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Elle grandit, elle grossit la Klonosphere ! Belle initiative vouée à donner de la visibilité aux groupes prometteurs, ce collectif bâti autour de "Klone" (sans rire) n'a eu de cesse d'accueillir en son sein des formations venant des quatre coins de la France afin de surfer sur la popularité de "Klone" et accessoirement se donner une crédibilité en tant que structure. Résultat des courses, pas une personne sans connaître cette "nouvelle Team Nowhere" et des groupes aux horizons différents, histoire d'en avoir pour tous les goûts. Après "Hacride", "Trepalium" ou bien les torturés d'"Hypno5e", voici venir cette étonnante formation portant le nom de Lizzard avec dans son bagage, un album, le premier, "Out of Reach".

Détonnant quelque peu par rapport aux autres groupes de la Klonosphere, Lizzard offre une musique à la croisée des chemins entre rock, hard rock et metal alternatif façon "Deftones". Pour résumer, vous aurez votre dose de riffs corrosifs mais le propos reste très peu violent, jouant beaucoup sur les mélodies, les atmosphères et le groove. Car oui, Lizzardgroove à mort. Pas trop démonstratif mais groovy à souhait. Voyez-vous, le groupe n'est pas forcément très expansif et ne cherche pas à en mettre plein la vue. On pourra mettre ça sur le coup de la timidité et l'envie de bien faire mais au final le rendu est très pro, très mesuré et évite de partir dans tous les sens. Une certaine sobriété qui force le respect pour un groupe certes avec quelques années dernières lui (6 ans) mais dont cette sortie est la première au format long.

D'autant plus que musicalement, Lizzard tient sacrément bien la route. Le groupe étant un trio (mixte, une certaine Katy Elwell occupant le poste de cogneuse en chef), les idées sont rapidement concrétisées et exécutées, au moins pas de chichi. Nous sommes donc en présence d'une musique très orientée metal alternatif, les beuglements en moins. Pas question de faire du screamo ici. Les morceaux se veulent assez directs et simples même si on sent une réelle application derrière. Dès le début de l'album sur Disintegrity on se prend dans la poire des riffs et refrains percutants qui contrastent merveilleusement avec les couplets tout en retenue qui nous font admirer le travail de précision effectué. Et pour bien prendre le contre pied, The Orbiter vient tout fracasser sur son passage avec son rythme bien enlevé et ses ambiances un peu chamaniques vers la fin de morceau. Et en l'espace de deux morceau, Lizzard a plutôt bien résumé son état d'esprit, ne jamais écrire le même morceau et ne pas se cantonner à un seul style mais toujours garder une identité propre et faire en sorte que les morceaux ne puissent pas laisser de doute quand à leur auteur.

C'est pour cela qu'un admirable travail a été effectué au niveau du mix et du son, l'album dégageant une grande cohérence quand bien même ses morceaux suivent un peu chacun leur route. Un Loose Ends très atmosphérique, un Fakeworld aux sonorités hard rock et au solo wah wah malgré toute sa retenue ou un Out of Reach à la terrible montée en puissance, Lizzard joue sur la diversité et l'absence de répétition. Comme repères il faut compter sur le paysage sonore et Matthieu Ricou qui malgré un chant majoritairement clair n'hésite pas à hausser le ton de temps en temps. On est plus à ces moments-là dans un chant rageur que dans du hurlement à proprement parler. Ainsi les contrastes sont faibles et les transitions bien plus fluides. Parfait exemple avec Twisted Machine, titre le plus lourd de l'album où Ricou module à souhait, passant instantanément d'un chant presque enjoué à revendicateur afin de charger les refrains d'intensité. Rajoutez à ça une fin de morceau voyant le retour des voix de chamans avec un grande densité sonore et on tient là avec The Orbiter une des meilleures pistes de la galette.

Après, les plus pointilleux iront soulever le fait que le groupe se traîne encore quelques influences trop marquantes, "Deftones" ou "Karnivool" en tête. Oui bon, certes. Il est vrai que l'on pourrait attendre un personnalité un peu plus prononcée. Et on peut aussi reprocher, comme dit plus haut, dans son souci de bien faire, un manque de folie et une musique un peu sage. Alors attention, on n'a pas dit "calme" mais sage, c'est-à-dire sans trop de débordement et un peu trop muselée. Ces quelques détails mis à part, "Out of Reach" est un album très prometteur, remarquablement bien réalisé, au son impeccable et aux musiciens talentueux, donc il y a une bonne marge d'amélioration du côté des points à revoir cités précédemment. En attendant, cet album est hautement recommandable. Affaire à suivre !




0 Comments 25 décembre 2012
Whysy

Whysy

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