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Il y a quelques années un chanteur donnant dans la vulgarité de bon marché avait connu un certain succès grâce à une voix nasillarde et une certaine nonchalance désabusée. Affichant dans son pseudonyme la maturité de son écriture ( entre 15 et 17 ans :)) il répétait à l’envie « Puisqu’on est jeune et con puisqu’ils sont vieux et fous puisque le monde crève et tout le monde s’en fout »( notez au passage, amis lecteurs la rime riche en fou !!  Jeunes et cons, vieux et fous, ces propositions sont interchangeables à l’infini et vous connaissez tous dans votre entourage un jeune fou, un vieux con voire un jeune vieux. Pour Yngwie Johan Malmsteen on peut dire qu’il appartient à la série des vieux éternellement jeunes !!Le temps ne semble pas avoir de prise sur cette personnalité hors normes qui vient de publier son dix-septième album solo avec l’insouciance et la fringale d’un jeune métalleux pris en otage pendant quatre ans dans une maison de retraite à écouter du Yvette Turner. Tel un bain de jouvence permanent, Perpetual Flame arbore les traits de la vitalité et de la jeunesse !!  Yngwie est encore jeune parce qu’il est fougueux comme jamais !!! Trois ans après l’époustouflant Unleash The Fury qui avec le recul ne peut être vu autrement que comme l’un des cinq meilleurs disques du Suédois, Perpetual Flame est une fresque musicale fluide et ouvragée qui ne peut décevoir les fans tant le virtuose officie dans les variations qu’il maîtrise parfaitement (avec Death Dealer, Priest of the Unholy...). Cela peut s’avérer problématique par le caractère convenu et auto plagié de certaines compositions notamment dans leurs riffs introductifs (surtout pour les amorces de Death dealer et Be careful what you wish for (l) (l) qui contrastent avec les mouvements pétillants des soli, et la qualité des lignes mélodiques). Ces impressions de déjà vu n’altèrent pas l’efficacité des titres cités mais on ne peut que souhaiter plus d’audace de la part du virtuose. Pour le reste, Yngwie tricotte et mitraille dans tous les sens sans omettre de plonger dans des finaux vertigineux à en démembrer des poulpes. Insolent de talent et de classe, les titres les plus fantasques déboulent comme un tsunami baroque et échevelé. Death Dealer, Damnation game , (et ce refrain grandiose) Leventh Hour et surtout, et surtout, l’incroyable Four Horsemen illuminent de beauté cet opus et apportent de nouvelles étoiles au panthéon des meilleurs titres malmsteeniens.  Yngwie est aussi jeune parce qu’il fait du neuf avec du vieux ! Et oui l’attrait principal de ce seizième album est l’apparition au chant du très célèbre Tim « Ripper »Owens. Le chant de Ripper Owens nécessite une analyse approfondie car beaucoup d’espoirs pouvaient légitimement naître d’une telle association. Le chanteur a la carrière déjà bien fournie, l’ex le plus légendaire du milieu métallique, piqué par Malmsteen à Iced Earth à moins que Schaffer l’ait viré avec sa classe habituelle, pouvait légitimement apporter par ses screams caractéristiques une teinte plus heavy au maestro de feu. Or tel un contre pied de l’aigle des Açores, Yngwie a développé les tessitures les plus mélodiques du Ripper. Emphatiques et grandiloquents, Tim Owens se moule dans les attentes du maître en suivant le type de chant de ses illustres prédécesseurs (Boals, White, Edman..). Hé oui, le chant est tout à fait néoclassique ce qui assure des parties de très grande qualité mais des incursions dans des screams agressifs auraient pu apporter une envergure supplémentaire à l’album. Surtout qu’on connaît le talent de Tim Owens pour ces acrobaties vers les aigües.  Mais la jeunesse d’Yngwie dure depuis 25 ans déjà et il a développé des passages obligés dans ces albums qui sont devenus au fil des ans des traits fondamentaux de ses productions musicales. En effet, un album de Malmsteen est aussi un titre Blues où il s’empare du micro et des instrumentaux à en faire exploser les mammouths ! Que Bizet bizute Basile le Bisounours Byzantin si Magic city n’est pas tout simplement le meilleur titre qu’il ait chanté. Métissée et convaincante, sa prestation est très agréable à l’écoute et ce qui a longtemps été un passage obligé est aujourd’hui un point fort, tout simplement. Quant aux instrumentaux, étrangement placés en file indienne et en fin de disque, ils sont de qualité, rassurez-vous. Caprici di diablo est un pur joyau digne des Far Beyond the sun, Mayhem and Wizzard, Barock’n’roll et Blue !!!Vertigineux et étourdissant, le carprice du diable mérite une pyramide d’éloges à lui tout seul, une fois encore, un des meilleurs du suédois. Lament est plus calme et plus posé, il se pose en négatif de la tornade précédente pour apaiser l’auditeur avant les deux titres finaux.  Un album d’Yngwie Malmsteen est définitivement un cas à part. Quadruple inventeur du guitar héro poseur, du néoclassique incandescent, de l’opéra pour guitare et des pochettes improbables (celle-là est tout simplement Hors concours !! :p), on ne peut évaluer un album de Malmsteen que par rapport à ses prédécesseurs. Perpetual flame confirme le renouveau marqué par Alchemy et peut raisonnablement se placer entre War to End all Wars et Attack. Une audace supplémentaire au chant et quelques impressions de redites en moins auraient fait monter la note d’un album qui reste indispensable et un coup de cœur personnel.  Et vous, amis lecteurs, avez-vous la flamme perpétuelle?

0 Comments 14 janvier 2009
Whysy

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