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Comme vous le savez le Old-School est à la mode dans notre style de musique préféré, et le Thrash n’y fait pas exception. Des combos comme Municipal Waste, Toxic Holocaust ou Havok pour ne citer qu’eux sont devenu les fers de lance d’une scène où les influences d’Exciter, Sodom ou Slayer suintent à travers les compositions. Mortillery fait donc partie de ces groupes là et propose une musique Thrash qui se veut directe, sans compromis et, malheureusement, sans surprise. Deux ans après leur premier album revoilà donc les canadiens auréolés d’une signature chez un plus gros label (Napalm Records ici) pour leur permettre de toucher un public plus nombreux.

En fait la seule réelle singularité du groupe vient de la présence de deux membres du beau sexe au sein de leur formation, si la présence Miranda Gladeau à la basse est anecdotique (on le saurait si la basse était importante hein) on ne peut pas dire la même chose de sa collègue Cara McCutchen qui officie derrière le micro et dirige le disque d’une main de maître(sse). Même si elle ne fera pas d’ombre à Sabina Classen à cause d’un timbre somme toute classique on peut quand même dire qu’elle s’en tire avec les honneurs grâce à une énergie communicative et une envie de bien faire (“Maniac, “Creature Possession”).  Mais ça sera le seul point réellement marquant d’un disque qui se révèle efficace mais d’une normalité presque embêtante.

Après une intro très réussie le disque a du mal à s’envoler directement, en effet "No Way Out" démarre dans un mid-tempo assez déconcertant et ne s’impose pas comme un brulôt lors des premiers accords. Heureusement le tout rentre vite dans l’ombre et les morceaux s’enchaînent alors sans chichi. Sans chichi mais aussi sans réel moment de génie, j’ai bien conscience que tout le monde ne peut pas être James Hetfield ou Jeff Hannemann mais le disque manque réellement de moments forts pour être marquant pour son auditoire. Bien sûr Mortillery maitrise parfaitement le livre “Le Thrash illustré” mais le tout manque quand même de folie et parfois de prise de risque. Après un départ déconcertant j’eusse espérer que les canadiens allaient alterner titre rapide et mid-tempo pour créer un mélange détonnant. Et malheureusement il n’en fut rien puisque les titres rapides succèdent aux titres rapides sans qu’un seul d’entre eux ne ressort particulièrement (quoique “The Hunter’s Lair” fait quand même son petit effet) .

Les riffs sans être révolutionnaires se montrent efficaces (encore heureux pour un disque de Thrash) mais relativement similaires. Les solis, eux, alternent le très bon (“Seen In Death”) avec l’anecdotique (“Creature Possession”) et créent finalement un peu de relief dans un ensemble bien trop homogène pour être marquant. Et c’est lorsque que le groupe prend un peu de distance avec des compositions classiques qu’il devient plus intéressant (les refrains chantés sur “The Hunter’s Lair” ou “F.O.A.D.” par exemple). D’ailleurs la fin du disque se révèle bien plus convaincant que les premiers morceaux un peu convenus. Pas de quoi trouver un "Black Magic" ou un "Agent Orange" mais au moins l’oreille termine l’écoute plus rassasiée qu’il n’y paraissait aux premiers abords.

Origin of Exinction est porté par une production intéressante, sans dénaturer le côté brut de décoffrage voulu du combo elle se révèle claire et relativement puissante. Aucun instrument ne tire la couverture à lui et c’est même la jolie voix de la Miss McCutchen qui est au premier plan. On aurait aimé une section rythmique un peu plus puissante mais le jeu de Kevin Gaudet derrière les fûts se révèle, là aussi, un peu trop stéréotypé pour être mis en avant, même si le bougre a quand même quelques moments de gloire (l’intro de Maniac” ou “Sunday Morning Slaughter”).

Si vous aimez le Thrash old school (amateurs d’Essence passez votre chemin) vous ne serez pas deçu et si vous n’aimez pas le Thrash old school ça sera le cas également. Mortillery ne bouleverse pas les codes du genre et ne s’adresse qu’à un public averti qui sait bien où il met les pieds. Mais pour être tout à fait honnête le style regorge d’album plus abouti qu’Origin of Exinction (The Art of Partying de Municipal Waste pour ne citer que lui). Mais si vous avez une quarantaine de minutes à perdre et une envie de riffs tranchants laissez sa chance à Mortillery. La probabilité que le disque devienne votre album de chevet est faible mais il est plein de bonne volonté et d’énergie. Toujours mieux que rien.

Balin

0 Comments 06 septembre 2013
Whysy

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