Vous recherchez quelque chose ?

Certains groupes marquent leur nom à jamais dans l'histoire de la musique, et, telles des légendes éternelles, leurs offrandes laissées se transmettent tout comme des joyaux, de générations en générations, ces groupes là, on ne va pas les oublier de si tôt, et s'ils ont marqués notre paysage musical, c'est bien pour une bonne raison, n'est-ce pas ?

Oh bien sûr, c'est peut-être dans un rayon plus confiné que les britanniques de Black Sabbath marquent la musique de notre génération, et peut-être le groupe va disparaître dans les abysses incommensurables de l'ignorance, mais il reste des légendes qui sont nées, et Dio ou Ozzy Osbourne, eux, restent culte, même si certains seraient totalement incapables de citer le nom du groupe qu'ils ont eu en commun...

L'histoire commence il y a fort longtemps pour la formation, et c'est en 1970, une année qui peut, pour certains, sembler être à une lointaine distance, que sort l'un des chefs d'oeuvres, des bijoux, un must des anglais : «Paranoid», une oeuvre qui dans la discographie sera encore citée de nos jours comme une référence, et non sans raison.

Pourquoi cette galette traverse-t-elle les âges ? Pourquoi, même si elle ne dispose pas de la même symbolique cultissime que l'excellent «Heaven & Hell», reste-t-elle l'un des disques de heavy metal référence pour un si grand nombre de musiciens, mais également d'une bonne partie des fans, et même des premiers ?

Tout simplement car c'est un concentré de génie qui s'y regroupe, et il est difficile d'en voir un point négatif. Si, peut-être de ne pas se hisser au sommet, et que même si l'ami Ozzy excelle, il n'égale peut-être pas le grand Dio, et encore, sur ce point, la bataille fait rage entre les partisans des protagonistes nommés ci-dessus. Mais, pour pouvoir comprendre un tel disque, encore faut-il le restituer dans une époque et un contexte...

Il ne faut pas oublier que nous prenons une vraie machine à remonter le temps, comme dans le film «Retour vers le futur» (la référence n'est pas nécessaire, c'était juste pour la touche humoristique), et que nous sommes transportés 41 ans en arrière (si vous lisez cette chronique en l'année 2011, bien sûr …). Et pour cette époque, déjà, le son était vraiment bon, ce qui a sans doute contribué à ce succès. Ensuite, nous sommes au début d'une ère, de la naissance d'un genre, et le heavy metal n'est pas très prolixe.

Ce qui force le respect, c'est cette capacité à inventer des mélodies universelles et intemporelles, alors que pourtant, tout peut sembler si simple. Au fond, fers du culte avec une certaine dose de simplicité, n'est-ce pas là une caractéristique si belle de Black Sabbath et de ce brûlot ? N'est-il pas si jouissif d'écouter un magnifique «War Pigs», parfait pour commencer sa journée, et dont l'ennui se dissipe à chaque note, à chaque seconde ? La section rythmique reste à tomber par terre et influencera par la suite bon nombre d'autres groupes, qui toujours tenteront d'imiter, jamais ne réussiront à égaler.

C'est une flopée d'excellents morceaux qui s'imposent dans ce «Paranoid», le tout porté par une voix, celle du titanesque Ozzy Osbourne et de son organe si particulier, si reconnaissable, et l'homme est encore jeune à ce moment. Pourtant sa voix possède déjà tant de charme, comment résister à un si beau brin de voix ? Il se pose avec une classe naturelle et une aisance qui forcent le respect, et s'il est devenu un chanteur incontournable, c'est vraiment justifié et en toute légitimité. En attendant, il épaule des titres déjà excellents, et la fusion de deux entités géniales ne peuvent donner qu'un résultat colossal, preuve à l'appui de bout en bout.

Envoûtant est un mot parfait pour décrire les sensations ressenties au travers d'une musique si brillante, et toujours est-il que la musique dépasse les mots qui pourraient décrire tel émerveillement. Le solo de «War Pigs» est divin, démontrant le talent du guitariste Iommi qui donne beaucoup de sa personne pour contribuer à la réussite globale de cette mouture. D'ailleurs, chaque musicien sera appliqué et impliqué dans ce succès, et le début et la fin de cette piste sont identifiables entre milles. Et l'opus peut compter sur les bombes courtes, à savoir la très belle instrumentale «Rat Salad» et la courte mais intense «Paranoid», piste éponyme de premier plan, au refrain mémorable. On se prend irrémédiablement au jeu des musiciens, qui nous servent un assaisonnement royal d'instruments, et sur «Rat Salad», le jeu du batteur Bill Ward se révèle magique et superbement mis en avant. «Iron Man» est joviale, gaie, mais se rapproche malgré tout dans sa lenteur du bon vieux doom traditionnel. D'ailleurs, ne dit-on pas que les anglais auraient inventés le doom ? Voilà un morceau qui pourrait appuyer cette théorie. «Hand of Doom» ne démérite pas non plus, et n'en est pas loin. Encore une beauté supplémentaire. Et franchement, il serait cruel d'oublier «Electric Funeral», attachante, et laissant encore une fois une belle place à la technique en or des gaillards. Ces morceaux sont plutôt opposés à «Faires Wear Boots», plutôt joviale s'il en est, avec un petit air entraînant et savoureux, de quoi régaler. Enfin, s'il est un ovni, c'est «Planet Caravan» et son trip étrange, qui tranche un peu avec l'opus. Un choix osé mais un titre vraiment plus que convenable qui malgré tout garde sa place.

Court mais intense, avec une saveur exceptionnelle, ce sublime «Paranoid» est majestueux, une pierre angulaire pour Black Sabbath et un monstre de mélodies, de technique, mais aussi d'émotions fortes. Avec à peine une quarantaine de minutes au compteur, si courtes mais si intenses, rien de mieux pour se remettre d'aplomb et passer un agréable moment que d'écouter un tel must-have. Une entrée au panthéon des plus grands validée avec un succès imparable, avec une mention plus qu'excellente, et c'est sans regret que l'on peut remercier les anglais d'avoir accouchés d'un si beau bébé. Et certains autres opus sont tout aussi bons ...

0 Comments 24 avril 2011
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus