgré l’utilisation de certains artifices comme les filtres vocaux sur les chansons perfectibles et sans surprise (« My Own Hell ») ou plus classiques comme « A Life on Hold ». Le frontman m’a paru un peu plus fatigué que d’accoutumée et ne soutient plus la charpente seul. Je trouve ça plutôt positif, car Brainstorm reste un groupe à part entière et non un Andy B. Frank and guests.  S’il est vrai que le temps passé avec On The Spur Of The Moment reste mitigé, on peut tout de même affirmer que cet opus reste néanmoins plus inspiré que le précédent. Je pense que l’agencement des pistes aurait pu être amélioré pour avoir plus d’impact sur l’écoute. Ceci dit, j’ai trouvé mon compte tout en sachant que je ne m’attendais absolument pas à une révolution. Finalement, partant dans cet état d’esprit j’ai plus pris plaisir et j’ai laissé venir les morceaux comme ils venaient. Cet opus trouvera surement sa place à vos temps perdus, ainsi il remplira son rôle avec brio, celui d’être l’album qu’on écoute sur le moment...

0 Comments 02 octobre 2011
Whysy

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