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Outworld, ou un autre groupe de métal progressif américain. Alors que la scène progressive compte de nombreux groupes américains, celle-ci ne cesse de voir arriver de nouvelles recrues. Les Etats-Unis seraient-ils pour le progressif ce qu’est l’Italie pour le speed mélodique ? Je n’en sais trop rien, mais cette scène connaît comme en Italie des leaders (Dream Theater, Symphony X) qui influencent et donnent le ton. Quand bien même ces formations motrices semblent au sommet de leur art, il n’est pas étonnant de voir émerger de nouveaux groupes qui entendent bien se tailler une part du gâteau.

Musicalement, Outworld jette son dévolu sur un power métal progressif plutôt agressif. Si à l’heure de sa formation en 1997 le groupe se voulait instrumental, ce premier album compte un chanteur ayant fait ses preuves sur l’album Section X de Beyond Twilight : Kelly Carpenter. Le chant de monsieur Carpenter confère à la musique d’Outworld une dimension agressive. Tel un Rob Halford ou un Tim Owens le monsieur ira chercher très haut ses notes.
Il faut aussi mentionner le guitariste Rusty Cooley qui se taille une place de choix dans la musique du groupe. En effet, le son de guitare est mis très en avant même s’il s’efface quelque peu devant le chant surpuissant de Kelly qui tend à faire oublier les structures musicales que monsieur John Petrucci himself qualifiera de matures.

Si ce nouvel album a été loué par moult musiciens de renom c’est bien qu’il doit y avoir quelque chose de spécial. Et bien je dirais que oui dans l’ensemble l’album cartonne bien, il est rentre dedans et par-dessus tout on a un guitariste d’une technique assez incroyable qui nous délivre des soli de qualité. Mais là, je dis stop, et je grince des dents comme je le fais souvent sur le speed italien. Hey, écoutez-moi ça, ça sonne Michael Romeo (cf. solo de Warcry entre autres). En fait, pas étonnant puisque les deux guitaristes partagent des influences comme Malmsteen, Pagannini ou Bach, soit un jeu néoclassique. Cela dit, une chanson comme Riders marquera par son jeu, ses lignes de chant prenantes et l’inévitable duel guitare/claviers.  

Ma deuxième critique sera que le guitariste laisse une place insuffisante au feeling, aux quelques notes bien placées qui font males. On a donc une prépondérance, même omniprésence des parties guitares efficaces mais qui au bout d’un moment nous fait dire « stop, le gavage de notes, c’est bien, ça sonne, mais tu sais faire des trucs différents, avec plus de… comment on dit au fait… des émotions ».

Et oui, ce qui nous frappe à l’écoute de cet Ouworld c’est la puissance qui est dégagée mais les émotions qu’en est-il ?  Et bien personnellement je ne ressens pas grand-chose, le clavier peut nous sortir de bons passages mais il demeure effacé. La palette d’ambiance se révèle donc assez pauvre et par conséquent l’album assez homogène. La voix et la guitare dominent l’ensemble avec des rythmiques particulièrement efficaces (cf. The Never) me rappelant parfois le dernier effort de Derek Sherinian – Blood Of The Snake qui lui ne souffre pas des stigmates précités mais n’est pas aussi facile à apprécier.

Mais encore la voix de Kelly Carpenter reste mal exploitée tout comme le talent du guitariste puisque tous deux n’introduisent que peu de variation dans leur jeu. On sent que Kelly possède l’étoffe d’un grand chanteur, il nous l’avait d’ailleurs prouvé avec Section X mais là il devient un, sinon le point faible majeur de l’album. En effet, le chanteur finira par m’irriter avec ses cris hauts perchés (même Tim Owens avec Beyond Fear ne m’avait pas irrité). J’en veux pour exemple un titre comme Warcry qui en dépit d’un refrain efficace et intense possède des couplets rappelant Tim « Ripper ».

Seul The Grey Tide laissera suinter un semblant de changement dans le chant et la guitare. On entendra même parfois un clavier qui s’emparera pendant quelques secondes du devant de la scène. La chanson rappellera par certains côtés Dream Theater.

Au final, l’album annoncé comme un chef d’œuvre par bon nombre de critiques me semble quelque peu insuffisant. Je ne doute pas que beaucoup le trouve génial, je pense que ces personnes se trouveront plus dans un public power metal non allergique aux guitar heroes parce que de la technique il y en a… trop. Le prog métal a coutume d’être déroutant ce ne sera pas le cas ici. L’album se veut rentre dedans, et ça marche plutôt bien mais pour moi quelque chose manque pour faire de cet album un indispensable… de la diversité, de la mélodie. On prend plaisir à l’écouter mais on atteint vite l’overdose, chose sans doute plus difficile si l’on n’avait pas autant relégué à un rôle second le clavier, la batterie et la basse. Peut-être tout simplement pas assez prog pour moi.

Dreamer

0 Comments 23 janvier 2007
Whysy

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