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Sire, il faut qu'on vous parle. On en a gros! Cela fait maintenant dix-neuf ans que Kamelot sillonne l'univers du métal avec sa propre histoire, ses changements de line-up et ses évolutions très significatives. On ne peut pas dire que la formation américaine se soit reposée sur ses lauriers. Et encore une preuve de leur abondance est cet opus, Poetry For The Poisoned, qui marque le onzième album de leur carrière. Un album incandescent me direz-vous ? (C'est-à-dire qui peut accaparer un objet sans resurgir sur autrui). J'aurais envie de dire "c'est pas faux" (c'est côtelette que je comprends pas!), en tout cas cette cover léchée, moche mais léchée symbolise un aspect sombre, dramatique et sérieuse de la création du combo. On commençait à avoir l'habitude depuis The Black Halo, mais il faut reconnaitre que cette fois-ci les deux hideuses femmes sur la pochette sont bien plus moches que Dame Mevanwi, la femme de Karadoc. Kamelot délivre un album qui fait encore plus peur qu'Attila et qui donne l'impression que nous allons tous mourir ! Le fléau de Dieu semble bien pâlot à comparé de cette représentation horrifique de la musique. L'effet sera-t-il le même ? Du passé faisons table en marbre, et voyons ce que peut proposer cet album outrancièrement dérangé.

En effet, je suis chroniqueur moi, je suis pas là pour secouer des drapeaux et jouer de la trompette. Fini de s'attarder sur le design et le visuel de l'album. Rentrons dans le vif du sujet. Tout d'abord, Poetry For The Poisoned est un album qui a fait appel à des invités. Simone Simons sur "House On A Hill", et "Poetry For The Poisoned", Björn "Speed" Strid sur "The Great Pandemonium" (il parait), Jon Oliva ("The Zodiac"), Gus G. sur "Hunter's Season" et Amanda Somerville venant faire les choeurs sur "Poetry For The Poisoned" et "The Zodiac". Malheureusement, le couple de chanteur ainsi formé n'a pas grande envergure, surtout pour ce qui en ressort... Il faut dire que leurs apparitions sont plus anecdotiques qu'autre chose. Leur présence ne confère aucunement de plus-value à l'album. On se rend compte inexorablement de leur assistance (surtout celle de Jon Oliva) mais l'effet qu'on avait sur "The March Of Mephisto" avec Shagrath n'est jamais égalé. Alors on reste dubitatif, elle est où la poulette? Elle est bien cachée? On se demande si on est bien à la bonne adresse.

Pourtant, nous retrouvons Thomas Youngblood à la guitare (elles sont quand même bizarre leurs arbalètes), qui envoie des riffs et soli de manière récurrente. Mais bon, il devrait plutôt utiliser un combiné tellement ses interventions sont téléphonées. C'est assez pauvre d'un point de vue musical et au niveau de l'inventivité : Victoriae mundis et mundis lacrima. Bon, ça ne veut absolument rien dire, mais je trouve que c’est assez dans le ton.

Parlons du morceau phare, "Poetry For The Poisoned"! Quatre morceaux dédiés à cette pièce. Et là, je me rend compte de ce que je vais dire. Je ne suis qu'un misérable! La fleur en bouquet faneeeeee... et jamais ne renaît, puisque le morceau aurait pu occuper qu'un titre. Les appellations "Part." c'est de la poudre aux yeux! Sinon comment expliquer que "All Is Over" tient en un peu plus d'une minute et il en va de même avec "Dissection". Non mais là, c'est pas vrai! Sortez vous les doigts du cul! Qu'a-t-il pu bien arriver à Kamelot? Apparemment, ils utilisent la nouvelle technique : on passe pour des cons, les autres se marrent et on frappe. C’est nouveau. C'est pas très bon ça pour leur carrière, surtout de prendre les bonnes gens pour des idiots, ça ne paie jamais. L'album tente de se parfaire un côté aboutit et bien pensé avec ses interludes, mais le gros des chansons passe sans retenir l'attention, "Necropolis" ou "Seal Of Woven Years" et tous les chiffres impairs jusqu'à 22, ne parviennent pas à buriner l'esprit. Je crois que c'est rentré par là et c'est ressorti par là, et c'est rerentré par là et c'est reressorti par là, et nous on se saigne aux quatre fromages!

