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PANDEMONIUM. Voilà un nom qui a cessé d’être original dans le monde du Métal. Les dragons n’ont plus la côte, et  c’est un autre cornu qui s’y colle. Lui, et son influence supposée sur des mondes en perdition, en proie au désordre, à la corruption et à la perversion de toutes les valeurs morales et religieuses.
PRETTY MAIDS s’engouffre donc à son tour dans la garçonnière du démon pour en extraire nos peurs, nos vices et nos tares, et pour nous les renvoyer à la figure bien emballés dans un linceul,.
Linceul dont pourrait bien se parer prochainement le genre humain déjà victime, mais préférant l’ignorer, d’une multitude d’escarmouches prémices d’un Armageddon bien velu, qu’il soit - entre autres- d’ordre écologique ou résultat de totalitarismes religieux.
L’artwork très sombre appuie cette disposition d’esprit. L’horrible cheval « agrémentant » la pochette pourrait être celui de l’un des cavaliers de l’Apocalypse. A moins qu’il ne soit l’hideux cheval de Troie, somme de toutes les tentations concoctées par l’ Ange Déchu, perfidement déposé au sein d’une humanité qui, en retour,  ne fera pas mentir sa propension innée à dérouler le long cortège des trahisons, mensonges, infamies et de quelques péchés capitaux…
                                                              STOP!!
Parce que là, vous allez me dire: « Mais est-ce que ces Jolies Soubrettes n’auraient pas mieux à faire que de nous pourrir notre joie de vivre, notre bonne humeur si naturelle, si communicative sur HL? »
Sachez alors que mes Jolies Soubrettes, elles font bien ce qu’elles veulent, sans se soucier du « qu’en dira t’on ». En se voulant par exemple les championnes d’une musique dont le spectre sonore va balayer large, allant du rock le plus FM  au heavy bien burné. Cela a toujours été leur manière de cuisiner une galette, et n’en déplaise à ceux qui militent pour des œuvres à la direction musicale monocéphale, cela le restera. PRETTY MAIDS, formé en 1984, signe avec PANDEMONIUM sa 12ème réalisation studio.
Et si vous pensiez trouver en celle-ci  un « disque » parfait pour les oreilles de vos papas ou papis, forcément émus de faire à peu de frais un retour dans leur passé, vous n’y êtes pas du tout. Cet album est résolument contemporain, tout autant dans l’écriture que dans la réalisation . Et ce n’est pas la moindre des bonnes surprises.      

Mayday Mayday Mayday show me leadership
A sea of lies empty words and politics
Crashed dreams mad world sick of it

Avec ces quelques lignes extraites de leur premier titre en filigrane, on ne pourra qu’apprécier l’ironie
-mordante et désabusée- voulue par PRETTY MAIDS en intégrant dans l’intro de PANDEMONIUM un extrait du discours rempli à ras bord de vœux pieux de Barack OBAMA lors du fiasco du sommet de Copenhague. Dés ce premier morceau, PRETTY MAIDS va parfaitement illustrer cette diversité musicale dont je parlais précédemment. Le riff implacable balancé par ce solide guitariste qu’est Ken HAMMER -le bien-nommé- annonce idéalement la pépite vocale qu’est Ronnie ATKINS. Sur ce titre, son chant à la limite du trashy apporte dans les couplets toute la noirceur, la colère et le désespoir  que suggèrent les paroles. Puis sa voix s’adoucit pour un refrain plus rock mélodique en forme de prière montant crescendo. Ce contraste vocal sur un morceau délibérément heavy est une des multiples réussites de l’album qui va beaucoup jouer avec de pareilles dualités, qu’elles soient vocales ou instrumentales. Ainsi en est-il pour I.N.V.U. Une intro taillée dans l’acier précède un couplet aux frontières de l’AOR, où la voix de Ronnie, simplement soutenue par la batterie et un clavier aérien, se fait claire et chaude. Cet I.N.V.U est également la parfaite illustration de la volonté de PRETTY MAIDS de donner de la vie à leurs chansons. Un pré-refrain flirtant encore une fois avec le trash, un refrain rock mélodique serré de prés par une guitare hargneuse, et le chant, qui se durcit au fil des couplets, comme une colère contenue ne demandant qu’à se libérer.

Le risque d’une telle diversité pourrait bien sûr être une galette à l’aspect décousu. Et pourtant, il n’en est rien. Que vos oreilles se pâment à l’écoute de la power ballad LITTLE DROPS OF HEAVEN, petit bijou  ciselé dans le meilleur du rock FM, ou frétillent avec ONE WORLD ONE TRUTH, irrésistible brûlot heavy, les points communs vous apparaîtront, innombrables. A commencer par les qualités mélodiques de chaque compo. Rien à jeter, aucune erreur de parcours, les refrains remplissent le rôle que l’on attend d’eux en s’incrustant dans vos cervelles.
Ensuite, le chant de Ronnie. Impressionnant. En accord avec la diversité musicale de PRETTY MAIDS, il est capable de restituer de multiples sentiments, depuis la mélancolie jusqu’à une rage noire.
Ses lignes de chant hyper mélodiques ne souffrent d’aucune faiblesse.
Puis vient la production. On la doit à Jacob Hansen (VOLBEAT, BEYOND TWILIGHT, COMMUNIC, RAUNCHY). Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle claque. Un sacré dépoussiérage, ce qui,  bien sûr,  n’est pas pour déplaire à mes Jolies Soubrettes. Elle va permettre à chaque membre du combo d’être parfaitement mis en valeur. Ils le méritent bien. Présence, solidité, efficacité sont les premiers mots qui me viennent à l’esprit pour les qualifier. Guitare incisive dans ses riffs et soli, claviers toujours opportuns, section rythmique en béton.

Pour finir, rapide petite revue de détail de ce qui vous attend dans PANDEMONIUM:
Au chapitre Heavy, CIELO DRIVE est une autre tuerie, sublimée par la guitare ravageuse de Ken HAMMER , à ranger aux côtés des déjà citées PANDEMONIUM et ONE WORLD ONE TRUTH, sans oublier IT COMES AT NIGHT, absolument jouissive, à l’image du gimmick sans doute fait au vocoder qui annonce chaque couplet.
Au chapitre rock FM, en plus du hit LITTLE DROPS OF HEAVEN, les touchantes OLD ENOUGH TO KNOW et BREATHLESS sauront charmer vos oreilles. Tandis que FINAL DAY OF INNOCENCE et BEAUTIFUL MADNESS ont été taillées dans du Melodic Rock pur à 100%.

PANDEMONIUM peut être considéré comme une seconde jeunesse pour un groupe qui affiche près de trois décennies au compteur. Le passif de ce groupe et la modernité de cet opus devraient permettre à deux générations au moins d’heavylawmanes d’y trouver leur bonheur.


La vraie note: 9,5/10

0 Comments 09 octobre 2010
Whysy

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