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C’est arrivé alors que j’étais occupé à maintenir la délicate position – et l’harmonieuse géométrie- de la fleur de lotus ballottée par la petite brise si caractéristique de la belle province de Yunang. Mon maître spirituel John Rambo m’avait pourtant bien prévenu :
« Petit scarabée, m’avait-il dit, quoique tu fasses, tu ne pourras t’évader d’un monde asservi par les faiblesses humaines ! »
A présent, je comprends tout le bon sens de ses paroles. Lui, qui fut si brutalement arraché à sa paisible et contemplative retraite et contraint de dégommer de bien méchants hélicos tout autant soviétiques que symboles de la concupiscence et vanité criminelles de l’homme, savait de quoi il parlait.
Quant à moi, c’est un coup de fil d’un Pitiduck en larmes qui me vit tel cette même fleur de lotus emportée par le flot trop impétueux de la petite rivière Yashé gonflée par l’orage.
Des paroles baignées de larmes du Pitiduck, je n’avais retenu que quelques bribes :
« c’est un cd de fou… GAMMA RAY est enterré….que c’est bon….. y’a une nana qui chante…. »
C’était peu, et déjà trop.
Quelques heures d’avion, de car et de trottinette plus tard, je tenais entre mes mains le cd responsable des émois de mon pauvre Pitiduck.
AXXIS, je connais bien, pas vraiment des jeunots, et qui au fil de leurs dernières réalisations, ont commencé à se gratter là où ça les démangeait. Des titres comme EYES OF DARKNESS ou ANGEL OF DEATH, présents sur leurs derniers opus, préfiguraient leur envie désormais affichée de mâtiner leur heavy rock festif aux refrains imparables d’un speed sympho irrésistible.
AXXIS, sans complexe, se frotte donc à l’exercice pratiqué par moult combos tout aussi teutons qu’eux (répétez cette phrase dix fois de suite très très vite)
Car d’entrée, DANCE WITH THE DEAD va mettre tout le monde d’accord. AXXIS joue dans la cour des grands et GAMMA RAY TRUST COMPANY AND CO n’a qu’à bien se tenir.
Rythme soutenu, chœurs impitoyables, voix féminine, refrain béton, guitares rageuses, incisives (et canines), la panoplie est complète.
Et puisque je parle de voix féminine, c’est la grande nouveauté chez AXXIS, à défaut de l’être dans le monde du métal, je vous le concède. Mais la voix de Lakonia est utilisée ici avec tellement d’à propos que l’on ne pourra soupçonner la bande à Bernhard de vouloir surfer sur la vague de l’opportunisme. Il suffit d’écouter TAKE MY HAND, où les voix de Bernhard et Lakonia s’interpellent et filent le frisson, servie par la production béton, nickélisée et chromée, de Dennis WARD (PC 69 entre autres) et par un refrain que vous n’avez pas fini de reprendre en chœur.
D’ailleurs, ce titre rafle le titre d’hymne du mois, ex-aequo avec LADY MOON.
Bon, passer cet album en revue est inutile. Enthousiasmant, rapide, remuant, bouge-popotin, dansant, festif, mélodique, métallique, rockeur, heavy, hymnesque, inspiré, sont autant de mots qui reviendraient inlassablement. Et tendre aussi, avec l’inévitable ballade où les voix de Bernhard et Lakonia se mêlent pour notre plus grand bonheur.
La mutation d’AXXIS est irréversible. Et c’est tant mieux. Et je ne doute pas une seconde qu’en live, ces morceaux feront un malheur.
Bref, il fallait bien un album comme celui-là pour me sortir de ma retraite à base de fleurs de lotus. Mon indispensable du mois, et si vous ne connaissez pas encore AXXIS, et bien, c’est le moment ou jamais ! PapaDuck

0 Comments 27 janvier 2006
Whysy

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