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Exercice de style grandeur nature, House Of Lords est un groupe dont on est certain qu'il va proposer plus ou moins le même album tous les deux ans depuis leur reboot en 2004. Parfois c'est réussi (le kitsch et jouissif Come To My Kingdom, l'excellent Cartesian Dreams), et parfois ça tombe à plat (le décevant Big Money). Les fortes similarités entre les albums rendant l'analyse complexe, il est difficile d'expliquer les raisons de certaines réussites ou d'autres échecs : pas vraiment de prise de risque, pas d'évolution, House Of Lords est un groupe d'AOR monocorde capable du meilleur comme du pire (ou presque).

Pour ce Precious Metal je vais donc utiliser une technique perso qui n'a jamais fait ses preuves mais que je pratique depuis des lustres : il suffit de déterminer le nombre de bons morceaux présents dans l'album, en se posant à chaque piste deux questions essentielles. Puisque de toutes façons on sait déjà ce qu'il en sera de la prod, du son, de l'esprit de l'album ou d'autres trucs plus ou moins accessoires (genre la qualité des textes ou la dextérité des solos), il ne nous reste que deux axes à déterminer : la qualité des mélodies et l'intérêt des morceaux. Voici donc les deux questions avec lesquelles on peut facilement juger de la qualité d'un album des vétérans américains : Combien de morceaux contiennent-ils une ou plusieurs belles mélodies ? Combien de morceaux me donnent-ils envie de crier de joie/secouer la tête/aller faire un tour en décapotable (rayer les mentions inutiles) ?

Et après c'est des maths hein, il n'y a plus qu'à faire la liste, que je ne vais pas faire ici mais juste vous donner les résultats : Precious Metal est un album réussi pour le coup, et ses temps-forts sont nombreux. I'm Breaking Free par exemple : dès la deuxième piste, le sommet de l'album ! Un riff génial, du hard FM du meilleur effet, des mélodies excellentes et une envie furieuse de partir en voyage. Live Every Day (Like it's the last) est également une petite merveille du genre, qui rappellera à ceux d'entre nous qui ont le plus mauvais goût quelques pépites signées Jon Bon Jovi. Enfin, et c'est assez rare pour être souligné, Precious Metal se termine avec l'excellent You Might Just Save My Life, introduit par un puissant riff qui aurait également très bien présenté en début d'album.

Bien sûr, on trouve également sur cet opus les traditionnelles fautes de goût inhérentes au genre : la ballade (Precious Metal), qui sans être vraiment ratée est molle et sans intérêt (ou alors c'est que c'est une ballade), le duo du chanteur (James Christian) avec sa femme (Robin Beck), autre ballade, autre foirage, je dois avoir un truc avec les ballades. Bon, « foirage » n'exagérons rien, ça reste largement écoutable, mais la tension baisse un peu. Entre ces deux extrêmes nombre de morceaux sympathiques sans être fracassants, tels le speed Epic ou le plus heavy et presque Whitesnakien Permission To Die, doté d'un excellent refrain.

Au final un album tout à fait satisfaisant pour House Of Lords que ce Precious Metal. J'avais fortement apprécié la montée en puissance et qualité du groupe entre le très roboratif Come To My Kingdom et le presque génial Cartesian Dreams, sans doute l'un des meilleurs opus d'AOR des années 2000, et la déception Big Money aurait pu sonner le glas de ce groupe déjà miraculé. Il n'en est rien, et voilà qu'House Of Lords est remis sur les rails. On attend la suite avec cette fois beaucoup plus d'impatience !

0 Comments 13 juillet 2014
Whysy

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