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Phaze I est un produit du terroir français. Le genre de petite chose savoureuse mais piquante, très, très piquante. Le genre de produit étiqueté « hautement explosif » à ne pas mettre entre toutes les mains, et surtout pas entre toutes les oreilles. Ce premier disque est corrosif et expérimental à souhait. Les frangins Potvin (Lyzanxia) se sont associés au batteur Dirk Verbeuren (Soilwork) pour donner vie à un être hybride, instable et agressif. Malgré sa signature chez Scarlet Record ce premier disque est passé tout à fait inaperçu… Presque 5 mois après sa sortie dans les bacs combien d’entre vous ont entendu parler du disque ? Très peu ! C’est dommage et cela ne rend pas honneur aux nombreuses qualités de ce premier album bien qu’il ne soit pas parfait pour autant !

La grande force est l’atmosphère. Ce disque tisse un univers sombre et apocalyptique, violent et torturé dont il n’est pas simple de s’extraire. Le concept est futuriste est traite de la création d’une nouvelle forme de vie destinée à l’annihilation de notre espèce. Je pense d’ailleurs que certains titres de chansons et la pochette en deviennent assez explicites. Les majeurs sentiments qui découlent de cette musique sont la peur, la colère et l’impression d’étouffer. La musique est d’une densité et d’une dynamique rare. Les guitares grondent en riffs syncopés et mélodies implicites, la batterie est d’une technique effroyable (Dirk est très loin d’un Soilwork) : les changements de rythmes sont incalculables, les sets monstrueusement complexes et difficiles à assimiler. De nombreux samples survolent l’ensemble et à l’aide de chœurs malsains ils illustrent ce futur morbide et cruel. Un monde au ciel mort, aux teintes rouge sang et aux effluves aigres, un monde apocalyptique dans lequel une poignée de survivants vivent dans l’angoisse de la mort.

Techniquement sans faille, ce premier disque se démarque de la concurrence par son concept et son univers musical que l’on pourrait approcher à la folie des premiers Strapping Young Lad. Le groupe possède également une identité vocale très forte, certains vont adorer, les autres détester mais tous seront surpris. La voix est gueulée dans un registre inédit et intégralement passé sous filtres. Lointaine et proche à la fois, très agressive mais pas dénuée d’émotion : le résultat est audacieux mais réussi. L’album sait également être varié car entre des pièces d’une grande violence : « Stench Of Their Flesh » ou « The Guide » on note de véritable bombes atomiques comme « Evolution Of a Species » , « Screams Of Dying Dogs » , le très instrumental « Truce » ou « Intensified Elements » qui sont d’une grande richesse et font montre du talent de composition dont jouissent les frères Potvin. Le groupe a également pensé aux quelques breaks tantôt planants, tantôt surprenants qui font toute la différence et intensifient chaque ambiance ! Il faut également savoir que ce disque n’est en faite composé que d’une seule chanson de 40 minutes, découpée en 8 phases. Il arrive que l’on retrouve des riffs ou des mélodies récurrentes (« Screams Of Dying Dogs » puis « The Guide »). De plus il n’existe pas de coupure entre les pistes, cela améliore la cohésion de l’ensemble et font de ce 1er album la parfaite bande son de l’apocalypse !

Il faut cependant être informé qu’un album de la sorte est très difficile d’accès. Il nécessite un nombre d’écoute important avant d’en tirer quoique ce soit. De même l’album peut se montrer très farouche et vous aurez du mal à entrer dans cette ambiance très particulière. Un disque qui a besoin d’un certain effort de la part de l’auditeur et seuls les plus persévérants découvriront l’extrême richesse d’un produit métal pas comme les autres.

…TeRyX…

0 Comments 14 octobre 2006
Whysy

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