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Ah ça, amis lecteurs, c’était mieux avant !!

Dans la vie comme en matière de métal, le rétro, le vintage ou l’éternel instinct de récupération des genres et des sous genres est une tendance artistique lourde qui ponctuellement revivifie la musique en puisant dans le passé de quoi renouveler une approche, une perspective, un son. Rien que ces dernières années faire du neuf avec du vieux est devenue une entreprise quasi industrielle tant les formations à s’y être engagé sont nombreuses, et dans tous les genre de métal :
Airbourne fait du ACDC,  Amberian Dawn du Nightwish, Orden Organ  fait du Blind Guardian et vous pourrez aisément compléter cette liste, amis lecteurs d’une bonne dizaine d’exemples de votre cru.

La mode est cyclique, faite d’allée et venues, de retour improbables qui ressourcent indéfiniment le genre et finalement comme disait un grand ancien, la musique reste une éternelle nouvelle combinaison des mêmes sept notes. White Wizzard est un jeune groupe américain qui a la nostalgie heureuse d’Iron Maiden, de Judas Priest et si il n'est pas le premier à se placer dans les traces des grands Anciens, il en train d’exploser grâce au volontariat (et l’opportunisme ?) d’Earache et à des clips teintés d’humour au second degré.  Officiant dans un style très marqué heavymetal du début des années 1980, le gang du bassiste Jon Leon est fin prêt à montrer aux fans d’émo-goth-core que c’est dans les vieux pots  que l’ont fait les meilleures confitures.

Après une démo très sympathique boostée par des titres rafraîchissants comme Celestina, March of the skeletons et le tubesque High Speed Gto, le leader du groupe a viré toute son équipe pour passer au stade supérieur, avec son premier album Over the Top. La force principale de ce dernier, et peut être, plus largement du groupe lui même, réside en deux gros point forts :

-La fraîcheur,  comme un coktail de pastille ultra mentolée après un réveil difficile, White Wizzard développe particulièrement la dimension interactive, dynamique de sa musique. C’est propre, simple, efficace, et pour une musique de la vieille école, ça respire encore la joie de vivre. Et cette performance se doit d'être saluée tant il est dur de faire moderne avec un son et des formats de titres des années 1980. White Wizzard a vraiment l’état d’esprit propre au heavy metal de transformer des titres classiques en brûlots :High Roller,Live Free or die et surtout Over the top sont des déclarations de vie à 200% tel qu’on les aime dans le Hard rock. Définitivement sans contrôle (Out of control) ils développent un second degré salvateur et obligatoire avec de telles thématiques conceptuelles. Death Race ,d’ailleurs, (et c’est vous dire si c’est du lourd :p)aurait pu être la bande son du film presque éponyme la Course à la mort de l’an 2000 avec Sylvester Stalone et David Carradine. Ah quel film, quelle erveilleuse tentative de vulgariser dans les années 1980 les craintes démagogiques de Juvénal, auteur satirique de l’antiquité qui craignait que l’esprit civique de ces contemporains se diluent face aux besoins primaires de pain et de jeux. White Wizzard ne se prend ainsi pas au sérieux et ça fait du bien.

-Autre atout du magicien blanc, la musique colle aux plus grands noms de la scène métallique britannique des années 1980 mais avec une approche modernisée qui fait mouche: ce n’est pas trahir ou plagier Maiden de s’en inspirer, c’est plutôt lui rendre un sacré hommage qui s’étend allégrement à Judas Priest :Le chant est volontaire et typique du genre avec des oh,oh,oh (ah quand les Uh Uh Uh amis heavy métaleux ?) Live free or die et des intonations screams très calculées. Le son des guitares très harmoniques et une basse qui tonne pour le fond développent clairement une approche traditionnelle qui n’est pas pour déplaire, la joie de vivre et la conviction faisant l’alchimie de ces ingrédients très classiques.Ah cette patte old school sur les soli comme sur 40 deuces, Strike Of The Viper ou une nouvelle fois l'excellent Over The top, ils soupoudrent les 40 voleurs d’Ali Baba des pellicules de Nicolas Anelka. Deux titres plus aventureux s’écartent cependant de la ligne générale et ce ne sont pas des ballades : plus black sabbathiend et doomien Iron godness of Vengeance et l'éponyme White Wizzard sont les titres les plus développés d’Over the top avec un côté lent et solennel à la Candlemass qui n’est pas pour me déplaire.

Sans se prendre au sérieux, White Wizzard tente de faire revivre l’esprit du début des 1980 et s’il n’entend pas révolutionner la face de la musique, il peut initier sans prétention une nouvelle génération aux sonorités de la N.W.O.B.H.M.

PS : L’édition limitée contient deux reprises assez sympathiques mais anecdotiques de Judas Priest (Heading Out  the Highway) et Gates oF Gehenna de Cloven Hoof mais le label propose aussi un Tshirt sur son site pour l’achat d’Over The Top. L’été arrive, il faut soigner ses tenues, les enfants.

0 Comments 03 avril 2010
Whysy

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