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Il y a 7 ans, Seyminhol apparaissait au monde, avec "Northern Recital", premier effort marquant 12 ans d'existence. Si vous avez fait le calcul, Seyminhol approche donc les 20 ans, et c'est pourtant seulement leur troisième album qui voit le jour en cette année 2009. Cet album, "Ov Asylum" marque un tournant assez radical chez le groupe et déconcertera bon nombre de fans. En effet, si les deux premier opus (sans prendre en compte tous les maxi ante-premier album) officiaient dans du heavy speed mélodique voire épique, ce petit dernier effectue une changement de direction brutal et délivre un propos bien plus sombre, plus violent, rappelant le Train Of Thought de Dream Theater, ou encore un Raintime en plus méchant, dans un concept centré sur des thèmes moins chevaleresques qu'autrefois, à savoir le malheur, l'errance, le suicide, la mort, et autres réjouissances toutes plus joyeuses les unes que les autres. Et le tout illustré par une pochette énigmatique, à des lieues des précédentes, que l'on pouvait rapprocher d'Hammerfall.  Gros changement donc. Mais après tout, si la qualité reste au rendez-vous, pas de raison de bouder un tel revirement. Mais voilà, si l'album dans son ensemble ne démérite pas et est plutôt bien construit, les morceaux deviennent vites redondants, car peu fournis en finesse, et au final pas très diversifiés. Cela dit, le niveau des compositions n'est pas à remettre en question, certaines étant vraiment excellentes, à l'image de Nail and Spear et son final débridé, ou encore Pendulum Motion, plus nuancé, au refrain poignant. On pourra aussi citer l'intro Ov Asylum avec ses faux airs de "Call Of Chtulu" débouchant sur l'efficace The Old Man's Tree, pas très fin, mais plantant le décor pour le reste de l'album, avec ses riffs lourds et graves, ainsi que le registre de voix plus agressif qu'auparavant, et délaissant définitivement le style haut perché un peu plus en vigueur sur ses prédécesseurs.  En fait, le tour de l'album peut être fait rapidement à partir du moment où la sensation que l'on dégage de l'écoute est celle d'un seul et unique bloc qui ne fait pas de quartier et avance de façon imperturbable. Car, et ce malgré la relative courte durée de l'album, il est assez difficile de se l'envoyer d'une traite sans ressentir une légère lassitude en fin de parcours, ce qui est dommage car, répétons-le une fois de plus, à aucun moment cet album fait preuve de faute de goût ou de baisse de qualité. Ce "Ov Asylum" est en effet plombé par sa trop forte homogénéité qui nous empêche de respirer de l'intro jusqu'à la conclusion, pourtant fort réussie Apocryphal Anthem avec ses riffs de tronçonneuse. D'autant plus que, dans ce tas de morceaux assassins, se nichent des pistes moins inspirées, à l'image de Suicide Obsession et Ecstasy In Sin, qui, encore une fois, ne sont pas intrinsèquement mauvais, mais somme toutes assez banals. Il ne faut malgré tout pas passer à côté du speed et inquiétant Pretium Doloris, même si il faut se faire une raison, l'épique et le mélodique ont bien été mis au placard sur cet album.  Que dire de ce nouveau visage de Seyminhol ? Ceux qui y voyaient un espoir du heavy mélodique français seront fatalement déçus, les plus métalleux d'entre eux accepteront peut-être cette évolution, et qui sait, Seyminhol pourrait s'ouvrir à une nouvelle frange du public metal avec cet opus résolument plus moderne et rentre-dedans. Alors, on peut bien sûr saluer cette prise de risque, mais il faudra faire en sorte à l'avenir d'accoucher d'un album plus digeste, ce qui facilitera son intégration, car avec celui-ci, en dépit de son niveau tout à fait honorable, ce n'est pas gagné...    PS : Pour ceux que cela intéresse, le concept de l'album est détaillée par le groupe ici.

0 Comments 27 octobre 2009
Whysy

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