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Planet X, planète notée de l’inconnu mathématique. Une nouvelle équation musicale s’offre à vous à chaque opus. Ce groupe est connu pour compter monsieur Derek Sherinian dans ses rangs. L’homme est désormais connu et reconnu pour ses travaux aussi bien solos qu’avec Planet X.  Quoiqu’il en soit, il s’agit toujours d’une musique progressive et instrumentale.

Autant vous dire que déchiffrer l’ensemble et résoudre l’équation ne sera pas chose facile pour le commun des auditeurs, non musiciens. Car c’est fort de théories comme d’expérience musicale que le groupe repousse encore et toujours les limites musicales.
L’entrée de l’album s’empresse d’affirmer son goût pour l’atypisme. Atypisme majoritairement rythmique. Planet X pratique des rythmes progressifs poussés à l’extrême sur des tempos globalement lancinants. La musique s’annonce comme un mélange de prog métal et de fusion. Les tonalités laisseront entrevoir des tons allant du rose au mauve (oui faut rentrer dans le trip) principalement dues aux sons de claviers qui restent très Sherinianien.
Chacune des structures isolées manifeste une maitrise de la rythmique comme de la mélodie mais quelque chose coince. On aura de cesse de se dire, « Allez là je sens qu’il y a un grand moment qui arrive là». Constamment on aura l’impression de freinage de bridage, les envolées ne sont pas là. Seul sans doute Quantum Factor arrivera à nous donner une pointe de satisfaction avec ses mélodies poignantes.
L’ensemble se révèle plutôt cohérent, les liaisons se font bizarrement sans anicroches. La basse assume parfaitement son rôle donnant un groove certain à l’ensemble qui ne manquera pas de chaleur. La batterie donnera le ton en imposant les changements rythmiques et en séquençant l’ensemble par des contretemps perturbateurs et donnant un aspect très lourd par moment. Le jeu du batteur est dans l’ensemble assez dépouillé mais ne manque pas de complexité. La guitare rythmique se fait plutôt discrète et la distorsion est employée avec beaucoup de retenue laissant des mélodies assez claires.
Si les mélodies sont maitrisées, elles ne seront, en revanche pas très entrainantes et l’ensemble aura tendance à faire décrocher l’auditeur assez rapidement. Les musiciens ont vraisemblablement réservé un espace important à l’expérimentation musicale sous toutes ses formes. Que les avides de solos se rassurent; il y en a quelques uns même si ce ne sont pas les vedettes de l’album. Toutefois ils se montrent peu captivants. Les solos à la triple croches (on peut jouer 6 notes en triple croches dans un temps) les notes semblent couler, fluides et limpides, en somme insaisissables.

Au final, cet album de prog instrumental est bien entendu peu accessible tout d’abord car c’est du prog instrumental mais aussi par sa conception qui est très complexe et qui semble plus relever d’une sorte d’étude musicale sur le rythme et la mélodie. Les musiciens chevronnés y trouveront certainement quelques bonnes idées puisque l’aspect assez expérimental de cet album ouvre de nombreuses pistes pour les artistes. Cependant, si l’on exclut cet intérêt, l’album me parait difficilement appréciable quoiqu’il en soit de la perfection de sa production ou de la qualité des musiciens. Vous le réécouterez en ressentant ni dégoût ni enthousiasme, vous resterez indifférent.  

Dreamer

0 Comments 04 mai 2007
Whysy

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