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Pour la sortie - attendue -, de leur premier album, les membres du groupe français Winterland ont abandonné ce nom pour rebaptiser leur formation «Silent Fall».
Il faut dire que c’est en quelque sorte un nouveau départ pour le groupe qui existe depuis 2005 mais qui n’avait encore qu’un EP à son actif. Certains titres ne sont d’ailleurs pas inconnus aux fans des premières heures.

Justement, ces titres, venons-en à eux.

Il faut commencer par ce qui va vous sembler une drôle d’introduction. Je voudrais est en effet parler de certains mots qui contiennent en eux-mêmes le sens de leur signification (le «cratylisme», pour ceux que ça intéresse). C’est ainsi que le mot «chamallow», par exemple, rend tout à fait l’idée de la confiserie molle et étirable lorsqu’on le prononce (en même temps, le terme de la marque a été créé pour ça).
Ce qui peut s’appliquer à des mots peut sans mal s’appliquer à des titres. C’est ainsi que la promesse d’une «Waltz of the demon» de Savage Circus fonctionne parfaitement, que «Tutankhamen» de Nightwish est tout entier contenu dans la flûte de son introduction, et... je ne vais pas tous les énumérer. Vous-mêmes avez certainement vos exemples à l’esprit en me lisant (la chose ne manquant pas de subjectivité). L’idée est que des titres contiennent dans leur énoncé même ce que va recouvrir leur écoute. Adéquation parfaite ou manque cruel d’imagination, il est quelquefois difficile de trancher.

En tout cas, on optera pour le premier terme de la proposition en ce qui concerne Silent Fall. En effet, si l’album demeure de bout en bout un album de facture classique pour du power, avec hymnes accrocheurs à la Freedom Call («I wish»), il y a des refrains appuyés par des chants gutturaux sur «Kill for life», le vent semble chuchoter aux branches décharnées dans l’intro de «Haunted sights», on chantonne comme le promet la rime interne de «Forever and Never», la neige semble recouvrir «One cold winter night», et sur «Play with fire», évidemment, les sirènes d’alarme sont de rigueur. Cela pourrait faire beaucoup mais d’abord agacé par une sorte de facilité, on est très vite conquis. Car, sans aucun doute, ces quelques «effets» empêchent le disque de se trouver la redite de la sortie d’avant et annonçant celle de la semaine prochaine. On accroche aux titres, on les identifie très rapidement, mais surtout cela renforce leur identité propre : si l’album, incontestablement, aurait été bon sans ces effets, leur présence accroît la densité des titres.

Alors, bien sûr, tout cela ne veut pas dire parfait.
Si le chant d’Adrien ne souffre pas la critique, conquérant à souhait, une certaine forme de suavité dans son chant, clair, peut, à terme, en agacer, mais il n’est pas (totalement) omniprésent : «One cold winter night» et «Play with fire» font un usage raisonné des choeurs en fin de piste, comme on l’a déjà dit, quelques éructations gutturales viennent parfois ponctuer les choses, et, sur «World of secrets», il est contrebalancé par l’excellente intervention sous forme de solo de Stephan Forté (Adagio). On pourra cependant regretter, comme je n’ai pas manqué de le faire, que le «duo» avec Marjolaine Bernard de Wildpath sur "This could have been" n’ait pas laissé un peu plus de place au talent de celle-ci : on aurait aimé qu’il lui soit accordé plus qu’un rôle de figurante, s’effaçant progressivement sous les «give me your hand» pressants d’Adrien.

Cependant, cette critique ne doit pas masquer l’essentiel : l’album est bon de la première minute à la dernière, de la guitare à la basse, tout est impeccablement maîtrisé et il n’y a pas de remplissage. C’est rare, et ça se souligne.

0 Comments 10 février 2010
Whysy

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