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En ce moment, la mode de l'old-school commence à revenir en flèche : refaire les sonorités du passé à l'époque actuelle pour s'attirer la sympathie des nostalgiques d'une certaine époque, voilà une tendance à double tranchant. Soit c'est mal fait, et les foudres sont tout de suite lancées face à la formation, soit c'est réussi et un certain petit buzz commence à se former. Ce fut le cas pour «Bury the Light» des américains de Pharaoh, qui, sans renier une certaine touche de modernité, nous offrait quand même une recette qui puisait sa source directement dans un style dit «daté», mais de grande qualité en dépit de tout cela. Et c'est aussi le cas d'un autre groupe du même pays, Christian Mistress, qui, avec son second brûlot «Possession», nous offre une belle claque.

Tout passe vraiment par l'old-school avec Christian Mistress, et surtout la production, loin des corrections aux machines d'aujourd'hui, avec cette volonté de recréer un son «à l'ancienne» pour toujours plus d'authenticité, et soit dit en passant, cette louable intention offre un très bon résultat, qui ne gêne nullement l'écoute (tout du moins si votre oreille est habituée à un tel son). On se dit que cette galette aurait pu être parue dans les années 80 sans aucun problème, et pas qu'à cause de la production bien entendu, mais également de la démarche musicale, sans concessions et fort réjouissante.

La spontanéité, la rapidité et un groove efficace, voilà des éléments qui ne manquent pas à la musique jouissive et agréable de ces américains. Chaque morceau est un hommage à leurs influences, que l'on peut trouver chez Motörhead ou Mercyful Fate, mais sans jamais sentir la copie carbone, ou le revival mal inspiré. Au contraire, les rythmiques sont si inspirées et bien écrites que le plaisir est intact du début à la fin, et les divers morceaux vous feront taper du pied. Nostalgiques ? Alors foncez, vous trouverez forcément quelque chose qui vous conviendra ici, notamment un vrai hymne, ce genre de titre qui sent bon le poussiéreux, dans le bon sens du terme car nous renvoyant quelques années auparavant : «Conviction». C'est bien simple, on retrouve des airs de Black Sabbath, un chant profond et déterminé qui donne beaucoup de calibre au morceau, et un refrain réellement convaincant, puissant et entêtant. C'est tout ce qui est demandé, et la demande est satisfaite. Comment ça, vous avez encore les «I'm on my way ?» dans la tête ? Oh, c'est normal voyons.

Les parties de guitare sont toutes très bonnes, et cet instrument est privilégié dans l'opus, fortement en avant, et aux leads solides et puissants. Elle mène la danse, et les autres s'engagent avec détermination dans ce twist endiablé où l'on retrouve à la fois enthousiasme, mélancolie et puissance, un cocktail étonnant et détonnant, qui fonctionne toujours. Bon, allez, on va faire un reproche à Christian Mistress, un titre un peu sous les autres, «Pentagram and Crucifix», qui est bon, mais qui fait pâle figure face à l’effrénée «Black to Gold», l’hypnotisant «Over and Over» ou encore le final «All Abandon». Mais bon, le plaisir y est quand même, ce n'est pas un petit coup de mou qui brisera cette qualité constante. Mais cette constance n'empêche pas une certaine diversité, qu'elle soit dans les émotions, les airs ou les parties instrumentales.

Et puis pour Christian Mistress, il faut un chant lead à la hauteur, et la frontwoman Christine Davis est tout ce dont ils avaient besoin. Une voix sobre et grave, profonde, capable de se laisser emporter au gré de la musique, ou de mener la barque si nécessaire. Elle n'a pas besoin de surenchère pour être addictive, et sa simplicité naturelle est son plus grand atout. De plus, la jeune femme adapte son registre à toutes les situations, ce qui évite d'ennuyer les oreilles.

Un groupe à l'attitude sincère et à la conviction évidente, qui réussit à nous tenir en haleine tout le long de ce très bon «Possession». Si la mode des groupes occultes arrive jusqu'à nos sympathiques américains, alors il est fort à parier que grâce à leur talent, ces jeunes gens peuvent arriver au même résultat et à la même popularité que les néerlandais de The Devil's Blood, car face aux européens, ce quintet n'a évidemment pas à rougir. Fan des premiers Maiden, du hard rock/heavy metal traditionnel et des morceaux comme on en fait plus aujourd'hui ? Alors «Possession» est pour toi ! Vivement le suivant.

0 Comments 17 avril 2012
Whysy

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