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Warrel Dane est un nom qui vous évoquera quelque chose « Je connais ce nom, mais je ne sais pas où je l'ai entendu ?!». Les connaisseurs auront tout de suite compris que derrière ces dix lettres se cache une carrière assez impressionnante. Warrel Dane avait débuté sa carrière de chanteur dans le Groupe Serpent's Knight en 1981 puis il quitta la toute jeune formation pour Santuary où il rencontra Jeff Loomis un guitariste émérite et Jim Sheppard un bassiste tout aussi brillant. Une poignée d'années après et trois albums et un split, Nevermore naquit comme le phénix des cendres de Sanctuary en conservant trois musiciens. Après ce petit cours d'histoire vous l'aurez compris, Warrel Dane est un gars qui a roulé sa bosse et n'est pas du genre à s'éclipser. Après tant d'années dans le monde du métal, cette figure emblématique écrit et compose Praises To The War Machine pour le bonheur des fans de heavy !

Si notre Américain a choisi de faire un album sur un projet différent de Nevermore, c'est qu'il avait sûrement envie de créer quelque chose d'unique et de personnel. C'est pourquoi une comparaison systématique avec son groupe actuel ne sera pas la bienvenue par respect pour le gros travail qui a été effectué sur Praises To The War Machine. En effet, dès la première écoute on ressent véritablement la touche personnelle d'un musicien qui a complètement envie de faire passer ses émotions et surtout de les partager.

Cet album renferme, je pense, l'âme du chanteur et la surprise est de taille lorsqu'on s'aperçoit à quel point la sensibilité est présente sur l'album. Des morceaux comme « Brother », « August » ou encore « This Old Man » ne font qu'étayer cette impression. Les soli de guitares sont larmoyants et les guitares sèches présentes sur une partie ou en totalité du morceau rendent l'ambiance très intime. On ne peut rester impassible alors que du velours sort de la bouche de Warrel, usant de vibrato ou d'une délicatesse troublante sur les refrains. L'émotion nous submerge (« Let You Down »)... Au delà de cette sensibilité à fleur de peau, les thèmes semblent incontestablement toucher Warrel et font que certains titres sont encore plus rehaussés dans la promiscuité émotionnelle. La fusion chanteur – auditeur dans ce panaché émotif n'est pas le seul axe développé tout au long de Praises To The War Machine.

Bien évidemment en tant qu'album de heavy, les lignes mélodiques sont chargées en riffs et soli d'une qualité et d'une puissance remarquable. La technique est effectuée par une équipe recrutée dans le monde du death mélodique : Peter "Vicious" Wichers (ex-Soilwork), Dirk Verbeuren (Soilwork) et Matt Wicklund (Himsa). Warrel n'a pas non plus hésité à faire appel à des connaissances pour l'aider à polariser les leads mélodiques. Jeff Loomis, James Murphy et Paul Simon (oui celui de Simon and Garfukel !) prêtent main forte respectivement sur « Messenger », « The Days The Rats Went To War » et « Patterns ». La puissance du heavy se cristallise sur les lignes instrumentales accomplissant un rôle bien défini. Les riffs tranchent dans le vif dans « Lucretia My Reflection » (reprise de The Sisiters Of Mercy), les soli sont entêtants et dévastateurs sur « When We Pray » ou catchy et pénétrants sur « Patterns ». La batterie donne un tempo véloce « Equilibrium » ou mid-tempo « Brother » quand il ne s'agit pas de ballades. L'art de Warrel Dane consiste alors à adapter son chant en fonction de ces différents rythmes. Le talentueux chanteur au timbre bien particulier s'exerce dans des envolées lyriques et pratique des chants plus poussés afin d'atteindre l'harmonie musicale.

L'équilibre est aussi atteint sur la longueur des pistes (4 minutes en moyenne) et sur la qualité de production plus qu'honnête. Les lignes vocales ne sont pas écrasées par des guitares trop orgueilleuses ou une batterie gourmande (comme c'est malheureusement souvent le cas) . Chaque élément respecte son domaine et le plaisir est au rendez-vous. On peut entendre cette superposition (non compressée) de mélodies travaillant dans la même direction. En définitive, avec Praises To The War Machine Warrel Dane signe un album très inspiré, équilibré, intime et à la qualité remarquable. A remettre entre toutes les mains !

ĦÐ

0 Comments 30 mars 2008
Whysy

Whysy

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