Vous recherchez quelque chose ?

Faisons la courte : en 2007, Dreamtone, groupe turc, et Iris Mavraki, chanteuse grecque, créent Neverland. Pour leur premier opus, sorti chez AFM Records en 2008, ils voient les choses en grand : invités prestigieux et Orchestre Philharmonique d’Istanbul. Les avis sont partagés, mais, globalement, l’ensemble est prometteur.

Deux ans plus tard, rebelote, toujours chez AFM, encore des invités au pedigree d’enfer (Edu Falaschi, Jon Oliva et Urban Breed), visuel plutôt alléchant, qu’y a-t-il derrière ce bon gros serpent, visuel au demeurant d’une originalité démentielle ?

L’album démarre plutôt bien : la première chanson, «This Voice Inside», est accrocheuse ce qu’il faut pour happer même l’oreille inattentive. Du métal symphonique, production correcte et bonne composition, ni plus ni moins, mais au refrain percutant. Allons-y gaiement pour la suite ? Justement, le problème, c’est la suite....

Cet album est ennuyeux. Et malheureusement,... Car le groupe a une technique d’enfer, et à disposition une chanteuse excellente sous-employée !

Les titres se succèdent donc, tous identiques, certes différenciés ça et là (enfin, avec de la patience et de nombreuses écoutes...) mais noyés sous des démonstrations de virtuosité lassantes... Et tous, ils sont longs, mais longs ! Qu’est-ce que le temps passe lentement lorsqu’on s’ennuie, n’est-ce pas ? Si seulement les morceaux avaient été plus courts ! Mais la volonté des musiciens d’affirmer que oui, ils sont bons, très bons, n’aide pas. Auditeur, cher auditeur, dis moi que je suis le meilleur guitariste en ce royaume ! ...
Eh bien, déjà, pour commencer, baissez les violons, on entendra mieux.

« Ophidia », le titre éponyme, n’est pas foncièrement mauvais, il a même un petit quelque chose (écoutez, à 2,23 pendant quelques secondes !) qui aurait pu donner une étincelle, on le sent, on le pressent, ça aurait pu décoller à ce moment-là. Puis, à la seconde, on comprend : c’est un des rares moments du disque où le chanteur, Organalp Canatan, nous ravit (dans le même sens, écouter également la fin d’ « Ashes to fall »).
La majeure partie du temps, il nous ennuie, voire énerve. « Will of God » est rangé dans la case ballade ratée, mais pas seulement ratée ! Rarement on aura entendu un morceau aussi mou, aussi poussif, aussi gentillet, sans avoir ni la légèreté de la pop pour excuse ni l’expérimentation du rock prog pour alibi ! Quant à « Invisble War », le morceau doit indubitablement être classé comme «tentative avortée et rididule d’intégration d’éléments folkloriques» et « Speak to me » relève de la guimauve longuement étirée jusqu’à frôler la transparence, malgré un passage jazzy qui sauverait presque la chanson...

Pour résumer, j’aurais bien dit vite écouté, vite oublié, mais « Ophidia » ne s’écoute même pas rapidement,...

Du beau gâchis. Soit le groupe est foudroyé par le génie et on veut bien en entendre de nouveau parler, mais si ce n’est pas le cas, qu’ils changent de carrière. Personnellement, je les verrais bien vendre des confiseries chez Disney. Vous avez d’autres idées ?

0 Comments 28 mars 2010
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus