Vous recherchez quelque chose ?

Le prog allemand n’est pas légion. On connaît surtout Vanden Plas sinon il est vrai qu’on préfère se tourner vers la Suède, l’Angleterre, les pays de l’Est ou bien encore et surtout outre atlantique. Cela c’est sans compter Sieges Even relativement peu connu ou alors boudé par l’univers métal. Certes, le groupe est en quelque sorte le cul entre deux chaises, entre rock et métal, mais ce n’est pas pour ça que les amateurs de heavy/power ne doivent pas connaître ce groupe. Je m’explique, ce groupe compte les deux frères Holzwarth, Oliver et Alex, maintenant bien connus pour leurs interventions dans Rhapsody, Blind Guardian et autres…

Le groupe en est déjà à son septième album, nommé Paramount. La cover, très prog et sombre, nous laisserait, semble-t-il, présager une musique plutôt noire puisque représentant ce qui ressemble à un blocos, figé dans une mer soudainement frappée d’une sorte de mutisme boueux. Mais oubliez cela, puisque dès l’instant où vous pressez le bouton play, vous pénétrez un monde où la mélodie se taille la part du lion. Pas trop d’ombres progressives au tableau, même si la section rythmique conserve un jeu assez complexe, on parvient à obtenir des compositions assez accessibles. Ici vous ne trouverez point de gros murs de guitares à l’allemande, on joue avec les mélodies guitares qui utilisent, sans timidité aucune, les sons cleans. Le chanteur Arno Menses se place au centre de tout, avec sa voix chaude et douce.  Le groupe use avec raison d’harmonies vocales, comme sur Eyes Wide Open, qui viennent adoucir un peu plus le tableau ; mention spéciale pour Where Our Shadows Sleep et Bridge To The Divine qui me rappelleront, par leur ambiance respirant la plénitude, des groupes de la qualité d’un Journey.
Bien que très belle, la voix d’Arno n’est pas exploitée de manière à obtenir des compositions hyper variées. De ce fait, on obtient un sentiment d’homogénéité à l’écoute de ce Paramount qui ne manque pourtant pas d’intérêts musicaux mais hélas peu mis en avant. Cela dit, on ne crachera pas sur cette production, hyper propre, qui met magnifiquement en valeur les compositions. On regrettera encore le manque de punch sur cet album, Leftovers lassera un petit peu à la longue malgré l’important travail fait sur les mélodies.
La chanson qui m’a le plus marqué est finalement Mounting Castles In The Blood qui intègre le discours de Martin Luther King, I Have a Dream. Pour cette chanson, on regrettera presque les parties plus heavy du début qui viennent quelque peu dénaturer l’atmosphère de recueillement qui émane de ce discours. Le résultat est de toute beauté, belles mélodies, et le timbre de Luther King sur ce merveilleux discours, plein de sens, de symboles, d’émotions qui remontent aujourd’hui jusqu’à nous. Il nous arracherait presque quelques larmes. La tension remontera d’un cran avec Paramount et son alternance saturé/clean et son solo de saxophone avant d’achever l’album.

Les écoutes sont agréables, avec toujours un grand moment sur Mounting Castles In The Blood. Cependant, la relative homogénéité, surtout due au chant, nuit à la pleine appréciation de la musique de Sieges Even. Amateur de belles mélodies, jetez-y une oreille, au moins rien que pour la chanson déjà citée. Pour ma part il faudrait que je me plonge sur les précédents efforts du groupe, qui semble bien talentueux malgré ce que ma note pourrait laisser croire.

Dreamer

0 Comments 18 septembre 2007
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus