Vous recherchez quelque chose ?

Quel que soit le style de musique que vous écoutiez, il y a une règle qui ne varie jamais pour déterminer si un titre vous plaît ou pas: la musique se doit de vous toucher, de vous émouvoir, bref de susciter quelque chose en vous. Des fans de pop « radio-éditée » aux mordus de musiques progressives complexes en passant par tout ce qui prétend combiner les sons, cette règle n’est jamais transgressée. Cela passe généralement par des thèmes lyriques rappelant quelque chose à l’auditeur, des paroles qui permettent de se représenter une histoire ou encore une base instrumentale authentique. Sans ce critère, il est presque impossible d’entamer une affaire sentimentale avec un projet musical. Et vous l’aurez compris rien qu’en regardant la note de l’album (bande de petits voyeurs), nous sommes ici confrontés à un problème de taille.

Sous l’impulsion de Coroner Records, Imaginary Flying Machines est un projet musical regroupant différents groupes européens et asiatiques, douze au total, interprétant la bande originale des films du réalisateur Hayao Miyazaki. Ainsi, les fans du Spielberg japonais pourront revivre l’émotion des longs-métrages sous format audio et en version Metal. Chouette projet ! Mais d’emblée ce constat ne peut que diviser mes chers lecteurs en deux : d’une partie les cinéphiles passionnés par la culture japonaise, connaissant par cœur la moindre réplique (en V.O. bien sûr) des films dont on parle ici et de l’autre tous ceux qui peinent déjà à lire les titres des chansons ou bien le nom de Hayao Miyazaki. Car évidemment, l’album perd déjà une partie de son intérêt si vous n’êtes pas familier de tout ce vocabulaire.

Mais bon, me direz-vous, ça n’empêche rien ! On peut très bien ne jamais avoir vu Star Wars et sentir grandir en soi l’envie de combattre au sabre laser à la simple entente du fameux thème musical de la saga. Et quel insensible ne s’émeut pas sous les notes toujours très belles du compositeur Craig Armstrong ? Autrement dit, « si la musique déchire, on s’en fout du contexte ! » C’est vrai. Mais ce ne sera pas le cas ici non plus. En effet, au delà d’une production en béton armé, le Death Metal qui nous est proposé sonne d’une façon totalement artificielle. La batterie est plus carrée qu’une boîte à rythme et les guitares ne nous offrent qu’un spectacle au niveau de la technique. En fait, comme souvent dans un effort japonais, il semble que nous soyons plus dans un art de performance technique sur base d’ingrédients Death Mélo qu’en présence d’une musique faite pour émouvoir. Ajoutez-donc à cela des textes en japonais absolument incompréhensibles et vous obtiendrez 44 minutes de platitude totale. Ce sentiment étant même accentué par la production tellement lisse que le tout n’en ressort que moins authentique. Seule la piste Gake No Ue No Ponyo fait preuve d’un peu de feeling et saura faire balancer quelques têtes avec ses changements de rythme.

Bien sur certains auditeurs mordus de vitesse, de technique et de gros sons seront probablement enclins à passer un bon moment et reviendront volontiers passer du temps sur « Princess Ghibli ». Il y a en fait à mon sens deux solutions: vous connaissiez le projet depuis quelques temps et après vous y être familiarisé celui-ci vous touche ou bien vous découvrez cet album en entier et la magie ne pourra pas opérer. C’est un peu quitte ou double donc, le coup de foudre ou rien, sans voie intermédiaire.

Je laisserai dès lors aux auditeurs le soin de choisir leur camp, conscients des critères requis pour apprécier ou  non l’œuvre de nos amis nippons qui n’ont définitivement pas même approche que nous de la musique. Je soulignerai en outre une dernière fois le bel effort apporté à la production, la technique irréprochable des groupes ayant pris part à cette aventure ainsi que la cohérence de l’ensemble, notables au-delà des jugements de goût !

Rom’

0 Comments 29 mai 2011
Whysy

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