C'est dingue, on croirait entendre un autre groupe débutant, où sont donc passées toutes ces années de travail? On dirait que le marketing a sucé l'essence du groupe jusqu'à la moelle. Les compositions sont enrichies par une dimension symphonique et des claviers à profusion. Mais sur "If Tomorrow Came", je ne sais pas ce qui s'est passé, j'ai vu tout blanc, puis tout noir et apres 2 fois tout blanc. Les mélodies sont d'une telle pauvreté et d'un commun pathétique... Vous connaissez la Tecktonik, vous savez donc que la monstruosité peut prendre des formes très diverses. Et bien, Kamelot accouche ici dans la douleur d'un album lisse, aux effets multiples, mais tout en s'appauvrissant. C'est de l'hypolipémie qui guette ! On a plus de gras dans le sang. On se met à peler et à perdre ses cheveux.
Personnellement, j'apprécie les fruits au sirop et aussi "Hunter's Season" puisqu'il marque quand même un bon point avec des rythmiques galopantes et des cavalcades! Enfin un morceau fort en pomme qui détourne l'esprit de son endormissement. Voilà! c'est tout ce qu'il y a! Les autres intervalles c'est de la merde!

Le chant de Roy Khan est confiné dans un carcan, il démontre son talent mais quelle retenue abominable! Qu'est-ce à dire qué ceci? Méécrééaaaaaaaaants! Le chant de notre frontman avait pour habitude de varier et d'osciller insatiablement. Or là c'est quasi linéaire, donc le prochain que j'entend siffler un intervalle païen, je fais un rapport au Pape! C'est pas que ca soit difficile de s'accrocher pour écouter cet album, c'est que c'est difficile de s'accrocher la race de sa grand-mère! Entre rythmiques mécaniques, riffs qui ne remplissent pas leurs rôles et soli téléphonés, il y a peu d'espace pour le reste. Ça y est... Je vois trouble. C'est le manque de gras, je me dessèche. Prenons "My Train Of Thoughts" par exemple, je dirais "Tempora mori, tempora mundis recorda". Voilà, eh ben ça par exemple, ça ne veut absolument rien dire, mais l’effet reste le même... "Once Upon A Time" reprend les mélodies déjà entendues et déjà écrites par le groupe. C'est à se coincer les parties dans une porte, non?

Finalement, Poetry For The Poisoned glisse du lit comme un pet sur une plaque de verglas. Un album en définitive plat, lisse, peu inventif, très peu entrainant, mais à la promotion de grand malade mental sur-vitaminée et martelante. Ils ont pas de bol, quand même! Mettre au point une stratégie pareille et tomber sur des cerveaux comme nous! La liste des guests n'a pas de légitime retombée et si la jeunesse se met à croire à ces conneries on se dirige tout droit vers une génération de dépressif; le gras, c'est la vie! Sur une échelle de 2 à 76, et là je prefere prendre large, l'album vaut au moins 7. Je ne conçois pas que les amateurs puissent apprécier cet album et se contenter du minimum. La note peut paraitre trop haute à comparé de mon argumentation, mais vous savez ce que c'est mon problème? ...Trop Gentil!
Bref, un opus bien vide, qui promet la lune et déçoit irrémédiablement. Et là, normalement, il me faut une citation latine, mais pfff... j’en ai marre !

Je laisse le dernier mot au Roi Burgonde :




- ȦɭɐxƑuɭɭĦĐ -

0 Comments 07 septembre 2010
Whysy

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