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Bonjour!
Voilà, il ne me reste plus maintenant qu’à tracer les grandes lignes du dernier chapitre de mon futur best seller sobrement intitulé «  Et oui, les princesses aussi elles font pipi », narrant sans langue de bois les amours princiers étalés en format 16/9 et dolby surround 7.1, amours navrants, mais émoustillant frénétiquement le rocher de la princessipotée auvergnate, tandis q…
Oula! mais qu’est-ce que je raconte, moi???
Allez, hop, j’éteins la télé!

Je reprends…

Dans votre série préférée «  un peu de douceur dans un monde de brutes «  , je me fais une joie de vous proposer aujourd’hui ONE AMONG THE LIVING, l’offrande d’un groupe très certainement mystérieux pour la majorité d’entre vous: MYSTERY.
Facile, celle-là. « Indigne! », soupire Doryan.
Précision immédiate: Douceur ne veut pas dire gnangnan, petite chose sucrée ou encore bisounours pasteurisé!
MYSTERY est un groupe canadien. Cet ONE AMONG… est leur 5° réalisation, mais surtout la troisième avec Benoît DAVID. Oh oui, surtout!: Benoît DAVID a la voix d’un ange.
Si comme moi, il en est parmi vous à se réjouir de l’arrivée très prochaine d’un nouvel album de YES, peut-être aurez-vous alors noté qu’un certain Benoît DAVID y émarge au poste de chanteur.
Clonage?, homonymie?, faute de frappe? Ne cherchez plus, c’est bien le même. Et si le voilà remplaçant officiel depuis 2008 du demi-dieu Jon ANDERSON, c’est que le quintet WAKEMAN-SQUIRE-HOWE-DOWNES-WHITE gardien du spirit of YES a été séduit par la pureté de sa voix leur rappelant à bien des égards celle de Jon. Comme ce dernier, Benoît peut monter facilement dans les notes plus aigues en gardant puissance, aisance et limpidité, nous évitant la peu ragoûtante fricassée de tympans.
Question: si la voix a sans conteste la pureté d’un diamant, ce ONE AMONG… est-il la monture parfaite pour l’y sertir?
Réponse: OUI!!
Alors que la base de la musique de MYSTERY est ce que l’on peut appeler du rock très mélodique, celui-ci manifeste très vite certaines velléités progressives mais aussi symphoniques. L’architecture de certains morceaux me fait beaucoup penser à PENDRAGON, avec la large part accordée aux soli de guitares, et limitant le rôle des claviers au simple accompagnement. Le progressif de MYSTERY emprunte bien davantage ses sonorités au mouvement moderne qu’à celui des années 70. Après tout, la filiation de Benoît DAVID avec l’un des piliers fondateurs du progressif seventies aurait pu rendre la chose possible. Il n’en est rien. 70 minutes de musique, cela autorise des morceaux suffisamment longs pour y placer les incontournables instrumentaux et autres breaks nécessaires à l’obtention du label prog. Un prog de toutes les façons très accessible aux allergiques au genre, qui n’en ressentiront donc que très peu les effets.
Le pourtant très court titre AMONG THE LIVING donne une idée assez précise de ce qui nous attend. Un peu de guitare saturée, contrastant avec les notes simples du piano, la voix envoutante de Benoît qui dévoile déjà un joli brin de mélodie, les claviers, généreux, pour une ambiance capiteuse…
Puis MYSTERY a la bonne idée d’enchaîner avec WOLF. Un rythme rapidement plus enlevé, le son riche des claviers associé à une guitare omniprésente. Une mélodie qui ne perd pas de temps pour s’incruster dans vos neurones spécialement affectés à cette tâche, confirmant ce qui sera une constante tout au long de cet album: la qualité du songwriting. Mélodies vraiment pas avares de feeling, dont certaines, très belles, ne sont pas sans me rappeler les plus belles réalisations de BARCLAY JAMES HARVEST. A écouter partout.
En intro, j’ai parlé de douceur. Je dois préciser. Je devrais plutôt dire « tempéré » et évoquer la quiétude qui est bien la tonalité générale de l’album, quiétude qui peut aller jusqu’à m’évoquer le confort ouaté des énormes édredons en vraies plumes de mon enfance.
Ce à quoi vous me rétorquez: «  70 minutes d‘édredon, ne serait-ce point trop longuet? »
Ce à quoi je réponds: «  Oui, mais non. »
Oui, parce qu’à la première écoute, vous aurez certainement zappé la moitié de l’album.
Non, parce qu’à la deuxième, vous commencerez à découvrir une musique bien plus riche et complexe que la première lecture ne le laissait paraître. (Au passage, voilà qui me permet de brandir bien haut le bel argument « durée de vie prolongée»!).
Jeune marmouset, je trouvais bien plus amusant de faire des cabrioles dans ces gros édredons bien joufflus plutôt que d’y roupiller dessous. Des édredons plus « physiques » que somnifères, en quelque sorte. Et voilà, c’est tout à fait la musique de MYSTERY, ça, qui révèle toujours un peu plus une indéniable tonicité. Parce que MYSTERY additionne les bonnes idées dans ce sens:
- Colorer BETWEEN LOVE AND HATE d’un rock plus prononcé, encourageant la guitare à faire de même.
- La montée en puissance symphonique de TILL THE TRUTH COMES OUT et les longs soli frissonnants de la guitare qui ne sont pas à l’étroit dans les plus de neuf minutes de ce titre.
- Le hard rock réjouissant qui habille KAMELEON MAN.
- La longue et épique pièce en six parties THROUGH DIFFERENT EYES, 22 mns35 au compteur, qui alterne passages acoustiques et guitares mordantes et métallisées bien dans l‘air du temps, tempo limite berceuse et rythme plus trépidant. Des claviers majestueux ou éthérés, enveloppant la guitare saturée ou mélodieuse. Du symphonique, de l’intimiste, et toujours, toujours la voix parfaite de Benoît, jamais prise en défaut.
- Le surprenant et carrément black sabbathien THE FALLING MAN, et son riff lourd et obsédant
De bonnes idées qui permettent aussi au mot « diversité » de s’exprimer toujours plus au fil des écoutes.

Ne pas oublier de parler des musiciens, parfaits eux aussi, et si bien servis par une production digne des plus vibrants hommages. Les occasions d’entendre aussi bien une basse ne sont pas si nombreuses, alors on ne boudera pas son plaisir. Pas mal de musiciens invités, aussi, ce qui va dans le bon sens quand on parle de diversité. A noter d’ailleurs la présence d’Oliver WAKEMAN sur KAMELEON MAN, qui vient soutenir le temps d’un titre son compagnon d’armes. Ah, et pour les amateurs de voix féminine, je souligne la présence de Claire VEZINA, qui vient joliment illuminer quelques chœurs. Et quand elle double le chant de Benoît, et bien oui, ça frissonne grave.



Bref, je résume pour ceux qui n’étaient pas là: MYSTERY, c’est une voix, des mélodies, du feeling, du talent. Et c’est canadien, en plus! Voilà l’occasion de traverser l’océan Atlantique à peu de frais…



PS; Oui, je sais, je n'ai pas parlé du concept de l'album, car il y en a un, que je vous laisserai donc découvrir au travers de très beaux textes. En gros: on pourrait vivre dans un monde tellement meilleur si on le voulait. Mais je n'avais pas envie de déprimer, aujourd'hui.

0 Comments 02 juillet 2011
Whysy

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