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Après de nombreuses péripéties dont se sont bien repus les vautours de l'info, Stratovarius, groupe majeur de la scène Power Metal, est finalement de retour ! Reparti sur de nouvelles bases, il se présente à nous avec un nouvel album, mais sans son mentor et principal compositeur Timo Tolkki. Dès lors, que faut-il attendre de ce Stratovarius version 2009 ? Objet de nombreuses interrogations, «Polaris», le dernier rejeton des finlandais, avait donc un objectif simple : rassurer les fans ! Et de ce point de vue, il semble que l'objectif soit atteint...  On commence sur les chapeaux de roues avec le titre «Deep Unknow». Un morceau carré, puissant et accrocheur, dans la plus pure tradition du genre... Ouvrir l'album par une composition du 'petit nouveau' Matias Kupiainen est un assez joli pied-de-nez aux critiques qui voyait le groupe mort et enterré... Car à l'évidence, ce morceau est une vraie réussite ! Dynamique malgré quelques soli démonstratifs dispensables, il possède un refrain à la ligne mélodique efficace, soutenu par des chœurs ingénieux et une rythmique en béton armé.  Et d'autre titres se révèlent du même acabit. Le hit en puissance «Blind» (écrit par Jens Johansson), probablement le titre correspondant le mieux à l'esprit 'Stratovarius', le très classique «Forever is Today», ou encore «Higher We Go» qui, par contre, sent un peu la facilité... Autant de titres qui satisferont les die-hards du Power Metal des finlandais tant ils ne nécessitent aucun effort pour être appréciés.  Malheureusement, tout n'est pas rose ! Et par moments l'album s'apparente plus à du remplissage ou à un recueil de faces B... Citons par exemple «Winter Skies», sympathique mais sans plus, malgré un superbe break au piano (dommage que tout le titre ne soit pas comme cela), ou le mielleux «Somehow Precious», morceau anodin sans grand intérêt ni véritable émotion... Par ailleurs, certaines pièces ressemblent étrangement à des resucées de classiques du groupe. Comme si, faute d'idées neuves, Stratovarius pratiquait l'auto-plagiat pour mieux satisfaire les fans en manque. Il en va ainsi de «Higher We Go», composition clichée au possible, «Emancipation Suite part I» et ses faux-airs de «Babylon», ou «When Mountains Fall» copie carbone de la ballade «Forever».  A côté de cela, on retrouve toutefois quelques originalités bienvenues qui, sans être parfaites, offrent au moins une lueur d'espoir pour l'avenir du groupe sur sa capacité à innover. Tel est le cas de «Falling Star», un mid-tempo légèrement progressif dans l'esprit, avec des lignes de guitares sobres mais adéquates, «King of Nothing» aux claviers omniprésents et à la structure lancinante (voire hypnotique), ou la suite épique «Emancipation» malgré quelques longueurs et l'impression de 'déjà-vu' citée précédemment.  Un petit mot sur la nouvelle recrue, Matias Kupiainen. Si le jeune guitariste regorge de talent, il se fend parfois d'un jeu un poil trop démonstratif et superflu (peut-être dans un soucis de faire oublier son prédécesseur). Paradoxalement, il convainc beaucoup plus lorsqu'il ralenti le tempo pour offrir des véritables parties instrumentales inspirées.  L'identité du groupe tenant surtout aux sonorités de ses principaux protagonistes (voix de T. Kotipelto, claviers de J. Johansson et frappe de J. Michael), nul doute que «Polaris» plaira dans l'immédiat. D'autant que Stratovarius joue à fond sur les clichés pour mieux contenter ses fans déçus des dernières réalisations. Mais de ce fait, l'album parait plus 'mécanique' ou en roue libre que gorgé de feeling. A l'évidence, les morceaux se révèlent un ton en dessous de ce que le groupe a proposé par le passé : moins majestueux qu' «Elements Pt. I», moins efficace qu' «Infinite» et moins 'culte' que «Visions», «Destiny» ou «Episode», les nouvelles titres risquent bien de ne pas résister au temps qui passe. Peu de chance qu'ils finissent par devenir des classiques...  Au final, même si cet opus reste globalement très agréable à écouter, avec de bons moments, quelques lueurs d'espoir, une production impeccable et un artwork sublime, on est tout de même en droit de s'interroger... Si longtemps précurseur de génie, Stratovarius, après cet opus assurant le "minimum syndical", est-il en passe de devenir un groupe lambda noyé dans la masse, ou s'apprête-t-il à repartir de plus belle vers les étoiles (polaires) ? L'avenir nous le dira...

0 Comments 03 août 2009
Whysy

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