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Mesdames, messieurs, l’heure est grave, très grave! Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous parler du drame prévisible qui vient de toucher la nation, à savoir la non qualification probable de l’équipe de France de football pour le prochain mondial… Non, ce que je vais évoquer est bien plus grave!

Le power symphonique old school, le vrai, le seul, l’unique, se meurt! Le constat est accablant! Qui tient haut la bannière d’un genre à son apogée au début des années 2000? Rhapsody? Depuis son split l'ancien cador pris deux tournures bien éloignées de la magie des premiers albums, pas désagréables mais différentes! Fairyland? On est obligé de compter les albums sur les doigts d’une main…Dark Moor? Le groupe se repose sur ses lauriers depuis le fabuleux « Tarot ». La scène italienne? Highlord, Skylark, Thy Majestie et consorts ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes… La scène japonaise? Même si j’en suis friand, on ne peut pas comparer ces disques à la scène européenne! Pathfinder? Les polonais tenaient la corde, mais le deuxième album, plus brouillon, a tué dans l’œuf nos espoirs…

Si je fais le bilan, dans cette niche métallique, seul  Kerion, Dragonland ou Qantice ont su vraiment raviver la flamme avec des albums d’exception, mais ces disques datent respectivement de 1, 3 et 5 ans! Operadyse, groupe français originaire de Montpellier (ville si chère à mon cœur) est peut être en passe de réussir l’exploit de s’installer sur un trône vacant! Honte à moi, je n’ai jeté qu’une oreille distraite sur le premier E.P du groupe, et je n’en ai pas gardé un souvenir impérissable (si ma mémoire ne me fait pas défaut, l’enregistrement de l’EP faisait suite à une victoire dans un tremplin Rock/Métal à Montpellier, j’y étais, et le rendu live était de bien meilleure facture que l’E.P qui a suivi)! Mais là, que de chemin parcouru. « Pandemonium », premier véritable album du combo, remet les pendules à l’heure ! Première chose qui saute aux oreilles : le souffle épique! Chaque titre semble être porté par le vent de l’exploit, et les refrains, bien pensés, font souvent mouche! « Celestial Sword » et « Keeper Of The Flame » en tête, des titres qui semblent être taillés pour le live ! Une structure classique certes, mais les arrangements orchestraux de qualité font la différence !

Autre point fort indéniable: le chant de Franck Garcia (Spheric Universe Experience)… que ce soit via une versatilité incroyable sur « The Path », ou en duo, avec l’apport de vocaux féminins sur quelques pistes (dont « The Path », encore,  l’une des pierres angulaires de la rondelle, ou bien « Arkanya », un titre incroyablement bien construit qui donne des frissons tant l’émotion retranscrit au travers du duo fonctionne bien), colle parfaitement au style développé et ne laisse pas de place à l’ennui! Les premières écoutes jouissives poussent à creuser un peu plus…  

Et c’est en creusant, que l’on découvre quelques points génants ! Des mélodies qui en rappellent d’autres, certains passages ressemblant d’ailleurs fortement à Kaledon ou Dragonland (trilogie « Ivory Plains »). Les claviers, parfois grandioses, sonnent étrangement cheap par moments ! Le contraste est saisissant et peut choquer si vous n’êtes pas un fan du bontempi… Autre point qui pourrait être rédhibitoire pour certains : la musique est tellement étouffé par les orchestrations et la qualité du chant, que la rythmique en pâtit et semble n’être parfois qu’un écho lointain! Rien de méchant, mais il faut le souligner!

Ces quelques points négatifs ne feront pas d’ombre à la bonne impression générale laissée par « Pandemonium ». Globalement, le disque est très homogène, et il est difficile de dégager une piste faible, même « Frozen », la ballade placée en fin de disque, n’est pas fade, car elle s’inscrit bien dans l’univers développé au travers des précédentes pistes… Il est cependant toujours difficile d’apprécier une ballade à sa juste valeur, surtout lorsque les deux titres la précédant sont de vrais petits brûlots qui ne saurait vous laisser insensible, le titre éponyme étant l’exemple parfait d’une pièce magistralement composée.

En guise de conclusion, je ne saurai que trop vous conseiller cette galette, convaicante du début à la fin, et qui saura satisfaire les fans de power symphonique à l’ancienne en cette période de disette ! Le manque de personnalité restant à mon sens le seul petit défaut qu’il faudra corriger, mais ne boudons pas notre plaisir, il est rare d’avoir un disque d’une telle qualité, surtout pour un premier véritable effort ! La scène française se porte bien les amis…

PS: Allez la France!

0 Comments 18 novembre 2013
Whysy

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