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Ça faisait longtemps qu’on ne nous avait pas fait le coup du titre antinomique. Si l’intérêt premier d’un tel choix est d’attirer l’attention par un titre évoquant quelque chose d’incohérent ou une situation improbable, il faut souvent y déceler une signification plus profonde. Pour son premier album, le groupe américain Tragik a choisi Poetic Justice. Difficile en effet d’imaginer poétique cette justice de nos jours si implacable dès lors que la « machine judiciaire » se met en marche. Tragik veut-il dénoncer le côté inhumain de la justice ? Ou bien les musiciens seraient-ils des gros fans d’Ally Mac Beal, l’avocate de Boston aux plaidoiries si poétiques ? Et bien essayons de répondre à toutes ces questions en décortiquant cet album.

Soyons clair : la musique de Tragik, c’est du rock mélodique. Mais la guitare électrique vraiment boostée aux hormones heavy permet à Poetic Justice de pouvoir être également étiqueté hard mélodique. Présente sur tous les titres, la guitare surmixée de Damien d’Ercole s’avère un atout majeur. Si les riffs sont très bien exécutés et intelligemment placés en prenant soin d’éviter la surdose, ils donnent cependant tous l’impression d’avoir déjà été entendus chez d’autres groupes (Warrant, Europe, Poverty’s No Crime,...). En revanche les solos sont vraiment particuliers et toujours efficaces. J’ai adoré la plupart d’entre eux, notamment les plus recherchés comme celui particulièrement osé clôturant la ballade never stand alone : fantastique, psychédélique, en un mot jouissif.

La voix de Phil Vincent, musicien aguerri et initiateur de Tragik, est proche de celle de Brian May (guitariste/chanteur de Queen). Des titres comme caught in the moment ou who will be there m’ont évoqué les morceaux bien rock n’ roll de Queen avec Brian May au chant, époque The Game / News Of The World. Néanmoins, sur les plus énergiques comme shadow in the night, Phil Vincent manque clairement de puissance. Je me suis même ennuyé sur pas mal de titres (long time coming, back of my mind, higher), trop monotones, aux mélodies pas suffisament recherchées, et aux accents blues que j’ai eu du mal à apprécier.

Un autre aspect pouvant s’avérer nuisant à la musique de Tragik est l’utilisation de sonorités synthétiques. Elles sont bizarrement incrustées ça et là, comme pour introduire les titres message to god et show the world, et c’est bof bof quand même.

Tantôt hard fm (test of faith), tantôt mielleux à la Bryan Adams (one of us) ou popisant à la Toto (here in my heart, caught in the moment), Tragik nous signe un assez bon album, pour le moins varié, qui se démarque grâce à un excellent guitariste mettant admirablement en valeur cet instrument. Ce sont finalement les ballades que j’ai le plus appréciées dans ce disque, d’abord parce qu’elles sont toutes agrémentées d’une bonne dose de guitare électrique bien sentie, et ensuite parce qu’elles sont assez touchantes, à l’instar de Jessica.

Je recommande donc plutôt cet album à ceux qui sont sensibles à l'AOR et au hard mélodique. Poetic Justice a de sérieux atouts et vous ravira certainement. Quant à la signification de Poetic Justice, j’avoue qu’elle m’a échappé. À moins que Jessica soit le nom d’un personnage d’Ally Mac Beal ? Je vais de ce pas me regarder les 5 saisons de la série et je vous tiens au courant.
[right]Chris[/right]

0 Comments 05 juillet 2007
Whysy

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