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Les noms des personnes mentionnées dans cette histoire ont été remplacés par xxxxx afin de ne pas porter atteinte à leur honneur.

Lors du dernier Heavy’Summer (moment de l’année où la grande fratrie Heavylaw se retrouve autour d’un feu de camp pour échanger, chanter, et rire), il est arrivé une chose incroyable. Alors que xxxxx, sifflant sa huitième bière de la soirée, beuglait de façon incompréhensible les paroles d’une chanson que lui seul semblait connaître, une silhouette est apparue au milieu des flammes. Avait-il involontairement prononcé une incantation ? Toujours est-il que l’entité se mit à nous parler : « Je suis le génie du feu, vous me réveillez d’un sommeil de 1000 ans, en remerciement je vous offre deux vœux chacun ». Sans vraiment savoir si cela était bien réel ou si nous étions victimes d’une hallucination collective, chacun y alla de ses deux souhaits. xxxxx, placé à ma gauche, opta pour une nuit d’érotisme avec la chanteuse d’Hydrogyn et un duo sur scène avec Johan Hegg (malheureusement pour lui le génie s’est mélangé les pinceaux). Quant-à moi, j’ai choisi pour premier vœu que le prochain album de Michael Kiske soit un retour aux sources, et pour second de le chroniquer. Ce qui est sûr, c’est qu’on n’est jamais assez précis quand on formule un vœu ; moi qui souhaitais que Michael Kiske revienne au Heavy Metal, je me retrouve quelques mois plus tard avec un album reprenant du Helloween en acoustique !

Et oui, Michael Kiske reprend avec son groupe les titres qu’il avait lui-même composés pour Helloween sur les quatre albums qu’il a marqués de son empreinte : Keeper Of The Seven Keys Part I (1987), Keeper Of The Seven Keys Part II (1988), Pink Bubbles Go Ape (1991), Chameleon (1993). Néanmoins, il ne se contente pas d’en faire de simples reprises en substituant l’électrique par de l’acoustique, il se les rapproprie carrément, avec plus ou moins de réussite. Pour l’accompagner dans ce remaniement, une guitare acoustique, aidée ça et là par un violon (you always walk alone), une trompette (we got the right), quelques nappes de synthé (longing, going home), et même du trombone et de l’accordéon. Je dois reconnaître que ce Past In Different Ways est orchestré avec un certain talent, Michael Kiske s’avérant la locomotive qui amène les morceaux vers des couleurs musicales parfois inattendues.

Tout cela est bien joli mais que reste-t-il de Métal ? Pas grand chose à vrai dire. Le métalleux se réjouira de petits solos guitare léchés (acoustiques bien-sûr) comme celui de we got the right, des quelques tempos soutenus comme sur you turn ou goin' home, et sera également soulagé d’entendre Michael Kiske conserver, la plupart du temps, la même octave que sur les chansons de l'époque. Quel plaisir d’entendre son chant aigu sur a little time ! C’est le genre de performance qui manquait cruellement au dernier album de Kiske. Mais à part ces quelques séquelles métalliques, les titres vont vers d’autres horizons comme le rock sudiste (you always walk alone, in the night), le blues (you turn), le rock britannique (when the sinner) voire celtique sur l'inédit different ways.

Le facteur nostalgie altère certainement mon jugement, mais je trouve que Kiske réussit à nous faire redécouvrir ces vieux morceaux avec une émotion parfois magistrale. J’ai adoré longing, véritable brûlot émotionnel. J’ai aussi aimé le bluffant you turn et son début bluesy qui amène intelligemment l’auditeur vers une fin en apothéose, c’est réellement magnifique quand Micheal Kiske crie « to break free ! ». Je suis néanmoins resté insensible à un kids of the century où les musiciens ne peuvent compenser la perte de la dynamique du morceau d'origine, et aux ennuyeux I believe et in the night. Au final, il est aussi difficile de noter cet album qu’il lui sera difficile de trouver son public. Je dis quand même bravo pour le travail réalisé. Nonobstant deux ou trois ratés, les musiciens ont réussi, sans en faire trop, à revisiter assez subtilement des morceaux d’anthologie pour un résultat convaincant.
[right]Chris[/right]

0 Comments 11 mai 2008
Whysy

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