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Magnum est un groupe en tout point atypique ! En effet, de ma courte carrière de chroniqueur, je n'ai jamais été confronté à un parcours à ce point paradoxal et détonant. Pourquoi atypique, d'abord car si je dis Magnum, la plupart des lecteurs vont hausser les épaules de manière circonspecte en fronçant les sourcils... Au mieux les plus assidus d'entre eux se souviendront de la reprise faite par Edguy dans son EP «Superheroes» du titre culte de la formation de Birmingham : «The Spirit», mais les quelques mélomanes en France qui apprécient Magnum à sa juste valeur se comptent vraiment sur les doigts de la main...

Est-ce ce style si particulier, qui depuis «Kingdom Of Madness» en 1978 caractérise les compositions de Tony Clarkin ? Est-ce cette ambiance chaude et reposante émanant de la plume de Bob Catley ? Ou bien les inspirations « Queenesques » qui ont toujours fait de Magnum un groupe complexe à apprécier et à appréhender... Que sais-je mais toujours est-il qu'en vingt années de réussite artistique et de tournées harassantes, les anglais doivent encore se contenter partout en Europe d'une renommée ingrate. La France ne fait pas exception à la règle, et ce ne sont pas les 150 pauvres ères présentes lors de la seule date française du groupe qui viendront me contredire.

Ainsi le retour de Magnum au premier plan en cette année 2007 a tout d'une cure de jouvence. Après une longue période d'absence, et deux albums peu marquants («Brand New Morning» et «Breath Of Life»), le groupe s'est trouvé une seconde jeunesse au moment de fêter dignement les vingt ans de leur plus grand succès : «On A Storyteller's Night» ! Sortant pour l'occasion un double DVD fantastique. Si l'on en croit un Bob Catley enthousiaste comme jamais, le 13e album sera celui de la renaissance et du retour aux sources premières. La pochette est confiée à l'artiste emblématique de la grande période : Rodney Matthews ! Et son travail laisse tout bonnement pantois, rayonnant d'une ambiance de quiétude et de suavité, il représente une véritable invitation au voyage, en compagnie de nos vieux ménestrels...

Pour ceux qui prendraient le train en route, je tiens à rappeler que Magnum évolue dans un mélange musical hybride, situé entre le rock mélodique, le progressif, le Hard Rock sur certains passages, et enfin une bonne dose d'épique. Le guitariste Tony Clarkin (on mesure la sagesse d'un homme à son tour de bedaine) cherche toujours à privilégier les mélodies douces et enchanteresses, tout en insistant copieusement sur le rythme et l'accroche des morceaux. «Princess Alice And The Broken Arrow» ne fait pas exception à la règle, il s'inscrit même dans la grande tradition des succès de la belle époque : «On A Storyteller's Night» ! Les titres sont tapissés de refrains succulents : «Thank You For The Day», «Dragons Are Real» ou «Your Lies». Les ambiances sont prenantes comme sur «You'll Never Sleep» et «Inside Your Head», et à l'image du titre d'introduction «When We Were Younger» de l'album, nos papis de Birmingham n'ont jamais paru aussi jeunes.

Autre point fort de ce «Princess Alice», c'est bien entendu le chanteur et très charismatique frontman de Magnum : Bob Catley ! Ce lutin blondinet doit avoir quelque chose d'elfique dans le sang, car malgré une trogne de plus en plus marquée par les années il n'en reste pas moins incroyablement vif, communiquant à chaque note et à chaque envolée une joie et une gaieté à faire fondre le coeur de pierre d'un troll des cavernes bourru ! En effet difficile d'écouter Magnum sans finir le disque avec une banane jusqu'aux oreilles et l'envie pressante d'aller distribuer des fleurs et des bisous à tout le monde dans la rue ! Le brillant Boby nous gratifie d'une prestation hallucinante, en particulier quand le rythme s'accélère comme sur «Out Of The Shadows», «Be Strong», mais aussi sur les ballades comme «Inside Your Head».

S'il fallait résumer toutes les sensations qui se bousculent dans ma tête après une bonne trentaine d'écoutes fiévreuses... je dirais que «Princess Alice And The Broken Arrow» est un petit chef d'oeuvre, un grand bonheur comme seul Magnum est capable d'en concocter. Certes rien de bien métallique là-dedans, mais la mélodie est une composante majeure de notre belle musique, il convient donc de lui donner ici la place qu'elle mérite. Car beaucoup de jeunes feraient bien de s'inspirer plus souvent des grands maîtres !

SMAUG...

0 Comments 03 juin 2007
Whysy

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