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La malédiction des groupes cultes du folk metal.

Décidément on n'est pas gâtés avec les sorties des nouveaux albums des « grands » du folk metal. De la catégorie des légendes. Autant le dire d'entrée, vous l'aurez deviné, One Man Army m'a plus que déçue. Tout comme je l'ai été pour les derniers Arkona, Eluveitie, et tant d'autres. Passons, là n'est pas notre propos.

A mettre à leur crédit, Ensiferum ne restent pas sur leurs acquis. A leur charge, ils ont selon moi perdu leur âme. Cette âme qui résidait dans l'équilibre parfait entre le pagan/folk et le death : les riffs bien lourds et efficaces, et les envolées folk. Cet équilibre est rompu. Déjà déçue par les dernières prestations live que j'ai pu voir du groupe, poursuivons sur cette lancée avec ce One Man Army.

Si on prend cet album vraiment tout seul (ce que je suis incapable de faire, qu'on me pardonne...), il n'est pas mauvais en soi (d'où le 5), mais voilà, c'est Ensiferum et on en attendait plus, et différent surtout. A part quelques titres qui sont clairement très entraînants, j'ai l'impression que tout se ressemble, et que cet album est plat à quelques exceptions près. Peut-être du au mixage assez douteux de l'album. Bien sûr après Unsung Heroes et son côté beaucoup plus posé que le reste de la discographie du groupe, Ensiferum sont revenus à quelque chose de plus énervé, mais de pas très original (même dans la pochette dont l'artwork fait plus power/epic que folk).

En parlant de cette originalité d'ailleurs... Il y a bien des titres qui sortent de la norme : Two of Spades, qui fait très disco (et assez bordélique pour le coup, il faut bien l'avouer, ce qui tranche de manière très abrupte avec le reste) : Abba sors de ce corps ! Je tiens ici à faire un sort particulier à Neito Pohjolan, titre plus orienté tango/country. Qu'on n'interprète pas mal mes propos : j'adore cette chanson, sur laquelle apparaît Netta Skog, ex-accordéoniste des collègues finlandais de Turisas, et qui chante dessus. MAIS ce titre est tellement décalé et différent du reste de l'album que, même s'il clôture One Man Army, on reste pantois en l'écoutant : que fait-il ici ? En chanson bonus peut-être serait-il passé, mais là ça devient la chanson de trop, celle qui n'a pas sa place où elle a été mise. Ces chansons un peu à part, elles mettent la cohérence de l'album en pièces, et c'est bien dommage...

En fait, les meilleures chansons de cet album restent à mon sens celles sur lesquelles apparaissent des invités, et pas n'importe lesquels : comme je l'ai déjà précisé Netta Skog sur Neito Pohjolan, Heri Joensen, chanteur de Tyr sur Heathen Horde (qui apporte un réel plus à la chanson, déjà très intéressante : ce break...). Reste l'invité de trop : les choeurs. Les choeurs c'est le bien, un choeur utilisé à outrance parce qu'il faut probablement le rentabiliser, c'est le mal.

S'il vous plaît, Ensiferum retrouvez votre fougue, votre envie, on vous aimait comme ça ! J'aime qu'un groupe innove, pas qu'il perde son âme et on le sait si bien que ce potentiel sommeille toujours en vous : le chant de Petri est toujours aussi puissant, et chaque musicien excellent mais quelque chose d'autre s'en est allé, et cet album est voué à disparaître rapidement de mon esprit.

0 Comments 17 mars 2015
Whysy

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