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Edenbride et Visions Of Atlantis ont un point commun avec le groupe d'aujourd'hui hormis le fait qu'ils viennent du pays de la valse, du ski et des wiener schnitzels. L'Autriche n'est pas forcément un grand pays du métal, son cousin l'Allemagne est beaucoup plus apte à fournir dans le monde du métal, les groupes, les concerts dont le Wacken en sont bien évidemment des preuves irréfutables. Dignity officie comme ses confrères sur un style power mélodique et le démontre sur son début album intitulé Project Destiny : tout un programme !

En effet, dès les premières secondes d'écoute, le style est clairement dévoilé : des chœurs, une base instrumentale ornée de pianos et le retentissement de guitares électriques. Nous sommes bien en présence d'un style power mélodique, voire même symphonique tellement l'ambiance semble chaleureuse... Le titre éponyme ouvrant l'album impose ses mélodies alimentées par cette influence à dimension si profonde sans faillir. Cela ne fait aucun doute, l'incorporation des nappes de claviers n’est pas là pour donner de l'intérêt aux pistes mais est utilisée pour donner une profondeur musicale à l'entière œuvre des Autrichiens. Par ailleurs, le chant de Jake E se rapproche de celui de Roy Khan et son interprétation repose sur une sensualité non commune. Les refrains sont outrageusement langoureux et son timbre confère toute la force et le potentiel du groupe. Pourquoi est-ce que je souligne un tel constat ? Tout simplement parce que les morceaux ne font pas l'étalage d'une quelconque inventivité et les arrangements ne sont pas particulièrement surprenants. La base instrumentale reste sur un créneau techniquement maitrisé et entrainant, mais sans aller au-delà.

Les musiciens suivent une mélodie lambda, la logique reste implacable et embrigade tous les morceaux. Les guitares, de temps en temps, se paient le luxe des envolées harmoniques, mais le paradis est rarement atteint et les chansons s'enchainent sur une structure identique. Seuls des titres comme « Inner Circle Sympathy » montent d'un niveau avec des soli plus intéressants. « Cry In Despair » est sans nul doute le morceau le plus abouti et le plus ouvert proposant un break intense et un refrain groovy de la trempe de ceux qui font headbanger : cavalcade mélodique et double pédale pour assurer un éloquent effet. Dans sa majorité Project Destiny reste un album plutôt bon enfant et peu exubérant, malheureusement handicapé par des riffs pas super recherchés bien que traduits admirablement par les instrumentistes. « Icarus » illustre ce point, on est loin d'un « Flight Of Icarus » de Iron Maiden sorti 25 ans auparavant !

Au-delà de ce manque d'approfondissement, le renfort est apporté par les pianos et les instruments à vent venant aérer la composition autrichienne (« Inner Demons »). La légèreté prend part à la production alors que le vocaliste sort tout le champ lexical du bon power metalleux (Life, Destiny,...) on a le droit à une gradation dans l'érotisme musical. Je vous dirais que « Dreams never Die » est un titre fait pour emballer et pour faire l'amour ! Ce n'est pas dur, quand on écoute ce titre on se sent tout chose, profondément touché par le chant et les instruments. Une sorte d'aura émane de ce morceau provoquant ainsi le désir et la concupiscence.

Project Destiny bien que rudimentaire en matière de power métal comporte une foule de refrains carrément bien pensés et grandement amenés. Ce qui manque finalement ce sera la sublimation de l'album par des soli extravagants (« Don't Pay The Ferryman »). La structure mélodique reste sur la défense et n'ose pas s'aventurer sur des terrains plus risqués. En définitive, que peut-on reprocher à Dignity ? Ben pas grand-chose si ce n'est de rester sur les sentiers du power mélodique sans essayer de déborder et de faire des vagues. De toute manière, pour un premier album ce ne sera pas un échec mais plutôt une mise en bouche, attendons de voir ce qui va évoluer... Les Autrichiens arriveront -ils à trouver la petite chose qui permettra de se singulariser ?

- ĦĐ -

0 Comments 01 octobre 2008
Whysy

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