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Aujourd’hui, la Suède, à l’instar de la Finlande, est l’un des meilleurs crus en matière de production métallique. En effet, nos pays nordiques d’Europe offrent le renouveau du metal, proposant énormément de groupes, souvent variés et de grande qualité. Alors que cette origine était un facteur d’exclusion au début des années 90 (problèmes d’exportation, concurrence de l’Allemagne et des Etats-Unis), c’est aujourd’hui un atout à valoriser. Des grands ténors aux combos plus underground, la scène scandinave possède une aura qui impose l’admiration, d’ailleurs amplement méritée.

Sabaton, dès la base, est bien desservi donc, par son origine. Le style pratiqué arrive également au bon moment. Le tout jeune groupe pratique un metal guerrier, mélodique et buriné, qui s’inscrit dans le revival du true heavy initié dans les années 80 par Manowar, Iron Maiden, et Judas Priest. Vu les succès de groupes comme Rhapody ou Hammerfall (autre groupe suédois, justement) qui s’appliquent à moderniser les recettes de leurs ancêtres sans en modifier les bases, on peut penser, rien qu’à la lecture du style pratiqué, que Sabaton a tous les moyens de séduire un large public.

Mais pour séduire, justement, il en faut plus, encore et toujours plus. Une forte identité, une production béton, des hymnes à chanter en chœur… La scène heavy speed est tellement encombrée que j’ai moi-même de plus en plus du mal à m’y retrouver. Alors, on part, sans grand espoir, à la recherche du disque qui saura se distinguer de la concurrence, raviver la flamme du « mighty warrior » qui sommeille en vous, et vous émerveiller rien que par sa puissance et son heavy, basique, simple, efficace, sans détour !! Et bien, mes chers enfants, ce disque 200% heavy capable de faire naître à chaque instant un sourire béat sur mon visage, je l’ai trouvé !!!


Découvert en première partie de la tournée française d’Edguy, j’avais déjà pas mal accroché à la musique du groupe. Hymnes heavy, imagerie particulièrement guerrière, riffs puissants et ultra efficaces, voilà quelques éléments qui avaient déjà pas mal titillé mon attention.

Mais c’est quand j’ai découvert cet album, le second réalisé par le groupe après le très immature « Fist for fight », que j’ai réalisé que le heavy n’avait pas encore tout dit et était encore et toujours capable de m’éblouir !!!


En fait, cet album n’a rien de fondamentalement original. Vous y retrouverez tous les ingrédients, de la voix ultra virile et puissante du chanteur, Joakim Brodén, aux excellents solos et riffs tueurs pour headbanguer en famille. Mais ce Primo Victoria a ce petit quelque chose qui fait que l’on accroche, et durablement.

Premier point majeur, la voix justement. Aucune comparaison ne me vient à l’esprit. Joakim Brodén s’exprime avec sincérité, conviction, et il est véritablement jouissif de sentir à quel point il vit à fond les hymnes guerriers proposés sur l’album. Et c’est en grande partie grâce à lui que l’album semble aussi « couillu », ce qui apporte tant de force et (si j’ose m’exprimer ainsi) de personnalité au groupe. Car Sabaton, s’il s’inspire très largement d’un tas d’autres, n’est en rien un clone et entend bien nous le prouver par les neuf compositions qui façonnent cette ode à la victoire.

Deuxième point, la production. A quoi bon posséder un bon organe et des talents de compositeurs et musiciens si l’on ne dispose pas d’un son pouvant bien mettre en valeur tous les atouts de son œuvre ? Et bien, ici, la production est complètement adaptée à l’album et le dessert magnifiquement. Même si l’on entend très peu la basse, la section rythmique est puissante et efficace, le chant très bien mixé et les quelques nappes de claviers sont placées à l’arrière plan, ce qui permet de créer une ambiance sans départir la musique de Sabaton de son côté « pur et dur ». Les célèbres studios Abyss ont encore une fois effectué un très bon travail. Chœurs virils et accrocheurs, guitares puissantes et efficaces, vraiment, il n’y a rien à dire sur ce plan là !

Enfin, dernier point majeur, les compositions à proprement parler. Nous n’avons rien de très original ici, et l’album aurait très bien pu sortir 10 ans voire 20 ans plus tôt que cela n’aurait surpris personne, mis à part les introductions et quelques nappes de clavier que je mentionnais précédemment. Mais l’album compense son manque flagrant d’originalité par l’énorme qualité de ces compositions. Pour faire bref, je dirais donc que Primo Victoria est majoritairement composé d’hymnes ultimes aux refrains et riffs extrêmement prenants et immédiatement mémorisables. Rien que ça !!


4 morceaux ressortent particulièrement du lot : « Primo Victoria », très épique dans l’esprit, où la voix de Joakim fait des miracles et à l’excellent refrain, « Panzer battalion » et son tempo élevé, « Wolfpack » et ses chœurs absolument géniaux et encore une fois, je le répète, très virils, du genre qui donnent envie de prendre l’épée et de courir torse nu et cheveux au vent pour pourfendre les ennemis de la sainte cause métallique, et l’amusante et ultime « Metal machine », morceau typique heavy, aux paroles uniquement composées d’hommages aux grands du heavy (« Breaking the law », Judas Priest, Dio, « Love gun », Kiss, « Fear of the dark », Iron Maiden, et la liste est longue..). Ces 4 pièces de pur metal sont vraiment exceptionnelles et justifient largement l’achat de l’album, même si le côté cliché est un peu trop accentué sur « Metal machine » justement.


Un autre exploit réussi par le groupe : bien que restant toutes dans la même veine, les chansons sont variées, très différentes les unes des autres. « Stalingrad » tisse dès son introduction de belles mélodies, plus aptes à créer une ambiance. Avec ses guitares saturées, et ses variations de tempo, ce morceau est réellement prenant. Après, certains refrains sont bien moins réussis et sont davantage lassants, comme le plus poussif « Reign of terror », efficace, mais un ton en dessous du reste de l’album pour moi, ainsi que « Counterstrike », pas forcément très réussi non plus.
« Into the fire » est également très efficace et donne envie de bouger dans tous les sens. Enfin, « Purple heart », même s’il ne s’agit en rien d’une ballade, offre quelques minutes de répit par la douceur de sa mélodie et son tempo plus lent.


En conclusion, je dirais que ce groupe est vraiment la parfaite expression du heavy comme je l’aime, et voilà pourquoi ce fut une aussi bonne surprise !! Les musiciens sont talentueux, les compos inspirées, alors ne vous laissez pas arrêter par l’aspect cliché et commun, et découvrez cette pépite de heavy suédois, pour ma part un grand moment de metal auquel seuls quelques petits défauts me retiennent de mettre la note maximale. J’attends d’ailleurs avec impatience le nouvel album, bientôt en écoute sur notre cher site. Mais vous, n’attendez plus pour découvrir cette bombe !!

Gounouman

0 Comments 24 juillet 2006
Whysy

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