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Dark Tranquillity est aujourd'hui une entité respectée dans le monde du métal. Un groupe qui a lentement acquis ses lettres de noblesse à travers différentes offrandes. La formation d'origine suédoise n'a cessé d'évoluer au fil des années, et c'est l'une de leurs grandes forces: refuser le sur place. C'est dans cette optique que le groupe prend tout le monde à revers et signe en 1999 un album marginal qui fera date dans sa discographie. Non content de figurer parmi les plus grand, Dark Tranquillity se doit de surprendre, encore et toujours...

Une aura sombre flotte autour de Projector. La cover l'illustre de bien belle manière. L'univers de Dark Tranquillity: triste et impénétrable, mélodique et imparable. L'album s'envole au-delà des clichés, au-delà du réel, vers un monde régit par l'émotion, une émotion palpable et distillée avec parcimonie tout au long d'une cinquantaine de minutes, tout au long de 10 compositions portant distinctement et fièrement la patte death suédoise. Des impératifs intimement détournés par Dark Tranquillity pour créer un son unique, un son exclusif à Projector, un son qui naît avec Freecard, et qui meurt avec On Your Time... éphémère et magique.

Deux extrêmes se rencontrent en un album d'exception. Le death de Gotebörg et le gothique, ses influences, enfantent d'un chef-d'oeuvre. Un album qui développe les facettes les plus sombres du groupe. On le sent dans les riffs, on le sent dans le piano, on l'entend dans la voix... La tristesse et la détresse sont palpables. Un drame couve derrière la composition de ces 10 perles mélodiques. Une inspiration douloureuse au service de mélodies gorgées d'émotions et lourdes de sens. L'album se montre lent, certaines mélodies avouent être mélancoliques, d'autres s'insurgent de leur violence, mais toutes partagent la même vision désabusée. C'est aidé de paroles sombres et intelligentes que le charme opère, soyez attentifs.

Des rythmiques plus lentes mais toutes aussi poignantes. L'ensemble fait preuve d'ingéniosité et la technique des cinq musiciens s'affine et s'affirme. Les guitares grondent sous les accords maléfiques, les solis pleuvent comme autant de larmes, le piano nous berce dans un rêve éveillé. L'osmose entre musiciens est totale. La production aide la basse à instaurer des climats chauds et rassurants, tandis que les guitares complètent de manière mélodique un clavier sournois car intelligemment placé. Et le vocaliste, Mikael Stanne, se surpasse. Pour la première fois, il s'attaque à un domaine inédit: le chant clair. Une voix gorgée d'émotions, un timbre fragile, sanglotant, indescriptible... Toujours très à l'aise en vocaux gutturaux, il décuple à lui seul le contraste entre death métal et gothique, il donne à la musique toute sa puissance et fait de Projector une oeuvre de la musique devant l'éternité... Empli de breaks salvateurs, de structures complexes mais bien pensées, d'hymnes et d'incontournables, l'album est une pierre angulaire dans cette discographie.

Avec un ratio égal de voix claire et de voix death, les compositions se retrouvent sublimées par ces différents duos enveloppés d'envoûtantes mélodies. Les refrains sont parmi les meilleurs jamais écrits et les 10 chansons sont autant de perles dans leurs écrins. Le saisissant Freecard, entrée en matière parfaite et illustration pertinente d'un talent certain. L'incontournable ThereIn, tout simplement l'un des meilleurs titres de Dark Tranquillity, la parfaite symbiose entre les styles, émotion et efficacité. Originalité est également maître mot ici, en témoigne ce duo avec Johanna Andersson tout au long de UnDo Control, une première à l'époque ! Même le désespoir est présent, les poignantes Auctionned et Day To End, intégralement en voix claire sont porteuses d'une telle tristesse que j'en frissonne. Ajoutez à l'ensemble les superbes Dobermann, Nether Novas, To a Bitter Halt, The Sun Fired Blanks et On Your Time pour obtenir un album quasi parfait.

L'album le plus mélodique du groupe, mais aussi le plus planant. Si vous ne devez en retenir qu'un seul, ce serait celui-là. Toutes les facettes de cette illustre formation sont présentes et distillées avec classe et feeling. Très diversifié, il saura vous tenir en haleine d'interminables heures durant. Mikael Stanne, merci. Niklas Sundin, merci. Fredrik Johansson, merci. Anders Jivarp, merci. Martin Henriksson, merci. Merci pour ce chef-d'oeuvre.

...TeRyX...

0 Comments 19 février 2006
Whysy

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