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La mondialisation est un bien étrange phénomène… D’une part, on ne pourra que regretter l’importance de l’influence croissante que peuvent exercer les Etats-Unis sur le monde, et d’autre part, on ne pourra qu’être comblé en s’apercevant que dans un marché comme, au hasard, celui de la musique, de plus en plus de pays parviennent à faire parler d’eux par leurs scènes artistiques très vivantes ! L’uniformisation de la culture est en général, des plus inquiétantes… Pour ce qui est du Metal, c’est au contraire un vrai bonheur de s’apercevoir qu’il se répand toujours plus loin, et c’est également fantastique de pouvoir découvrir chaque jour des groupes de nationalités différentes qui émergent, fiers de leurs origines, les assumant volontiers, utilisant leur propre folklore pour colorer leur musique et lui donner un merveilleux sentiment d’authenticité. C’est d’ailleurs l’une des raisons majeures qui explique que le Metal parvienne toujours à se renouveler et à poursuivre son évolution…


Alkonost est l’un des fers de lance d’une nouvelle vague de combos venus des pays de l’Est. Proposant un heavy metal très mélodique à l’esprit résolument pagan, chanté entièrement en russe (chant black, touches folkloriques et mélodies épiques typiques du genre ne sont pas oubliés), il dispose d’une production d’une rare qualité, et d’une identité parfaitement affirmée, très particulière… C’est à l’évidence l’un des meilleurs groupes russes sur le marché actuel.

Et si l’originalité du combo n’est plus aussi effective qu’elle ne l’était lors de la sortie de « Put Neproidennyi » en 2006, la plus belle carte de visite du groupe, on prend toujours plaisir à se laisser guider au sein des longs morceaux, répétitifs mais toujours inspirés, de ce nouvel album. La production a un peu perdu de sa luminescence et apparaît comme un peu plus crue. De même, le superbe chant féminin de Alena a reculé d’un cran, et la belle chante ici beaucoup moins qu’elle ne le faisait auparavant, la part belle étant laissée au chant black/death de son compère. Bien que celui-ci passe particulièrement bien, on regrette cependant la relative absence de ce chant féminin délicat et gracieux qui apportait tant de charme à la musique du groupe.

Et l’on reconnaîtra la créature divine (Alkonost s’avère être le patronyme d’une ancienne idole, représentée avec un corps d’oiseau et un visage de femme) dès les notes d’introduction de la première piste. Ces leads de guitare clairs, chantants, si mélodiques et accrocheurs constituent vraiment la marque de fabrique du groupe, et c’est un vrai régal de les retrouver…

Seulement, voilà, j’en étais resté à l’excellent « Put Neproidennyi » et à son « hit » « Noch pered bitvoy », et me voilà bien moins enthousiaste sur cette cuvée 2007…Car la formule du groupe n’a pas évolué d’un pouce ! Claviers aux doux sons nocturnes, riffs, ambiances…Sauf que l’ensemble s’avère plus ennuyeux, moins accrocheur ! Les seuls changements sont d’ailleurs des régressions : une production moins claire, une batterie au son artificiel, la quasi-disparition du chant féminin, un esprit pagan moins présent, et une inspiration globale en baisse… On se réjouira simplement d’entendre plus la basse, qui trouve enfin sa place, et d’avoir enfin un peu de chant clair masculin. Maigre consolation pour un album qui ne répond pas aux espoirs que l’on pouvait placer en lui…


L’Alkonost version 2007 repose donc beaucoup sur ses acquis ; si cet album se laisse écouter avec plaisir, il fait tout de même pale figure auprès de son rayonnant prédécesseur... Plus lent, moins émotionnel et au final moins inspiré, ce « Pesni Vechnogo Dreva » en demi-teinte ne doit pas vous empêcher de découvrir ce groupe, car, j’en suis sûr, ceux qui ne connaissent pas Alkonost ont de grandes chances de succomber à leur charme ! Mais, rétrospectivement, c’est loin d’être leur meilleur disque… Un album sympathique malgré tout, plein de jolies mélodies, mais moins prenant, et qui ne décolle pas autant que l’on pouvait l’espérer.


Gounouman

0 Comments 21 septembre 2007
Whysy

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