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Hasard du calendrier, Invictus est le titre d’un film de Clint Eastwood qui va sortir en salles en cette fin d’année, année également marquée par le retour d’Invictus, le groupe de Rouen. Après six années sans album (ça ne vous rappelle pas un autre groupe français ?), voilà que déboule Persecution, du Heavy teinté 80’s aux allures progressives, entre autres. Si je craignais que le groupe ne s’enlise dans un style maintes fois parcouru et labouré, la forte personnalité de ce Persecution a rapidement dissipé mes appréhensions. C’est du tout bon !

Invictus n’est pas le genre de groupe à rechercher l’orchestration, le sampler, ou le nouvel instrument auquel aucun autre groupe de Metal n’aura pensé, ni la démesure consistant à recourir à de gigantesques orchestres symphoniques ou des chœurs de centaines de voix. Loin de toute extravagance et de tout gigantisme, les normands privilégient les fondamentaux du Hard Rock (au sens large du terme) : la hargne et la sincérité. Invictus prouve ainsi que c’est en comptant sur les bases que l’on fait certainement la meilleure musique, et paradoxalement la moins formatée.

Car Invictus réussit un véritable tour de force en imposant un Heavy communicatif et percutant. Le chanteur Frederic Glo est pour beaucoup dans l’impact des compositions. Interprète multi-facettes, sa voix devient un baromètre à sentiments qui transmet à l’auditeur des émotions fortes. Non je ne vais pas vous la jouer pseudo-philosophe qui fait son malin en dissertant sur les subtilités qui séparent les sentiments des émotions, sachez juste que ce gars-là sait chanter un point c’est tout. Si son timbre rappelle celui de Bono (U2), il utilise un panel immensément large mais à chaque fois approprié, apportant profondeur et cohésion aux morceaux.

Titres rock, riffs thrash, passages speed, guitares acoustiques, la musique est difficile à classer mais plaisante à écouter, transpirante de sincérité, aux structures rarement anodines, avec des textes qui n’ont pas été écrits à la légère. On ressent du vécu derrière tout cela. Invictus possède cette forte personnalité qu’ont leurs confrères de Dyslesia (mais oui ceux qui ont également sorti leur dernier album six années après le précédent), une spécificité à la Française qui caractérise ces groupes qui savent tout donner sur scène et en studio.

Plutôt difficile de retranscrire complètement un tel album dans une chronique. À titre d’exemples, sachez que des chansons comme Kill The Dogs revêtent une certaine désinvolture presque grunge, une indécence qui se devine jusque dans l’interprétation, très limite, presque détachée mais géniale, des solos de guitare. D’autres titres, comme Silence Of Death, donnent au premier abord l’impression d’avoir été composés à la va-vite, mais c’est justement ce côté « presqu’improvisé », allié à des éléments plus subtils (breaks, chœurs), qui confère à Invictus son caractère si particulier.

Inspirées et remarquablement jouées, les compositions de Persecution en font un album très attachant. Le groupe y développe le côté brut, originel et authentique du Rock en un panel émotionnel remarquable. Voici donc un album qui fonctionne à l’affectif, attachant pour les uns, ma foi probablement ennuyeux pour d’autres. Malgré trois derniers titres en dessous, ce disque dégage un punch et une authenticité qui font vraiment plaisir à entendre. À posséder.
[right]Chris[/right]

0 Comments 22 octobre 2009
Whysy

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